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Unipol, les raisons de la Consob pour l'exemption d'OPA et les enjeux imposés. Le nœud Premafin émerge

La Commission exclut tout avantage au Ligresti pour protéger l'égalité de traitement de tous les actionnaires - L'argent ne sert qu'au sauvetage - Décision finale soumise à l'avis de l'ISVAP - De Premafin apport négatif au groupe et pourrait déclencher l'OPA : attention aux des échanges

Unipol, les raisons de la Consob pour l'exemption d'OPA et les enjeux imposés. Le nœud Premafin émerge

La réponse attendue de la Consob a été publiée dans l'après-midi, accompagnée des motifs de la demande d'exemption d'Unipol à l'OPA pour la fusion à quatre avec Premafin, Fonsai et Milano Assicurazioni.

NON À L'INDEMNITÉ ET AU RETRAIT POUR UN TRAITEMENT ÉGAL À TOUS LES ACTIONNAIRES, DE L'ARGENT UNIQUEMENT POUR ÉPARGNER
Et elle met en lumière l'un des enjeux qui a le plus suscité l'intérêt lors du prononcé du verdict il y a quelques jours : les conditions posées à l'indemnité accordée aux dirigeants de Premafin, Fonsai et Milano Assicurazioni et le désistement dans le cadre de l'OPA de Premafin . Celles-ci partent de l'hypothèse, explique la Consob, que l'exonération de l'OPA obligatoire "n'est pas applicable" en situation de crise certifiée "chaque fois qu'il y a des avantages de nature économique accordés par la nouvelle entité de contrôle aux anciens actionnaires de contrôle, outre par rapport à celles découlant du simple sauvetage de l'entreprise en crise suite à l'augmentation de capital ». De même que l'indemnité qui comporte en fait un avantage économique pour les Ligresti. S'agissant du droit de retrait, qui prend en fait la forme d'une indemnité de départ, la Consob rappelle que la loi l'attribue aux "actionnaires qui n'ont pas participé aux résolutions" et qu'"il semble également contestable que le droit en question puisse être exercé par des personnes physiques qui ont en tout état de cause contribué de manière déterminante à la réalisation de l'opération dans son intégralité ». La Commission rappelle également sa propre communication du 30 septembre dans laquelle elle précisait que "les fonds investis par l'actionnaire qui acquiert le contrôle visent à accroître le patrimoine de la société et non celui des actionnaires individuels qui cèdent éventuellement leur participation ou leurs droits d'option » et que « la pleine égalité de traitement est garantie à tous les actionnaires, qui subissent également l'effet dilutif » lié à la souscription de l'augmentation de capital par le nouvel actionnaire.

FOUR FUSION FAIT PARTIE D'UN PROJET DE RESCUE UNIQUE
MAIS LA DÉCISION FINALE DÉPEND DU JUGEMENT ISVAP
La Consob explique que la fusion quadripartite entre Unipol Assicurazioni, Milano Assicurazioni, Premafin et Fonsai ne devrait pas déboucher sur une OPA sur la société Ligresti car elle fait partie d'un projet de sauvetage unique. Mais la décision finale, précise la Consob, sera subordonnée à la confirmation par Isvap que l'incorporation des trois sociétés dans Fonsai fait "partie intégrante" d'un plan unique "de renforcement du capital" de la société Ligresti. C'est ce qui ressort de la réponse de la Consob aux questions d'Unipol sur l'offre publique d'achat. Dans le détail : pour la Consob, il existe « des indicateurs pertinents qui suggèrent qu'il existe en l'espèce une unité substantielle de l'opération de renforcement de capital, remplacée par l'augmentation de capital et la fusion ultérieure ». En un mot, pour la Commission, la fusion quadripartite doit être considérée comme faisant partie intégrante du projet de sauvetage de Fonsai, en se référant à "l'unité intrinsèque de l'opération, qui peut être déduite des clauses de l'accord, des orientations de du plan stratégique industriel examiné par l'Isvap ainsi que des premières appréciations exprimées par cette dernière ». Dès lors, le lieu dans lequel Isvap évaluera définitivement si la fusion est apte à restaurer la marge de solvabilité de Fonsai est toutefois "celui de l'autorisation de l'opération de fusion".

UN PREMIER AVIS POSITIF DE L'ISVAP
Dans le cadre de la collaboration entamée avec la Consob, « elle a pu exprimer un premier bilan positif de l'opération considérée dans son ensemble » : l'opération, selon ce qui est proposé, permettra aux entreprises concernées de répondre aux exigences de solvabilité pour la période 2012-2015 sur la base de la législation en vigueur. "En plus de constater une discontinuité dans la gestion des entreprises du fait du renouvellement des organes administratifs - note l'Isvap - le plan Unipol permet, sur la base des hypothèses retenues, des synergies de coûts et une meilleure composition du portefeuille".

LE NŒUD PREMAFIN ÉMERGENT
Si l'opération quadripartite s'inscrit dans un même projet de sauvetage, la position de Premafin n'est pourtant pas si évidente. En effet, la Consob estime, sur la base des données disponibles, que « l'incorporation de Premafin dans Fonsai apporterait une contribution négative à la marge de solvabilité du nouvel agrégat. Dès lors, il est possible que l'entrée de Premafin ne soit pas considérée comme un "renforcement du capital de Fonsai répondant à la demande d'Isvap, mais tout au plus, une opération d'optimisation de la structure du groupe, un objectif légitime mais non conforme aux conditions d'exonération de la obligation d'une offre publique d'achat regroupée ».
C'est pourquoi, une fois les swaps déterminés (hier soir Premafin a accepté les swaps définis par Fonsai et maintenant la balle passe à Unipol), il faudra comprendre si l'augmentation de la participation d'Unipol Gruppo Finanziario dans l'entité post-fusion en raison de l'incorporation de Premafin détermine que le seuil pertinent de 5 % est dépassé. Dans ce cas, Unipol devra promouvoir l'offre publique de consolidation.

APRÈS LA LIVRAISON TARDIVE DES LETTRES D'ACCOMPAGNEMENT, LA CONSOB MET LES POINTS SUR LES I
La Consob tient également à préciser que "les considérations suivantes sont formulées sur la base de ce qui est représenté dans la question et du cadre d'information actuellement disponible". Une formule de pratique, certes, mais qui dans les circonstances actuelles prend une toute autre saveur. En effet, la Commission rappelle que les deux lettres d'accompagnement entre Unipol et Premafin (qui définissaient la clause d'indemnisation et l'indemnité de départ anticipé) ont été signées en même temps que l'accord mais transmises à la Commission "seulement ultérieurement".

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