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Borsa, Fugoli : "Reprise record, mais ça va s'arrêter"

Selon le stratège de Kairos, la reprise des marchés actions pourrait se poursuivre encore quelques semaines, mais "une consolidation latérale est prévisible au regard de l'évolution de l'indice" - Voici les éléments à évaluer

Borsa, Fugoli : "Reprise record, mais ça va s'arrêter"

"L' récupération de sac après le crash de mars n'a pas de précédent. En 2008, la reprise a été beaucoup plus lente, même en présence d'une perte de PIB beaucoup plus faible que celle qui se produira cette année, qui sera de l'ordre de 10 % à l'échelle européenne ». C'est ce qu'il dit Alessandro Fugnoli, le stratège de Kairos, dans le dernier épisode de son rubrique mensuelle "Al Quarto Piano".

« Au cours des deux dernières semaines – poursuit Fugoli – la reprise étendue aux secteurs cycliques, la plus pénalisée à ce jour, au point d'être considérée comme proche de l'insolvabilité, dans certains cas. L'Europe a surtout été le moteur de la reprise et le processus a également impliqué la monnaie unique, en soulageant les valeurs défensives qui avaient caractérisé la première phase de la hausse ».

À ce stade, à quoi devons-nous nous attendre à court et moyen terme ? Selon le stratège de Kairos, «cette phase peut encore durer quelques semaines. En effet, le reste de l'année ce genre de rotation sera un élément clé de la performance boursière. Au niveau tendanciel de l'indice il faut s'attendre à une consolidation latérale plutôt qu'à une poursuite de l'augmentation ».

En effet, les bourses "en ce moment sont généreuses : aux Etats-Unis on est à 22 fois les profits de 2021, mais il y a quand même des secteurs qui sont bon marché, donc la place ne manque pas pour les rotations de marché".

Quant aux moteurs qui guideront le marché dans les mois à venir, certainement le coronavirus « cela donnera encore lieu à discussion – ajoute Fugoli – surtout parce qu'il influencera la propension à consommer et à investir ». Mais il occupera également le devant de la scène le contraste entre les États-Unis et la Chine, "qui aura des répercussions sur l'Europe" et "s'intensifiera dans les dernières étapes de la campagne électorale américaine".

Propre les élections présidentielles américaines sont le troisième élément à prendre en compte : « Certes, Biden n'est pas un radical comme l'aurait été Sanders – souligne Fugoli – mais dans son programme sont indiqués certains points qui pénaliseraient les bénéfices de nombreuses sociétés cotées américaines, comme l'annulation de certaines baisses d'impôts » décidées en 2017 et l'introduction éventuelle d'une « taxe sur les transactions financières ».

Dans ces conditions, pour Fugoli « cela peut avoir un sens conserver les actions acquises ou détenues en portefeuille pendant ces mois de pandémie (hormis quelques détentes sur les actions qui ont notamment profité de la saison Covid), car les politiques monétaires et budgétaires sont ultra-expansives et pourraient le devenir encore plus au premier signe de faiblesse".   

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