De moins en moins de science-fiction, de plus en plus d'avenir. La voiture autonome semble être le rêve pas trop long des grands constructeurs automobiles, impatients d'amener les prototypes sur lesquels ils travaillent chez les concessionnaires.
Les dernières déclarations en ce sens sont celles de Mercedes, qui a révélé qu'en août, sa S500 Intelligent Drive parcourait de manière autonome les 103 kilomètres qui séparent les villes de Mannheim et Pforzheim, grâce à un système de navigation appelé Route Pilot. Selon les déclarations officielles, le véhicule utilisait des capteurs similaires à ceux déjà utilisés dans la Classe S.
La version avec pilote automatique propose un certain nombre de nouvelles fonctionnalités matérielles, notamment une caméra couleur montée derrière le pare-brise qui reconnaît les panneaux d'arrêt, un radar pour détecter les véhicules à proximité, une autre caméra avec deux objectifs pour simuler l'œil humain et la profondeur et bien plus encore.
Dans le projet Mercedes, il y a aussi Continental, l'un des principaux fabricants mondiaux de pneus, de systèmes de freinage, de systèmes de contrôle de la stabilité des véhicules et d'autres pièces pour voitures et camions. Le PDG du groupe, Elmar Degenhart, a dévoilé un nouveau partenariat avec IBM pour développer un système de gestion des données pour assurer la sécurité routière et a fait savoir que la collaboration de certains géants de l'Internet était désormais nécessaire pour partager l'information. D'ici 2015, Continental prévoit de vendre 10 millions de capteurs radar, contre 4,5 millions cette année. Selon Degenhart, les voitures autonomes pourraient bientôt devenir une activité d'un milliard d'euros par an pour l'entreprise.
Mais il n'y a pas que Mercedes qui parie sur les véhicules autonomes. La société française Valeo, fournisseur de technologie automobile, a présenté le nouveau système Park4U, qui permet de laisser sa voiture à l'entrée d'un parking et d'utiliser un smartphone pour placer ses quatre roues dans le balisage. TRW Automotive Holdings a fait la promotion de systèmes vidéo et radar innovants pour la conduite semi-automatique au salon de l'automobile de Francfort.
Il y a à peine un mois, Nissan faisait bouger les choses en déclarant pouvoir vendre des voitures autonomes d'ici 2020. Et Volkswagen se prépare aussi, principalement avec la marque Audi.
« Nous devons procéder étape par étape – déclare plus prudemment Ian Robertson, directeur des ventes de BMW – la technologie progresse rapidement, mais nous devons nous soumettre à un cadre législatif vieux de plusieurs décennies ».
Un jour, les automobilistes lâcheront le volant, mais ce n'est pas quelque chose qui arrivera demain. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour la sécurité : des ordinateurs plus puissants, des réseaux de données et, surtout, des systèmes qui permettent de répondre aux situations d'urgence que le pilote automatique n'est pas encore en mesure de gérer.
