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Ferrara, Henri Matisse exposé au Palazzo dei Diamanti à partir du 22 février

Ferrara, Palazzo dei Diamanti du 22 février au 15 juin 2014, l'exposition : MATISSE, LA FIGURE. La force du trait, l'émotion de la couleur.

Ferrara, Henri Matisse exposé au Palazzo dei Diamanti à partir du 22 février

Le génie de Matisse a changé le cours de l'art du XXe siècle, imprimant sa nouvelle vision à tous les genres artistiques. Aucune de celles-ci pourtant ne le fascine autant que la représentation de la figure, notamment féminine, au point de l'engager tout au long de sa carrière dans une recherche incessante à travers toutes les techniques. C'est le thème autour duquel est centrée l'exposition que le Palazzo dei Diamanti consacre à un géant de l'histoire de l'art moderne, évoquant son parcours créatif et, en même temps, soulignant les relations étroites entre son œuvre picturale, sculpturale et dessin.

Avec cette revue, éditée par Isabelle Monod Fontaineancien directeur adjoint de la Centre Pompidou et érudit Matisse internationalement reconnu, le Fondation d'art de Ferrare entend proposer un portrait complet et pas évident du maître français, qui met en lumière ses talents d'alchimiste de la couleur, mais aussi son grand talent graphique et sculptural. Une sélection d'œuvres issues de musées et de collections privées du monde entier racontera l'aventure à travers laquelle Matisse, comme Picasso, s'est inspiré du plus classique des thèmes, celui de la figure, et en a renversé la représentation traditionnelle.

Les visiteurs seront accueillis par le magnétique Autoportrait de 1900 (Paris, Centre Pompidou) accompagné d'études juvéniles et puissantes sur le modèle. La joyeuse vitalité de la saison fauve sera alors évoquée par une peinture rayonnante de couleurs pures, comme le Portrait d'André Derain (1905, Londres, Tate), et par les créations nées sous la suggestion de la peinture et de la sculpture africaines de Cézanne, telles comme le bronze fondamental Nu allongé (1907, Centre Pompidou) et la toile Nu debout (1907, Tate), tous deux surprenants par la scansion des formes et le potentiel expressif.

L'exposition confrontera donc le visiteur à trois jalons de 1909 : le bronze La serpentina, la toile Nu au foulard blanc, du Statens Museum for Kunst de Copenhague, et la Baigneuse du MoMA, œuvres qui constituent l'une des plus hautes réalisations matissiani, dans l'arabesque flottante des corps capables de transmettre un sentiment de fusion primordiale avec l'environnement.

Ce qui nourrit l'imaginaire de l'artiste, c'est avant tout la présence d'un modèle dans son atelier, l'émotion qu'elle suscite en lui et le plaisir même de la représenter. Dans les années de la Première Guerre mondiale, la figure féminine est au centre d'une œuvre presque obsessionnelle avec laquelle Matisse tente d'en dévoiler l'essence, comme en témoignent les effigies de Lorette au charme mystérieux (par exemple Les Deux Sœurs, 1917 , Denver Art Museum, et Nu assis de dos, vers 1917, Philadelphia Museum of Art).

Un tournant radical est marqué par les œuvres d'après-guerre qui témoignent du charme de la Côte d'Azur et de la redécouverte d'Ingres et de Renoir (Filles au jardin, 1919, La Chaux-de-Fonds, Musée des Beaux-Arts) . Matisse se laisse maintenant séduire par les reflets de la lumière sur la figure du modèle et sur le mobilier exotique qui l'entoure, comme en témoignent deux œuvres extraordinaires comme le bronze Large Seated Nude (1922-29, Philadelphia Museum of Art), où la majestueuse figure ses formes dans l'espace, ou l'Odalisque au pantalon gris (1926-27, Paris, musée de l'Orangerie), où elle apparaît plongée dans une somptueuse mosaïque de motifs décoratifs.

La monumentale Nymphe dans la forêt (1935-43, Nice, musée Matisse), un chef-d'œuvre comme Nature morte à la femme endormie (1940, Washington, National Gallery of Art) et de magnifiques dessins (Nu allongé, 1938, MoMA ; Jeune femme assise avec Dress a rete, 1939, Bâle, Fondation Beyeler) incarnent le nouveau virage suite à la prestigieuse commande décorative de la Fondation Barnes aux États-Unis et les illustrations de poèmes de Mallarmé. La muse du peintre est ici évoquée dans un espace baigné de lumière où son corps, sa végétation et ses objets composent une frise lyrique et essentielle.

L'exposition sera clôturée par les témoignages de dl'étonnante vitalité et l'inépuisable pouvoir d'imagination du maître ancien : les intérieurs d'atelier palpitant de tons vifs (Jeune femme en blanc sur fond rouge, 1946, Lyon, Musée des Beaux-Arts ; Intérieur bleu avec deux filles, 1947, Université de Iowa Museum of Art) ou encore des œuvres révolutionnaires comme le célèbre livre Jazz (1943-47, Bibliothèque nationale de Florence) et la série des Acrobates (1952, Centre Pompidou). Ces créations incarnent l'essence de l'art de Matisse, capables en quelques touches de toucher les cordes les plus profondes de l'âme et d'instiller un sentiment d'harmonie parfaite, exerçant une influence extraordinaire sur les artistes de son temps et des générations à venir.

MATISSE, LE PERSONNAGE. La force du trait, l'émotion de la couleur
Ferrare, Palais des Diamants, 22 février – 15 juin 2014

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