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CGIL, Camusso réfléchit au coup pro Landini

Il reste encore cinq mois avant le congrès de la CGIL mais les manœuvres pour la succession de Camusso au secrétariat général battent leur plein depuis la candidature réformiste de Colla

CGIL, Camusso réfléchit au coup pro Landini

Avec ses dérapages populistes ou corporatifs continus et ses mouvements préjudiciables à la gauche réformiste, Susanna Camusso restera dans l'histoire du syndicat comme la pire secrétaire générale de la CGIL, une organisation qui compte dans son panthéon des personnages de la trempe de Giuseppe Di Vittorio, Luciano Lama et Bruno Trentin qui se retournent probablement dans leur tombe en voyant la catastrophe qui a englouti leur maison mère.

Camusso, issue des rangs socialistes et qui a peut-être aussi payé sa faiblesse endémique, a été la première femme secrétaire de la CGIL mais en fait elle s'est révélée être une grande déception, comme en témoigne la baisse continue des effectifs parmi les actifs. , les divisions permanentes avec les autres organisations syndicales et surtout la perte d'influence flagrante que le syndicat - et la CGIL en premier lieu - enregistre tant sur le lieu de travail que dans la société. La faute à un leadership faible, culturellement incohérent, oscillant perpétuellement entre corporatisme et populisme et ne prenant jamais parti sur le front des réformes.

Lors du prochain congrès de la CGIL, qui se tiendra à Bari en février, Camusso, qui vise un poste syndical international, quittera la scène mais, d'après ce que rapporte un site très bien informé comme "Il diario del lavoro » dirigé par Massimo Mascini, le secrétaire général méditerait un véritable coup d'État pour influencer la bataille pour sa succession. Pendant des mois, Camusso a nourri l'espoir de laisser le relais à une autre femme, Serena Sorrentino, actuelle secrétaire générale des fonctionnaires de la CGIL, mais cette candidature n'a jamais vraiment décollé. En lice pour le secrétariat général de la CGIL il reste donc deux candidats, qui représentent deux âmes différentes de l'actuel secrétariat confédéral : le réformiste Vincenzo Colla, ancien secrétaire de la puissante CGIL d'Emilie-Romagne, et le mouvementiste Maurizio Landini, l'ancien leader du Fiom-Cgil est toujours prêt à gazouiller avec le domaine confus de l'extrémisme de gauche et surtout avec les Cinq Etoiles.

Le choix du futur secrétaire de la CGIL appartient, statutairement, à la nouvelle assemblée générale qui sortira du prochain congrès de la CGIL, mais, selon les indiscrétions recueillies par "Il diario del lavoro", Camusso songe à intervenir massivement dans les jeux du Congrès avec une déclaration préventive en faveur de la candidature de Landini. Ce serait un fait inédit et hautement injuste au regard du libre choix des membres et militants de la CGIL qui aurait pour effet d'influencer le congrès de Bari et de jeter les bases d'un rapprochement toujours plus grand entre la CGIL et le populisme des Cinq Etoiles - une ligne vers laquelle Landini se tourne – au détriment d'une ligne syndicale d'autonomie par rapport aux jeux politiques et au gouvernement représenté par Colla et par les organisations territoriales et catégorielles qui le soutiennent. Mais ce serait aussi la conclusion inéluctable d'une direction syndicale ruineuse qui a conduit la CGIL dans un tunnel dont il sera de toute façon difficile de sortir.

3 commentaires sur “CGIL, Camusso réfléchit au coup pro Landini »

  1. Franco, tu es sûr que c'est un événement sans précédent ? Je crois me souvenir, mais je me trompe peut-être, que Trentin a aussi fait une consultation. Sans oublier Lama qui a choisi Pizzinato. Je crois que même maintenant Camusso consulte. Ou non?

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