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Croatie, la croissance repart des exportations (+2,3% en 2016)

Un rapport d'Intesa Sanpaolo estime que le taux de croissance sera sensiblement maintenu également en 2017 (+2,1%), tandis que les bons résultats dans la lutte contre le déficit (prévu sous le seuil de 2%) et la dette publique (estimée à 84%) .

Croatie, la croissance repart des exportations (+2,3% en 2016)
Comme en témoigne un récent rapport du Centre d'études Intesa Sanpaolo, de 2008 à 2014, la Croatie a perdu environ 13 % de son PIB, le secteur industriel se contractant d'environ 26 % et le secteur des services de plus de 7,0 %. Ce n'est qu'à la fin de l'année 2014 que le pays a montré des signes de reprise, quoique timide, avec une dynamique tendancielle du PIB à 0,2 % puis un renforcement au cours de l'année 2015 (+1,6 %). La reprise économique est partie de la demande étrangère, avec le renforcement ultérieur de la phase cyclique grâce à la demande intérieure de consommation privée (+0,7%), favorisée par la réduction du taux de chômage (retombé à 17%), et grâce à la demande d'investissements (+0,3%) .

Les conditions favorables à la croissance de la consommation privée et des investissements se sont poursuivies et au premier semestre 2016, le PIB a augmenté de 2,7 %. Et, en raison de la baisse des prix à la consommation, le revenu réel des ménages a augmenté d'environ 3,7 %. Dans le même temps, le taux de chômage est tombé à 13 % en septembre. Sur la même période, la production industrielle est restée sur une tendance positive (+1,8%) tirée par le secteur manufacturier (+3,5%), tandis que les exportations se sont contractées de 2,7%. Cependant, leIndicateur du climat économique en septembre, il a oscillé autour de ses sommets depuis le début de l'année. Global, pour l'année qui vient de s'achever, les analystes font état d'une croissance du PIB de +2,3%, avec une dynamique économique d'environ 2,0% tendancielle au second semestre : un taux de croissance qui devrait se maintenir substantiellement également en 2017, pour lequel une croissance du PIB d'environ +2,1 % est attendue.

La consommation privée et les investissements resteront les composantes de la demande pour apporter les plus fortes contributions à la croissance économique (pour les deux autour de +1,2%), tandis que les exportations nettes soustrairont 0,2% à la dynamique du PIB du fait de la croissance des importations. Les dépenses publiques continueront d'apporter une contribution modeste (0,1 %) en raison de la politique budgétaire visant à consolider les comptes publics et d'un déficit conforme aux paramètres de Maastricht. Du côté de l'offre, le secteur industriel, et en particulier les secteurs plus tournés vers l'exportation comme l'industrie manufacturière, devrait soutenir la croissance (+1,2 %). Le secteur des services, qui a renoué avec la croissance depuis 2015 (+1,2%), pourra également contribuer à la dynamique du PIB en 2017 (+1,1%).

La déflation s'est poursuivie en septembre (-0,9 %) portant le taux de variation moyen depuis le début de 2016 à -1,4 %. La faible inflation des prix internationaux de l'énergie a un impact sur la dynamique des prix à la consommation qui, bien que se redressant, se poursuit au-delà des attentes. Les analystes prédisent que l'évolution des prix à la consommation restera en tout cas modérée même si la déflation pourrait s'arrêter cette année (taux d'inflation attendu à 0,6%) avec la reprise progressive de l'économie et donc avec des pressions à la hausse sur les prix à la consommation.

De 2009 à 2014, le pourcentage du déficit public sur le PIB s'est établi à des valeurs supérieures à 5,0% en raison de la baisse de la croissance et des dépenses de transfert aux entreprises publiques qui avaient besoin d'un soutien financier pendant la crise économique. Par la suite, en 2014, la dette publique a augmenté à 86,5 % (elle était inférieure à 50 % en 2008) puis s'est stabilisée en 2015 (86,7 %) lorsque le déficit budgétaire était de 3,2 %. La Croatie est dans la procédure de déficit excessif ouverte en janvier 2014, avec laquelle les autorités centrales européennes ont recommandé au pays de réduire le déficit à 2,7% d'ici 2016 puis à 2,0% en 2017. L'action du Gouvernement a jusqu'à présent donné de bons résultats, à tel point que selon les prévisions des analystes, le déficit sera cette année d'environ 1,8% du PIB et la dette publique pourrait donc être ramenée à 84% du PIB en 2017.. Ainsi, avec un déficit inférieur à 2,0 % du PIB, et en supposant une croissance solide du PIB nominal à long terme de 4,8 %, la dette publique pourrait partiellement se corriger et converger vers le paramètre de Maastricht se stabilisant à 60 % du PIB.

Le solde du compte courant est devenu positif en 2013 (1,0 % du PIB) et s'est amélioré au cours des deux années suivantes pour atteindre 5 % du PIB en 2015, un ajustement dû en grande partie à une réduction des importations, en plus de l'augmentation des exportations. Mais maintenant avec le renforcement de la demande intérieure une augmentation de la demande est attendue, donc en perspective le solde courant pourrait encore baisser, et déjà cette année les analystes s'attendent à une nette réduction de l'excédent courant qui tendra vers 1,5%. Cependant, pour le moment, il n'y a pas de criticité particulière dans les principaux indicateurs de liquidité internationale du pays.

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