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Face à la crise il faut le coup invoqué par Napolitano sans la démission de Tremonti

Face à une crise qui touche de plein fouet l'Italie, la démission du ministre Tremonti sur la croissance n'arrange rien et au contraire l'appel du président Napolitano à donner un sursaut à l'économie qui permettra au pays de mettre en œuvre au plus vite un coup trop longtemps attendu.

Face à la crise il faut le coup invoqué par Napolitano sans la démission de Tremonti

"Le budget public est déterminé par la loi, tandis que le PIB n'augmente pas par décret car il dépend d'une série complexe de facteurs". Hier, le ministre de l'Economie Tremonti a répété sa position classique sur la question de la croissance qui, sans être fausse d'un point de vue formel, se prête à une série de malentendus et devient complètement fausse si elle est vécue par le gouvernement et par les forces politiques comme une impossibilité de vraiment faire quelque chose qui est nécessaire pour la croissance de l'économie.

La position du président de la République, Giorgio Napolitano, est tout autre. Hier, il est revenu fustiger les forces politiques, et notamment celles de la majorité, pour que soient adoptés "des choix courageux, cohérents et partagés", précisément ceux qui seraient nécessaires « face à la gravité des problèmes et des défis qui nous attendent ». Bref, ça prend un clin d'œil, "un tournant profond ne serait-ce que pour l'instinct de survie national". 

Il semble que le gouvernement refuse d'analyser les signaux que les marchés envoient et qui sont au contraire très éloquents. Le président émérite Carlo A. Ciampi les a décryptés dans une brève déclaration dans laquelle il a souligné que, pour rendre crédible la manœuvre d'ajustement budgétaire récemment approuvée, des mesures sont nécessaires pour stimuler la croissance. Même si elles n'ont pas d'effet immédiat, ce sont pourtant précisément ces mesures qui rassurent les investisseurs sur l'avenir du pays et sa capacité effective à rembourser ses dettes.

Par conséquent, le gouvernement, avec la contribution constructive des oppositions les plus responsables, peut et doit mettre en place une série de réformes capables d'augmenter le potentiel de croissance de l'Italie, comme l'a déclaré le gouverneur Draghi dans ses dernières remarques finales.

En premier lieu, il n'est pas du tout vrai que les modalités de la loi pour maîtriser le déficit public et le ramener à zéro en 2014 n'aient aucun effet sur la croissance. En fait, c'est une chose d'atteindre le seuil de rentabilité en augmentant les impôts, c'en est une autre de le faire en réduisant les dépenses, surtout celles qui sont improductives. Baldassarri, président de la commission des finances du Sénat, tente depuis des années d'expliquer la tromperie des coupes opérées sur les dépenses tendancielles, c'est-à-dire sur des prévisions de dépenses pour les années à venir toujours bien supérieures à celles en cours. Les coupes consistent donc à réduire légèrement le taux de croissance des dépenses, par exemple en le faisant passer de 10 % à 5 % : mais c'est toujours une augmentation. Au lieu de cela, comme cela se fait dans toutes les entreprises et aussi dans les familles, couper signifie dépenser moins que ce qui est dépensé actuellement. Mais évidemment, les forces politico-bureaucratiques qui prospèrent grâce à l'intermédiation de l'argent public s'opposent à cette simple vérité et préfèrent continuer à se moquer des Italiens en disant qu'il y a de nombreuses coupes qui ne sont que sur papier et n'affectent donc pas leur rôle et leur pouvoir.

La preuve en est l'histoire d'une règle contenue à l'origine dans le décret Tremonti approuvé il y a deux semaines, qui obligeait les ministères romains à réduire leurs dépenses de 5 % par rapport à 2009. Baldassarri a salué la règle comme un premier véritable revirement et a en effet proposé de l'étendre à autorités locales. Le résultat? la règle a été annulée et nous continuerons avec les coupes tendancielles et donc avec les augmentations d'impôts qui suivent les augmentations continues des dépenses. « Ces dernières années – dit Baldassarri – nous avons fait sept/huit manœuvres pour réduire les dépenses mais les résultats ne sont pas visibles. Dans le domaine de la santé, par exemple, les dépenses d'achat de biens et de services ont augmenté de 50 % au cours de la même période. Il y a
c'était peut-être une grave épidémie en Italie même si nous ne nous en rendions pas compte ?
 
Il faut donc vraiment réduire les coûts. C'est ce qui dans la polémique actuelle passe sous la rubrique "coûts de la politique". Mais il ne s'agit pas de focaliser l'attention uniquement sur les salaires des honorables parlementaires ou sur le coût de la cantine de Montecitorio. Nous devons affecter les 80 XNUMX milliards d'euros de biens et de services, les coûts de la bureaucratie et les incitations pour les entreprises qui ne sont souvent que des cadeaux inutiles.

Ainsi, avec la loi sur le budget public, beaucoup peut être fait pour favoriser ou frustrer notre potentiel de croissance. Mais il existe une seconde ligne d'interventions qui dépendent des lois et donc de la volonté des forces politiques. Qu'il suffise d'évoquer les privatisations et les libéralisations, la réforme du marché du travail, la rationalisation effective de la bureaucratie, faite en révisant bureau par bureau toutes les procédures baroques existant aujourd'hui et en ne se limitant pas à frapper les "fainéants" comme le fait le ministre Brunetta, et enfin, la réforme la plus importante de toutes, avec la réduction de la pression fiscale sur le travail et sur les entreprises qui investissent, la déplaçant vers les fraudeurs fiscaux et aussi vers les impôts indirects.

Ainsi les lois, c'est-à-dire les décisions de la politique, peuvent faire beaucoup pour le développement et restaurer cette confiance des investisseurs qui aujourd'hui fait défaut surtout à cause de l'inaction du Gouvernement et de son obstination à ne pas vouloir s'attaquer aux nœuds vérités du système italien, alors que nous continuons à jouer (argumenter amèrement) sur des questions ridicules telles que déplacer des ministères vers le Nord, ou changer le nom du PDL, ou pire, traiter le long processus ou d'autres questions qui sont certainement pas des priorités pour la survie du pays.

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