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La France passe une enchère risquée. Et le spread est repassé sous les 200pb

Paris réussit l'examen (a placé des obligations pour près de sept milliards d'euros), mais est contraint d'accorder des rendements sensiblement plus élevés qu'un mois plus tôt - En parallèle le spread, qui en fin de matinée avait atteint un nouveau record négatif (203 pb), il a ensuite diminué, tombant à 174

La France passe une enchère risquée. Et le spread est repassé sous les 200pb

Ce matin, la France a risqué gros : l'adjudication d'Oats, des obligations d'État françaises, à deux et cinq ans, attendue depuis un certain temps, a coïncidé avec le dépassement (quelques minutes plus tôt) par l'écart des Oats à dix ans par rapport aux équivalents Bund de le seuil de 200 points de base. Cela ne s'était jamais produit depuis l'introduction de l'euro. Eh bien, l'enchère a finalement réussi : des obligations d'une valeur de près de sept milliards d'euros ont été placées, le volume maximum annoncé la veille.

"Le pire a été évité", "Cela aurait pu être une catastrophe" : tels étaient quelques-uns des commentaires lus sur les sites français cet après-midi. Oui, le test des enchères a été passé, mais en accordant des rendements bien plus élevés qu'un mois plus tôt : pour les Avoine 5 ans il est passé de 2,31% à 2,82 et pour les 1,81 ans de 1,85% à 11. Par la suite, l'écart s'est également replié, aidé par certaines données économiques encourageantes en provenance des États-Unis, notamment la réduction des allocataires d'allocations chômage. À 26 h 203, le spread a grimpé à un niveau record de 174 points de base. Mais immédiatement après, il est redescendu, jusqu'à tomber à 18. Il fluctuait toujours autour de ce niveau vers XNUMXhXNUMX.

Est-ce juste une trêve ? Probablement oui. Il est clair qu'après Athènes, Madrid et Rome, Paris est désormais le test décisif de la stabilité de l'euro. Et, avouons-le, il est devenu à son tour la cible des spéculateurs. La perspective est toujours la même, comme pour l'Italie : la position relative vis-à-vis de l'Allemagne. Pendant longtemps, le spread français est resté nul. Début juillet dernier, il était déjà à 40 points de base et quelqu'un sonnait l'alarme. Aujourd'hui le seuil des 200 points de base est dépassé, bien trop pour deux pays qui (théoriquement) font tous deux partie du peloton d'Etats classés triple A par les agences de notation pour leur dette souveraine.

Théoriquement, car les rumeurs d'un déclassement de Paris se font de plus en plus insistantes. Fin juin, la dette publique s'élevait à 86,2 % : un chiffre somme toute acceptable. Mais celle-ci augmente rapidement en raison d'un déficit public qui devrait s'élever en fin d'année à 5,7% du PIB (3,7% pour l'Italie). Et, si dans notre pays en 2012 un excédent primaire égal à 2,6% du PIB est attendu, la France, en revanche, a déjà pris en compte un déficit de 2,1%. La semaine dernière, Standard & Poor's a envoyé un message à ses abonnés annonçant la dégradation de la dette souveraine de la France. Immédiatement après avoir refusé, comme une erreur technique. « Cette erreur devient un quasi-glissade - lit-on cet après-midi sur le site des Echos, le principal journal français -. De nombreux économistes et opérateurs financiers jugent sévèrement la situation de notre pays : ils estiment les principaux paramètres plus fragiles que ceux de l'Italie ».

La dégradation des finances publiques françaises n'est pourtant pas une nouveauté ces derniers jours, semaines voire mois. Ce qui s'est passé? Les marchés se sont-ils brusquement réveillés ? Ou peut-être que l'Allemagne court et que celui qui ne suit tout simplement pas est perdu ? Le feuilleton de la diffusion française n'est pas encore terminé.

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