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Tancredi revient à Venise, exposition exclusive à la Collection Guggenheim

Avec plus de quatre-vingt-dix œuvres, il s'agit d'une rétrospective tant attendue qui marque le grand retour à Venise de Tancredi Parmeggiani (Feltre 1927 - Rome 1964), l'un des interprètes les plus originaux et les plus intenses de la scène artistique italienne de la seconde moitié du XXe siècle.

Tancredi revient à Venise, exposition exclusive à la Collection Guggenheim
Tancredi est le seul artiste, après Jackson Pollock, avec lequel Peggy Guggenheim conclut un contrat, promouvant son travail, le faisant connaître aux grands musées et collectionneurs étrangers et organisant quelques expositions, comme celle de 1954 au Palazzo Venier dei Lions. Après plus de soixante ans donc, l'artiste revient en star incontestée de la Collection Guggenheim avec une extraordinaire sélection d'oeuvres, qui reconstituent de manière intime et capillaire, entre production créative et émotion irrépressible, la parabole courte mais éblouissante de ce grand interprète de l'art d'après-guerre.

Partant de rares essais précoces de portraits et d'autoportraits et des premières expérimentations sur papier de 1950-51, la première partie de l'exposition documente la recherche purement abstraite, liée à la fragmentation du signe, menée par l'artiste de Feltre au cours des années 50, période qui marque la rencontre cruciale avec Peggy, dont il devient un protégé, et qui l'amène à avoir son propre atelier au Palazzo Venier dei Leoni. Ce lien significatif est documenté par le grand nombre d'œuvres exposées, appartenant au musée vénitien. L'exposition représente également le retour en Italie d'une sélection très précieuse d'œuvres données par le mécène à de célèbres musées américains : pour la première fois depuis l'époque de Peggy, des chefs-d'œuvre comme Primavera, du MoMA de New York et Spazio, Water, Nature , Divertissement, maintenant au Brooklyn Museum. La grande rétrospective ne manque pas de documenter la production artistique des années 60, moment de crise et de révision complète de sa propre peinture, à laquelle Tancredi veut donner un sens existentiel et politique. Et c'est ainsi que la veine de controverse et de tension de ces années de guerre froide émerge dans le titre de l'exposition "Mon arme contre la bombe atomique est un brin d'herbe", une phrase avec laquelle Tancredi répond aux innombrables conflits de l'époque, du Vietnam à la guerre d'Algérie, en passant par la tension entre les États-Unis et l'Union soviétique. A partir de ce moment fondamental de sa carrière artistique, les trois tableaux de la série Hiroshima (1962) sont exposés.

La dernière partie de l'exposition est consacrée aux peintures-collages exécutées entre 1962 et 1963, les soi-disant journaux de village et les fleurs 101% peintes par moi et d'autres, que l'on peut à juste titre définir comme la véritable révélation de cette rétrospective et qui sont être considérés comme des exemples de vigueur créative exceptionnelle et d'euphorie dramatique. Ce sont ces œuvres qui clôturent le chemin extraordinaire, ingénieux et indiscipliné, de la peinture de Tancredi dédiée à la nature et à l'homme. Tancredi est mort en 1964 à seulement 37 ans, très jeune et prêt à entrer, comme l'écrivait Dino Buzzati, dans le "mythe de Tancredi".

Mon arme contre l'arme nucléaire est un brin d'herbe.
Tancrède. Une rétrospective

Jusqu'en Mars 13 2017
Edité par Luca Massimo Barbero

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