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Telecom Italia, le PDG Cattaneo et Vivendi : la tension demeure et l'entreprise de réseau s'éloigne

Le titre de l'ancien monopole continue d'être une "surveillance spéciale" sur la Piazza Affari. Entre hausses et coups de tonnerre, les rumeurs sur la sortie de Cattaneo se poursuivent à l'approche du conseil d'administration du jeudi 27 juillet. Il y a aussi ceux qui parlent d'un retour sur la rampe de lancement de Franco Bernabè ainsi que de l'arrivée d'Amos Genish. Ope Fibre suit son propre chemin et la négociation sur le réseau….

Telecom Italia, le PDG Cattaneo et Vivendi : la tension demeure et l'entreprise de réseau s'éloigne

Telecom Italia s'effondre, monte puis retombe. L'ancien monopole des télécommunications italiennes reste sous surveillance particulière sur la Piazza Affari et la tendance aux montagnes russes de ces derniers jours - depuis que l'histoire du clash au sommet entre l'actionnaire Vivendi et le PDG Flavio Cattaneo a explosé sur la marche à suivre pour les ultra- haut débit – est appelé à durer au moins jusqu'à la réunion du conseil d'administration sur les comptes semestriels fixée au jeudi 27 juillet. La veille, les investisseurs se creusent la cervelle pour savoir si un revirement est sur le point d'avoir lieu au sommet de l'entreprise, après la nouvelle qui a donné la sortie de l'actuel PDG comme imminente, le changement avec le manager Amos Genish (ancien PDG de Gvt, la société vendue par Vivendi à Telefonica) dans un rôle de directeur général et le possible renforcement de l'actuel vice-président Giuseppe Recchi qui se verrait attribuer certains pouvoirs. Mardi même, la journée a commencé par une succession de rumeurs et l'action passant de +1,4% aux premières heures de la matinée à +0,61% réduit pour clôturer ensuite à +1,7% à un niveau de 0,82 euros en fin d'année. la session.

Lui, Flavio Cattaneo, à la demande informelle de la Consob, a souligné qu'il honorerait son engagement de rester jusqu'en 2020 prochain. Cependant, personne ne semble y croire complètement et il y a des spéculations sur des frictions avec l'actionnaire français Vivendi, né surtout après l'attaque lancée au Parlement par le dirigeant contre le projet gouvernemental d'ultra haut débit dans les zones de défaillance du marché. Il semble donc que la négociation du départ du dirigeant se poursuive et qu'on tente de trouver un équilibre, tôt ou tard, entre l'hypothèse d'une allocation totale proche de 50 millions d'euros entre primes, salaires et indemnités de départ, faite possible par les termes de son contrat d'engagement, et les intentions beaucoup moins généreuses de l'actionnaire français Vivendi.

Selon certains observateurs, il ne serait même pas exclu que enfin, un nom de prestige absolu émerge du chapeau haut de forme de Vivendi, comme celui de Franco Bernabè, ancien PDG de Telecom Italia (pour deux mandats différents) et aujourd'hui administrateur indépendant au conseil d'administration. Son nom nous a fait penser à un éventuel projet d'entreprise de réseau, un projet dont on parlait depuis des années et qui aurait du sens surtout maintenant que le gouvernement s'est concentré sur la création d'un nouveau réseau national de fibre optique aux mains d'Open Fiber ( 50 % Enel et 50 % CDP). En supposant qu'il puisse y avoir de la place pour le chevauchement de deux réseaux parallèles dans les 12-13 premières villes italiennes, créer des doublons ailleurs risquerait de compromettre les plans d'affaires des deux protagonistes, dans une sorte de guerre fratricide à l'issue pleine d'inconnues.

Certains ont vu dans les récentes déclarations conciliantes du ministre Carlo Calenda (« Cattaneo est un bon gestionnaire ») une invitation à négocier. Et Il Sole 24 Ore soutient qu'avec les chiffres semestriels en main, Cattaneo finira par rester à son poste, fort de son contrat de travail, des difficultés à le désamorcer et des bons résultats. Que Telecom ait progressé, en termes de clients et de comptes propres, sous la houlette de Cattaneo est reconnu par les investisseurs et les analystes. Le même stock est passé de 0,69 cents en juillet 2016 à 0,81 actuellement et ce n'est pas rien. Mais Vivendi pourrait choisir d'autres moyens pour rappeler à Cattaneo que pour diriger Telecom, des relations détendues avec le gouvernement sont nécessaires, surtout si l'actionnaire n'est pas italien. Et l'arrivée de Genish soit comme consultant du président Arnaud de Puyfontaine, soit comme conseiller non désigné à la place d'un membre désigné par Vivendi (par exemple Fredric Crépin), n'est pas totalement à exclure.

En attendant, Open Fiber poursuit son chemin : il serait désormais imminent, comme il l'a laissé entendre Franco Bassanini dans sa PREMIÈRE interview en ligne, la conclusion du prêt-relais de 500 millions dans le cadre du financement du projet de 3,5 milliards que l'entreprise prévoit de boucler entre fin 2017 et les premiers mois de 2018. Des espaces pourraient s'ouvrir immédiatement pour l'entrée d'un nouvel actionnaire, et des infrastructures fonds ont déjà manifesté leur intérêt. Tout cela laisse penser que le groupe public veut avancer avec prudence et négocier avec Telecom quand son réseau sera plus avancé (aujourd'hui OF est présent à Milan, Turin, Bologne surtout grâce à l'acquisition de Metroweb, Pérouse est la première ville câblée tandis que le reste est à construire). Fois? Mi ou fin 2018, pour voir les premiers résultats concrets. La négociation avec Telecom Italia se fera donc sur la base d'une plus grande force car plus le réseau fibre d'OF avance, plus la valeur du réseau cuivre de Telecom diminue, ce qui n'accélère pas par hasard ses investissements dans le réseau. Et pour l'Etat, ce ne sont pas des écarts anodins : les estimations sur le réseau de l'ex-monopoliste varient de 20 milliards à 12-13 milliards inscrits à l'actif du bilan Télécom. Une valeur qui pourrait baisser dans le futur ; pour cette raison aussi les temps, dans le risque des télécommunications, sont un facteur stratégique.

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