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Benedicta Marzinotto, l'Italienne qui a proposé le nouveau Plan Marshall : "C'est comme ça que j'ai eu l'idée"

par Alberto Grillo – Un jeune économiste italien est le personnage du jour et l'auteur de l'idée qui a sauvé l'euro et l'Europe avec une sorte de nouveau plan Marshall pour aider la Grèce à sortir de la crise. Il a déclaré à Firstonline : "Mon idée est simple et consiste à réfléchir à la croissance de la Grèce, en utilisant les fonds structurels"

Benedicta Marzinotto, l'Italienne qui a proposé le nouveau Plan Marshall : "C'est comme ça que j'ai eu l'idée"

Master et doctorat à la London School of Economics, économiste au centre d'études Bruegel à Bruxelles et chargé de cours à l'Université d'Udine. Benedicta Marzinotto est le personnage du jour, en relation avec l'accord d'hier des dirigeants européens sur le nouveau plan Marshall pour le sauvetage de la Grèce.

En février 2011, une de ses publications, alors présentée à la Commission, proposait de débloquer les fonds structurels de cohésion, afin de soutenir la relance de l'économie grecque avec de nouvelles infrastructures : 12 milliards d'euros déjà pré-alloués à Athènes mais bloqués dans l'attente cofinance la Grèce et qui, en revanche, s'il était libéré, pourrait compenser les effets négatifs de la consolidation budgétaire en relançant la croissance dans le pays grec. La proposition parvient au président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui la fait sienne. Elle atteint ensuite les États membres, dont beaucoup se déclarent favorables. Jusqu'à hier, quand à Bruxelles, dans le délicat sommet entre dirigeants européens, même si le montant est réduit à un milliard d'euros, arrive l'approbation et la dénomination de « nouveau plan Marshall pour la Grèce ».

Les projecteurs sont braqués sur le jeune économiste italien. Corriere della Sera a été le premier à le mentionner. Firstonline vous a contacté pour vous poser quelques questions :

Docteur Marzinotto, votre proposition a été acceptée par le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement d'Europe. Le nouveau Plan Marshall pour la Grèce a des origines italiennes. Vous attendiez-vous à cette clameur ?

La mia proposta è stata presentata alla stampa a Bruxelles già a febbraio e da allora ha iniziato a circolare e ad acquisire sempre maggiore credito all'interno delle istituzioni, non ultimo il Parlamento europeo, che se ne era interessato e dove ho presentato il lavoro a mai.

Pouvez-vous nous dire brièvement l'essentiel de votre proposition ? Comment est-il né ? Quel processus a-t-il suivi ?

Dans les mois sombres de la crise grecque, il n'était pas question de soutenir la croissance dans un pays qui s'acheminait vers de longues années d'austérité. Ma proposition visait à combler cette lacune dans le débat. L'idée est en fait très simple et propose de puiser dans les énormes fonds structurels dont la Grèce dispose encore (actuellement environ 12 milliards d'euros) pour lancer rapidement des projets d'investissement à moyen terme allant des infrastructures à l'amélioration de la qualité des ressources humaines. Normalement, les fonds déjà alloués aux différents pays sont distribués à la fin du projet et une fois que le cofinancement par l'État membre a été obtenu. J'ai proposé un renforcement du rôle de la Commission dans la sélection des projets à financer et une éventuelle suspension de la règle de cofinancement.

Cependant, le plan approuvé parle de l'utilisation des fonds structurels et de cohésion pour un milliard d'euros. Que sont devenus les 11 restants ?

Les chiffres ne sont pas importants à ce stade. C'est l'idée d'intervenir de manière agressive pour soutenir la croissance qui est nouvelle et positive. La Grèce dispose en effet jusqu'en 2015 (2013+2) de 12 milliards d'euros. La Commission préfère évidemment procéder par étapes et dégager des ressources année après année, aussi pour légitimer le décaissement qui doit figurer chaque année dans le budget communautaire puis être approuvé par le Parlement européen.

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