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Francis Bacon au Centre Pompidou à Paris : livres et peintures

Après les expositions consacrées à Marcel duchamp, René Magritte, André derain et Henri Matisse, le Centre Pompidou poursuit son réexamen des œuvres phares du XXe siècle en consacrant une grande exposition à Francis Bacon « BACON EN TOUTES LETTRES ». Du 20 septembre 11 au 2019 janvier 20.

Francis Bacon au Centre Pompidou à Paris : livres et peintures

La dernière grande exposition française de l'œuvre de cet artiste a eu lieu en 1996 au Centre Pompidou. Plus de vingt ans plus tard, Bacon : livres et peinture présente des peintures datant de 1971, année de la rétrospective événement dans les galeries nationales du grand palais, jusqu'à ses dernières œuvres en 1992. Didier Ottinger est le commissaire de cette exploration novatrice de l'influence de la littérature sur la peinture de Francis Bacon.

L'exposition comprend six salles le long de la galerie, plaçant la littérature au centre de l'exposition. Ces salles reproduisent des lectures d'extraits de la bibliothèque de Francis Bacon par Mathieu Amalric, Jean-Marc barr, Carlo Brandt, Valérie Dreville, hippolyte Girardot, Dominique Reymond et andré Wilms. Non seulement ces auteurs ont directement inspiré l'œuvre et les motifs de Bacon, mais ils partagent également un univers poétique, formant une « famille spirituelle » à laquelle l'artiste s'identifie. Chaque écrivain exprime une forme d'« athéologie », une méfiance à l'égard de toute valeur (beauté abstraite, téléologie ou divinité historique, etc.) qui pourrait dicter la forme et le sens d'une pensée ou d'une œuvre d'art. De la lutte contre les « arrière-mondes » de Nietzsche au « matérialisme de base » de Bataille, la fragmentation d'Eliot, la tragédie d'Eschyle, le « régressionnisme » et les repaires « sacrés » de Conrad, ces auteurs partagent la même vision amorale et réaliste du monde, une conception de l'art et ses formes libérées de l'idéalisme. L'inventaire de la bibliothèque de Francis Bacon, compilé par le département d'histoire de l'art et de l'architecture du Trinity College de Dublin, recense plus d'un millier d'ouvrages. Tout en niant toute exégèse « narrative » dans son œuvre, Francis Bacon admet néanmoins que la littérature est un puissant stimulant de son imagination. Plutôt que de façonner une histoire, la poésie, les romans et la philosophie ont inspiré une «ambiance générale»; Des « images » qui surgissent comme les Furies dans ses tableaux. Bacon confia à David Sylvester son intérêt pour les œuvres d'Eliot ou d'Eschyle, qu'il prétendait
"connaître par cœur", ajoutant qu'il n'a jamais lu que des textes qui lui évoquent "des images immédiates". Ces images devaient plus au monde poétique, à la philosophie existentielle ou à la forme de littérature qu'il avait choisie qu'aux histoires qu'elles racontaient.

Trois Études de figures sous-jacentes à une crucifixion, datant de 1944, témoignent de l'impact de la tragédie d'Eschyle sur son œuvre.

L'exposition au Centre Pompidou se concentre sur les œuvres produites par Bacon au cours des deux dernières décennies de sa carrière. Il se compose d'une soixantaine de tableaux (dont 12 triptyques, ainsi qu'une série de portraits et d'autoportraits) issus des principales collections privées et publiques. De 1971 à 1992 (année de la mort de l'artiste), son style de peinture se caractérise par sa simplification et son intensification. ses couleurs acquièrent une nouvelle profondeur, puisées dans un registre chromatique unique de jaune, de rose et d'orange saturés.

1971 marque un tournant avec l'exposition au Grand Palais où elle lui vaut une renommée internationale, tandis que la mort tragique de sa compagne quelques jours avant l'ouverture de l'exposition fait place à une période marquée par la culpabilité et représentée par une prolifération de la symbolique et de la mythologie. forme des erinyes (Furies de la mythologie grecque) dans son œuvre. Les triptyques « noirs » peints à la mémoire de son ami décédé (En mémoire de George Dyer, 1971, triptyque – août 1972 et triptyque, mai-juin 1973), tous présentés dans l'exposition, commémorent cette perte.

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