Partagez

USA, UE et Iran, voici le vrai prix des sanctions

Entre 2010 et 2013, les sanctions ont coûté aux exportations de l'UE une baisse de 52 %, la plus forte contraction ayant été enregistrée pour les biens d'équipement. Pour l'Italie, la mécanique instrumentale est le secteur le plus touché.

USA, UE et Iran, voici le vrai prix des sanctions

Depuis 2006, les États-Unis, l'ONU et, par la suite, l'UE ont adopté une série de mesures restrictives à l'encontre de l'Iran, visant à décourager le programme nucléaire du pays. Entre 2008 et 2012, le tableau s'est progressivement resserré. Soi les premières sanctions adoptées comprenaient le gel des avoirs de certaines sociétés iraniennes et des restrictions sur certaines transactions financières et commerciales, principalement liés au secteur du pétrole et du gaz, en 2012, l'UE a imposé une interdiction de transfert de fonds entre les banques de l'UE et les institutions financières et de crédit locales. À leur tour, les États-Unis ont étendu les restrictions commerciales aux secteurs de l'automobile (le principal secteur d'emploi local après l'énergie) et de la marine, étendant également les restrictions financières aux banques effectuant des transactions en rials iraniens. Bien que les sanctions approuvées soient toujours en vigueur, les principaux pays sanctionnants se sont mis d'accord sur un plan d'assouplissement progressif des contre-mesures à la lumière de l'engagement de l'Iran à réduire le plan nucléaire

D'après les données publiées dans le dernier focus SACE, entre 2000 et 2013, l'Iran a importé des biens pour une moyenne annuelle d'environ 38 milliards d'euros. Dans ce scénario, L'Italie détient une part de marché moyenne de 4,6 %. Dans la période précédant les sanctions (2000-2005), les exportations italiennes vers l'Iran ont augmenté à un rythme plus rapide que les importations iraniennes du monde (23,5 % contre 17,8 %), avec une augmentation conséquente de la part de marché du Made in Italy (6,9 %). % en moyenne).

Le commerce de l'Iran a été affecté par les sanctions appliquées. Avec la première vague de 2006, les importations ont continué d'augmenter, bien qu'à un rythme de plus en plus lent. Et si jusqu'en 2010 il y avait une tendance fluctuante mais toujours positive des ventes, les exportations ont commencé à décliner à partir de 2011, atteignant des taux de contraction de 25 % en 2012 et 2013. Cependant, les exportations italiennes ont déjà souffert des effets négatifs de la première phase du processus de sanction (-19 % en 2006). Les sanctions ont coûté à l'Italie une perte de plus de 15 milliards depuis 2006, dont plus de 60 % cumulés sur la seule période 2011-2013. Cette estimation est obtenue en supposant une croissance des exportations à un taux annuel moyen de 10%, soit avec une intensité égale à la moitié de celle observée dans la période pré-sanctions 2000-2005. En ce sens, près de 16 milliards d'exportations seront perdues entre 2014 et 2016. La construction mécanique, qui représente plus de la moitié des exportations italiennes vers l'Iran, est le secteur le plus touché, ayant perdu plus de 11 milliards depuis le début des sanctions, dont 7 milliards au cours des trois dernières années seulement. Les 30 % restants des exportations sont représentés par les métaux, les équipements électriques et les produits chimiques qui, depuis 2006, ont enregistré des pertes globales de près de 2 milliards. Voici donc cela, dans le scénario jusqu'en 2016, les quatre principaux secteurs enregistreront des pertes de 13,7 milliards.

Dans un récent rapport de Conseil national irano-américain (NIAC) un a été publié estimation des pertes découlant des sanctions pour les États-Unis, en termes d'exportations perdues avec l'Iran. L'analyse se fonde sur un point de vue alternatif et peu débattu, à savoir celui des effets dérivant des sanctions sur ceux qui les imposent plutôt que sur ceux qui les subissent. Selon ces estimations, sur la période 1995-2012 la perte potentielle pour les exportations américaines fluctuerait entre 135 et 175 milliards de dollars. Selon l'étude, les pertes sont également importantes pour l'Europe. Les exportations des marchés de l'UE ont chuté de 52 % entre 2010 et 2013. La plus forte contraction a été enregistrée pour les biens d'investissement, en particulier les machines et moyens de transport, dont les exportations ont diminué de 68% depuis 2010. Et en projetant la dynamique que les exportations italiennes auraient en l'absence de sanctions au cours des trois prochaines années, il serait possible d'enregistrer des ventes de plus de 19 milliards d'euros, contre les 3 milliards qui serait plutôt atteint s'il maintenait le régime de sanctions.

En novembre 2013, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, la Russie, la Chine et l'Iran ont signé un accord à Genève (Plan d'action conjoint, APP) qui prévoit la mise en œuvre par le gouvernement iranien de certaines mesures politiques et économiques sur une période de 6 mois (du 20 janvier au 20 juillet 2014) avec des effets positifs en termes d'augmentation des exportations. Toutefois, le contexte international encore volatil n'incite pas pour l'instant à de nouveaux investissements dans le pays, malgré le fait que la perception du risque par les opérateurs internationaux s'améliore. La réalisation de l'accord ne pourrait se traduire que par une augmentation modérée des exportations de pétrole (actuellement bloquées à 1,4 million de barils par jour), avec un impact relativement modeste, donc, sur l'économie mondiale. Malgré que, la trajectoire de croissance de l'économie iranienne est déjà positive : dans l'hypothèse d'un nouvel assouplissement des sanctions, un taux de croissance du PIB de 2 % est attendu pour 2014-15, une monnaie plus forte et une inflation plus modérée. Selon les estimations publiées par le SACE, le prix du pétrole pour 2014-15 pourrait s'établir à 105-110 dollars le baril. Et une augmentation de la demande étrangère pourrait donc se traduire par une croissance des exportations iraniennes.

Passez en revue