Partagez

Vivendi à 14,9% des télécoms : "Prêt à faire les courses"

A la veille de la mise à disposition sur le haut débit, une nouvelle fois reportée, un acteur entre en jeu qui dispose de 10 milliards de cash à investir également en Italie.

Vivendi à 14,9% des télécoms : "Prêt à faire les courses"

In Telecom Italie l'ère de Vincent Bolloré commence, et il s'apprête aussi à faire du shopping dans notre pays. Vivendi, le géant français des télécommunications présidé par le financier breton, a annoncé hier soir détenir 14,9% du capital de la société italienne dans son portefeuille, dont 8,24% (soit 1,11 milliard d'actions ordinaires) sont arrivés de Telefonica. 

Vivendi va-t-il poursuivre sa croissance dans Telecom Italia ? À la question le PDG du groupe français Arnaud de Puyfontaine, dans une interview aujourd'hui au Corriere della Sera, a répondu comme suit : "Le temps nous le dira. Ne jamais dire jamais". Donc tout est possible.

Dans le détail, Vivendi a cédé 100 % de Gvt, une entreprise brésilienne de télécommunications, à Telefonica et a reçu en échange de cette participation non seulement 4,6 milliards de cash avant impôt (estimé à 0,6 milliard), mais aussi 12 % de Vivo (groupe Telefonica Brasil ) et échangé 4,5 % contre 8,3 % des actions ordinaires de Telecom Italia (opération clôturée le 28 mai dernier).  

Par ailleurs, le groupe français, qui a récemment acquis 1,90% des actions ordinaires de l'ancien opérateur historique, a encore augmenté sa participation de 22% le 4,76 juin, pour un total de 6,66%, avec un investissement total de l'ordre d'environ 1 milliard d'euros. 

Avec le renforcement du capital de la société italienne de télécommunications, Vivendi donne « un signal fort, pour indiquer la volonté de construire une relation solide et pérenne avec Telecom Italia, qui a de belles perspectives notamment au vu du développement de l'ultra- haut débit », a poursuivi le PDG dans l'interview accordée au Corriere, rappelant qu'il est un investisseur industriel de long terme. "Nous n'agissons pas pour le compte de tiers". Sur le haut débit « il est trop tôt pour exprimer ma position officielle, car chaque pays a sa propre logique. Cependant, je peux dire que l'Italie et la Grèce sont les seuls pays européens sans réseau câblé ». Lorsqu'on lui demande si Vivendi demandera à Telecom de vendre Tim Brasil, de Puyfontaine répond : « Je sais que c'est un sujet très brûlant. Je suis ouvert et très flexible : l'important est de prendre une décision qui apporte de la valeur à long terme ».

A la veille de la mise à disposition sur le haut débit, une nouvelle fois repoussée, un acteur entre en jeu qui a 10 milliards de liquidités en espèces également à investir en Italie.

Quant à entrer dans le Cda de Telecom par des représentants de Vivendi, des sources proches du groupe français révèlent que "la question ne se pose pas pour l'instant", mais "si les circonstances à l'avenir créent cette opportunité", le groupe français "examinera si le fait d'avoir un siège au permettra une participation positive et constructive à l'avenir de la société ». 

En tant qu'actionnaire de référence de Telecom Italia, "la première étape sera de discuter avec la direction et le conseil d'administration et de contribuer au développement stratégique de l'entreprise". Il existe divers sujets d'intérêt, mais pour l'instant aucun détail n'a été divulgué. Néanmoins, Vivendi est attentif aux "projets du gouvernement pour les infrastructures et leur développement en Italie", étant convaincu qu'il s'agit d'un enjeu stratégique.

Passez en revue