Partagez

Une discipline pour les abus de droit dans la réforme fiscale

Dans la délégation à la réforme fiscale, en cours d'examen au Sénat, une disposition s'impose pour restaurer la sécurité juridique mise à mal par la pratique administrative de révision ex post des choix des contribuables sur la base d'orientations inconnues au moment où les opérations soumises au contrôle ont été réalisées.

Une discipline pour les abus de droit dans la réforme fiscale

Pour soustraire les entreprises et les contribuables de roulette de l'abus de droit, c'est-à-dire pour donner une certitude sur ce qu'il est fiscalement légitime de faire pour réduire la charge fiscale et ce qui constitue au contraire une économie d'impôt illicite, le projet de loi d'habilitation à la réforme fiscale contient une disposition spécifique, l'article 5, qui vise de dicter une définition générale des conduites interdites à des fins fiscales, bien que non exclues par des dispositions fiscales spécifiques.

Le but de l'intervention est de rééquilibrer le rapport entre l'outil anti-évasion des abus de droit, de plus en plus utilisé par le fisc et la jurisprudence, et la sécurité juridique, mise à mal par la pratique administrative de la syndication ex post les choix des contribuables sur la base d'orientations inconnues au moment où les opérations soumises au contrôle ont été décidées et réalisées.

S'agissant d'une règle de délégation législative, elle se borne à dicter les principes généraux des dispositions d'application que le Gouvernement devra adopter ultérieurement. Cependant, il définit assez précisément l'abus de droit et les modalités d'application de l'institut, aussi parce qu'il s'inspire d'une recommandation de la Commission européenne de 2012 sur la planification fiscale "agressive", avec laquelle les États européens ont été invités à adopter une anti-évasion générale standard dans le domaine des impôts directs, applicable aux relations tant nationales que transnationales.

La délégation contenue dans le projet de loi de réforme fiscale prévoit une définition générale de l'abus de droit, applicable dans l'ensemble du système fiscal, comme « l'usage déformé d'instruments juridiques propres à obtenir des économies d'impôt, même si un tel comportement n'est contraire à aucune disposition particulière. 

En contrepartie de ce principe, cependant, la légitimité du choix entre des régimes fiscaux alternatifs expressément prévus par le système fiscal est également sanctionnée, ce qui, par conséquent, dans l'abstrait n'est pas remis en cause. La règle établit que l'opération ou la série d'opérations effectuées par le contribuable doit être justifiée par des raisons non fiscales non marginales, précisant que les raisons non fiscales valables sont également celles qui ne produisent pas nécessairement une rentabilité immédiate, mais répondent aux besoins de une amélioration organisationnelle ou déterminer une amélioration structurelle et fonctionnelle de l'entreprise du contribuable. 

Ce qui n'est donc pas permis par la nouvelle règle générale sur l'abus de droit, c'est que la finalité d'obtenir des avantages fiscaux soit la cause prépondérante de l'opération mise en œuvre. Le principe rappelle celui de la législation anti-évitement introduite dans les années 90 pour les opérations extraordinaires, qui serait absorbée par la nouvelle règle plus générale sur l'abus de droit.

Pour protéger les contribuables et les procédures de demande, il existe des dispositions spéciales sur le régime de probation. L'administration financière est chargée de démontrer la conception abusive et toutes méthodes de manipulation et d'altération fonctionnelle des instruments juridiques utilisés ainsi que leur non-conformité avec une logique normale de marché. En revanche, il incombe au contribuable de démontrer l'existence de motifs non fiscaux valables justifiant le recours aux instruments juridiques utilisés.

La règle de délégation prévoit également que le comportement abusif doit toujours être formellement et ponctuellement identifié dans les documents d'imposition, sous peine de nullité. Et qu'à chaque étape de la procédure d'imposition, l'audition et le droit à la défense doivent être garantis.

Le projet de réforme fiscale a déjà été approuvé par la Chambre et est actuellement examiné par la commission des finances du Sénat, qui prévoit de conclure son examen dans la semaine.

Passez en revue