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Benoît XVI, l'adieu n'ébranle pas la communauté internationale : Hollande indifférent, les médias divisés

L'annonce choc de Ratzinger a déclenché un tollé sur la toile mais pour l'instant peu de réactions du monde politique : seul Hollande s'est exprimé à l'étranger - le gouvernement allemand, en revanche, est "inquiété", mais Merkel n'a pas encore parlé - la presse mondiale est plutôt critique sur son travail – In Gb bookmakers se déchaîne sur le successeur : le Ghanéen Turkson est le favori.

Benoît XVI, l'adieu n'ébranle pas la communauté internationale : Hollande indifférent, les médias divisés

Le Pape démissionne, ou plutôt abdique (dans l'histoire du Vatican cela n'était arrivé que trois fois : Célestin V, raconté par Dante en Enfer, Clément Ier et Grégoire XII) et forcément la nouvelle bouleversante fait le tour du monde en quelques fractions de seconde . En particulier sur le web, où le texte de la discours prononcé personnellement par Benoît XVI en latin lors du consistoire pour la canonisation des martyrs d'Otrante. 

"Je n'ai plus la force de remplir mon mandat", l'essentiel du message d'un Joseph Ratzinger aujourd'hui âgé de 85 ans qui est tombé comme un coup de tonnerre à des millions de fidèles dans le monde entier et qui ne pouvait laisser indifférents la presse et le monde politique. L'un des plus séraphiques est le président français François Hollande, qui est l'un des premiers dirigeants à commenter l'actualité sur le ton de "quand un pape meurt un autre pape": "Je n'ai pas de commentaires particuliers à faire - dit Hollande Le Figaro - : c'est une décision respectable et un nouveau Pontife va maintenant être nommé ». Toujours en France, le site Le Monde est incroyablement muet sur le sujet, qui s'ouvre même avec le procès pour dopage en cours en Espagne contre le docteur Fuentes.

Les Britanniques sont aussi laconiques The Guardian, qui choisit de rappeler son propre commentaire lors de la nomination de Joseph Ratzinger à la tête de l'Église, en 2005 : "Le choix le plus conservateur mais en même temps le plus clivant". D'autre part, le journal, selon la tradition anglaise, se livre à la prédiction du successeur : le favori indiqué est le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson, qui serait le premier pape africain de l'histoire. De fait, les bookmakers d'outre-Manche se sont immédiatement déchaînés sur la succession de Benoît XVI, qui là encore selon les informations du Guardian paie Turkson à 5/2, devant le Canadien Marc Ouellet (3/1), le Nigérian Francis Arinze ( 4/1) , et à l'Italien Angelo Scola (6/1). Plus loin se trouvent les cardinaux Bertone et Bagnasco (tous deux à 14/1). Toujours en Angleterre, les titres du Telegraph rappellent qu'il est le premier pape à abdiquer depuis maintenant six siècles.

Une journée très « italienne » pour l'édition en ligne de Wall Street Journal, qui le matin consacrait l'ouverture à un long article sur Beppe Grillo, pour ensuite aborder – de manière très sèche à vrai dire – la démission du pape Ratzinger. Le au lieu de cela, il retrace le mandat papal d'une manière plutôt controversée, rappelant quand, déjà en 2010, "de nombreuses voix se sont élevées pour demander sa démission après l'histoire des abus cléricaux". Le journal américain rapporte également les propos durs de Benoît XVI à l'encontre de Mahomet et de la religion islamique, accusés d'avoir alimenté le concept de "guerre sainte". Commentaire négatif aussi celui des Français Libération, qui qualifie le dernier Pontife de "pessimiste et intransigeant", et "pas du tout aimé en dehors du cercle conservateur de l'Église catholique".

"El Papa renuncia" est plutôt le titre de l'espagnol El País, qui rappelle que le conclave pour élire son successeur se tiendra immédiatement en mars. Mais les réactions les plus chargées d'émotion ne pouvaient venir que d'Allemagne, pays d'origine du pape démissionnaire. "Le gouvernement allemand réagit avec émotion et choc », a déclaré le porte-parole Steffen Seibert, qui a ajouté : « Le gouvernement allemand a le plus grand respect pour le Saint-Père, pour ce qu'il a fait, pour la contribution qu'il a apportée à l'Église catholique tout au long de sa vie ». Un hommage personnel de la chancelière Angela Merkel est également attendu dans l'après-midi.

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