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Gilets jaunes, la colère explose à nouveau : que va faire Macron ?

Le mouvement de contestation français, qui a récemment rejeté les avancées politiques du Mouvement 5 étoiles, est revenu dans la rue le 12 janvier pour un nouveau samedi de passion - le président Macron est dos au mur : il n'a pas convaincu avec l'augmentation du salaire minimum et ne vend pas d'actifs.

Gilets jaunes, la colère explose à nouveau : que va faire Macron ?

Les Gilets Jaunes sont de retour. Le mouvement contestataire français, qui a déjà suscité l'intérêt des partis populistes transalpins et non alpins (le Movimento 5 Stelle italien lui a également fait un clin d'œil), semble avoir entamé 2019 avec un regain de vigueur : la trêve de Noël n'a pas duré longtemps, à la suite geste du président Emmanuel Macron accorder quelque chose aux groupes les plus pauvres, à commencer par une augmentation de 100 euros du salaire minimum mensuel.

Évidemment, cela ne suffisait pas pour les gilets jaunes, e le samedi 12 janvier, ils sont retournés dans la rue pour la neuvième fois depuis le début de cette contestation, partant des provinces profondes en raison de la taxe carbone et idéalement soutenue - selon les sondages - par plus de la moitié des Français. Le « neuvième acte », comme sont énumérés les samedis des manifestations, fait suite au huitième du 5 janvier dernier, marqué par une nouvelle recrudescence des manifestants après le demi-flop de la semaine avant Noël : à la veille de l'Épiphanie, il y avait de nouveau 50 mille entre les rues et les places de Paris, avec inévitables heurts, accidents, arrestations.

La démarche de Macron n'a donc pas convaincu, de plus, il est déjà tombé dans la cote d'approbation depuis des mois (il fait même pire que son prédécesseur Hollande) et attendu en 2019 par d'autres réformes qui pourraient être impopulaires, comme celle des retraites. Le Parisien explique que l'augmentation de salaire de 100 euros aura en réalité un impact négatif sur une trentaine de milliers de familles en difficulté, car il s'agit en fait de la revalorisation d'une allocation spécifique déjà prévue, et donc il n'est même pas vrai que l'augmentation "Il ne coûtera pas un centime aux employeurs."

Mais surtout peser négativement sur l'image de l'Elysée et positivement sur les motivations des manifestants c'est la longue question de l'impôt sur les plus hautes propriétés, aboli dans cette législature. Les couches les plus faibles de la population n'aiment pas ce choix, même conceptuellement, mais le jeune président a rechigné et n'a pas l'intention de revenir en arrière. Selon Macron la taxe, dite devoir de solidarité sur la fortune (impôt de solidarité sur la fortune), a entraîné une fuite des capitaux. Pourtant, l'économiste Thomas Piketty l'a publiquement démenti dans les colonnes du Monde, expliquant qu'au contraire la taxe a rapporté des revenus toujours plus importants de 1990 jusqu'à sa suppression en 2017. Piketty invite même Macron à la rétablir « s'il veut sauver sa présidence » .

En attendant, le mouvement des gilets jaunes ne montre aucun signe d'apaisement de sa colère et se radicalise en effet : comme mentionné, il est soutenu malgré la violence par 55% des Français, qui disent au contraire que 75% sont contre la politique de l'Elysée. Symptôme d'un mécontentement social croissant, avec une contradiction fondamentale : s'il est vrai qu'il semble peu probable qu'il puisse organiser une manifestation civile et constructive, il est aussi indéniable qu'il sera difficile de le faire taire. La France commence 2019 exactement comme elle a terminé 2018 : la crise est loin d'être terminée.

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