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Un roman de Vittorio Borelli sort ces jours-ci : Stefana, le parfum âcre de l'Orient

Le premier roman de Vittorio Borelli, ancien directeur d'Orient et ancien porte-parole d'Alessandro Profumo dans Unicredit - Une histoire captivante se déroulant en Roumanie qui met à nu les contradictions de l'Europe de l'Est à la fin des années 90 où la fin des idéologies et l'espoir dans la mondialisation créent un monde où tout est à vendre, même l'amour

Un roman de Vittorio Borelli sort ces jours-ci : Stefana, le parfum âcre de l'Orient

Stefana, le parfum âcre de l'Orient se glisse dans les cages des genres littéraires pour raconter, avec un style direct et brillant, qui fait contrepoids à la rudesse intrinsèque des situations, une histoire de nos jours globalisés, où la fin des idéologies, à l'Est comme à l'Ouest, risque de frôler la fin des valeurs tout court. Même si, comme le dit Gino JB Brandi, « tout est compromis mais rien n'est perdu. Encore". C'est le premier roman de Vittorio Borelli, ancien directeur d'East et pendant des années porte-parole d'Alessandro Profumo chez Unicredit, qui est en librairie ces jours-ci aux éditions Silvy (info@silvyedizioni.com).

Les décombres et la décadence, avant tout morale, du monde post-communiste sont la toile de fond du récit captivant de Stefana. L'Occident ne parvient cependant pas à se présenter comme une alternative crédible alors que le crime organisé démontre sa modernité culturelle et sa capacité à concurrencer les pouvoirs légitimement constitués. Un roman sur le monde d'aujourd'hui aussi captivant qu'un thriller.

Trama: Roumanie, 1999. Dans un appartement sordide du Bucarest anonyme post-Ceaucescu, la vie de Stefana, douze ans, semble avoir atteint un épilogue tragique. Orpheline du journaliste américain Tom Lindner et de la sociologue roumaine Petra Stanila, la petite fille est tombée entre les mains d'une organisation criminelle sans scrupules vouée à un trafic infâme. Pakistan, 1997. Envoyée à Islamabad par CharityOng, l'organisation non gouvernementale pour laquelle elle travaille, Petra rencontre Gino JB Brandi, gérant d'une entreprise milanaise qui fabrique et exporte du matériel hospitalier dans le monde entier. Intransigeante et idéaliste, elle, cynique (mais pas trop) et désenchantée, a traversé comme une salamandre la fureur idéologique des années soixante et soixante-dix. Une intense histoire d'amour se noue entre les deux et c'est à JB que Petra, sur son lit de mort, confiera sa fille Stefana. JB ne reculera pas; risquant sa propre vie pour arracher Stefana à ses bourreaux, il se retrouvera impliqué dans une histoire complexe de corruption et de crime organisé. A ses côtés, la charmante ex-femme française, un couple de policiers roumains expérimentés, un journaliste arabe et un tout jeune américain, véritable génie de l'informatique.

Victor Borelli a emprunté l'ironie milanaise irrévérencieuse de JB pour raconter, avec une écriture « légère comme une pensée des nouveaux philosophes », unune histoire de nos jours sur fond de laquelle émergent la dégradation et les contradictions de l'Europe centrale et orientale en cette fin de millénaire, suspendues entre l'ombre des idéologies du passé et le mirage de la mondialisation naissante. Où tout est à vendre. Où, dirait JB, "l'amour est comme la métaphore d'Achille et de la tortue : on poursuit quelque chose qu'on ne peut jamais atteindre". Mais où, au final, on ne dit pas que tout est perdu…

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