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Les coulisses d'Hermès : la maison met en scène ses artisans

Au Musée Ara Pacis de Rome jusqu'au 16 mars. Guillaume de Seynes, Vice-Président Exécutif : « Nous apportons nos artisans et leurs histoires. Notre succès ? Un défi permanent : nous sommes contemporains mais fidèles à notre tradition”

Les coulisses d'Hermès : la maison met en scène ses artisans

Hermès dévoile les secrets de ses artisans, du 8 au 16 mars à Rome, au Musée de l'Ara Pacis, dans l'exposition "Hermès – Dans les coulisses“. Pour savoir comment est né un "Kelly", le sac iconique qui porte le nom de Grace, princesse de Monaco et actrice préférée d'Alfred Hitchcock ; comment fabriquer une paire de gants impalpables, comment fabriquer une selle avec le goût de la tradition et les avantages de l'innovation la plus avancée ; s'émerveiller des techniques, anciennes mais améliorées par les avantages de la modernité, dont sont nés les fameux " Carrés " de soie pour dames ou les cravates qu'aucun homme ne voudrait abandonner, il ne reste plus qu'à se rendre au rendez-vous itinérant lancée par la plus que renommée maison de luxe parisienne.

Inauguré vendredi, coïncidant non seulement symboliquement avec la Journée internationale de la femme, Hermès – Dans les coulisses rend gloire - par la rencontre du public avec une dizaine d'artisans, chacun avec son savoir-faire - de la maroquinerie à la sellerie, de l'horlogerie au bijou, de la céramique à l'impression sur soie - à ceux qui par leur savoir-faire (ici au "sens littéral" de savoir faire) font chaque jour la renommée d'Hermès dans le monde. L'exposition permet de les voir à l'œuvre en direct, alors qu'ils impriment un carré de soie (300 cocons sont nécessaires pour un Carré 90×90), cousent une cravate, coupent une paire de gants (un seul pour un carré d'agneau de 45-50 décimètres ), assembler un sac, peindre un cendrier en porcelaine ou construire une selle, avec leurs outils. Après Paris, Milan et Moscou, c'est au tour de Rome.

"Ici l'accent est mis sur nos artisans, pour montrer la qualité de fabrication mais plus encore pour offrir au public la possibilité de les rencontrer, de poser des questions et de satisfaire leur curiosité. D'autre part, Hermès est née comme une maison d'artisans et de savoir-faire depuis l'époque où, en 1837, Thierry Hermès, bourrelier et barder, la fonda ». Parler est Guillaume de Seynes, vice-président exécutif et directeur général de la maison de luxe. De son coté, Françoise de Carrobbio, PDG d'Hermès Italie.

180 ans se sont écoulés et le groupe a été à la hauteur de son histoire et de sa philosophie d'entreprise familiale avec des résultats record. En dix ans entre 2008 et 2017, le chiffre d'affaires a triplé et le chiffre d'affaires 2018, annoncé il y a quelques jours, avoisine les 6 milliards, en hausse de 10 % (à taux de change constants) par rapport à l'année précédente, le meilleur de tous les temps. Une marge de 34,6% réalisée en 2017 place Hermès en tête du secteur et a permis de distribuer à ses actionnaires un dividende ordinaire de 4,1 euros par action ainsi qu'un coupon extraordinaire de 5 euros supplémentaires. Les résultats financiers 2018 seront annoncés le 20 mars mais le chiffre d'affaires consolidé laisse penser que malgré les incertitudes mondiales, notamment pour le secteur du luxe, les chiffres ne seront pas décevants. Le nombre de salariés atteint près de 14.000 7.500, environ 304 XNUMX artisans, une cinquantaine de sites de production (presque tous en France), XNUMX magasins dans le monde.

Hermès est coté à la Bourse de Paris mais conserve 66% du capital solidement entre les mains de la famille. Non seulement elle n'a pas succombé à la tentation - suivie par de nombreuses entreprises italiennes du luxe - de vendre à des groupes aux épaules plus robustes pour garantir la croissance de ses marques, mais au contraire elle a repoussé le rachat hostile d'un géant comme Lvmh en 2014 Quel est donc le secret de ce succès ? « Tout change, rien ne change. Tout change, rien ne change – répond Guillaume de Seynes – le nôtre est un défi permanent depuis l'époque de mon grand-père qui en 1920 a été confronté au passage du cheval à la voiture. C'est un défi qui se renouvelle encore plus aujourd'hui, avec le changement continu des technologies, l'ouverture de nouveaux marchés comme la Chine et l'Asie, l'entrée de nouveaux clients comme les asiatiques avec des âges et des goûts différents de ceux auxquels nous étions habitués aux États-Unis et en Europe ».

"Le succès d'Hermès - poursuit de Seynes - consiste à rester extrêmement fidèle au projet initial qui place la qualité et la créativité libre avant tout, une créativité qui ne regarde pas les autres, vise à surprendre et se nourrit de sa tradition. Nous sommes dans le monde contemporain mais en même temps fidèle à la tradition de la maison: c'est notre nom que nous mettons sur chaque objet. C'est pourquoi nous n'avons jamais donné de licences, elles auraient entraîné une perte de contrôle ».

Hermès – Dans les coulisses, Musée de l'Ara Pacis, restera ouvert du 9 au 16 mars, de 12 à 20. Fermé le lundi. entrée libre

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