« Nous présenterons l'examen des dépenses aux Chambres. Le commissaire Carlo Cottarelli a proposé une liste, mais ce sera à nous de décider où nous voulons intervenir et où non". Ainsi le Premier ministre Matteo Renzi lors d'un rapport à la Chambre sur les réunions qui ont eu lieu en Europe en vue du prochain Conseil européen. Quant aux coupes individuelles à venir, a souligné le Premier ministre, "nous avons encore une large marge" et le Gouvernement révélera ses décisions "dans les bureaux parlementaires, comme il se doit, après une analyse politique".
FISCALITÉ ET JUSTICE
Mais avant l'été, l'exécutif devra aussi s'attaquer à d'autres chapitres cruciaux : les réformes fiscales et judiciaires, explique Renzi, sont "une priorité" à mettre dans les tuyaux d'ici juillet, car "ce n'est pas la faute d'un Européen Monsieur le Commissaire, si nous sommes les derniers dans la justice civile : les données de l'UE ne sont pas les chiffres aléatoires de la sorcière laide et méchante, ce sont les données de notre faiblesse ».
CHÔMAGE CHEZ LES JEUNES
Quant à la question du travail, « comment être crédible pour demander un changement des règles du jeu en Europe alors que nos chiffres sur le chômage des jeunes crient vengeance ? – poursuit le premier ministre – Les changements aux règles du travail ne sont pas une question de plaisir. Au cours de ces 20 années, on a pensé créer du travail par décret et cela a échoué, on a pensé redonner des garanties à une génération par la multiplication des règles et cela a encore échoué. Le résultat est qu'aujourd'hui le chômage des jeunes est à un niveau atroce ». D'où l'importance de la réforme du marché du travail, pour laquelle « j'espère que l'instrument de la délégation a été apprécié ». A cette occasion, il sera possible de "discuter des filets sociaux, des salaires minimums, des allocations chômage universelles, mais aussi de la façon dont nous permettons simultanément aux entrepreneurs d'embaucher sans difficultés bureaucratiques. Cette question doit être résolue, non pas parce que l'Europe nous le demande, mais parce que 42% des jeunes chômeurs le demandent ».
RÉFORMES INSTITUTIONNELLES ET CONSTITUTIONNELLES
En ce qui concerne les réformes constitutionnelles et institutionnelles, ce sont celles « qui ont le plus affecté les partenaires européens – affirme le Premier ministre –, car elles sont le signe que l'Italie est prête à jouer son rôle dans le processus de changement en cours. Comment être crédible pour demander une autre Europe si depuis 30 ans le débat sur le bicamérisme est toujours le même ? Comment demander à l'Europe d'accorder plus d'attention à la stabilité si notre système électoral ne garantit pas la stabilité ? Comment pouvons-nous demander à l'Europe de surmonter l'euro-bureaucratie si nous ne nous attaquons pas aux problèmes de l'administration publique ? ».
AGENDA NUMÉRIQUE
Enfin, pendant le semestre de la présidence italienne de l'UE, notre pays organisera un « rendez-vous ad hoc sur l'agenda numérique – conclut Renzi -. Il sera important d'utiliser le semestre comme une opportunité pour des aperçus spécifiques et sectoriels et pour l'Italie, cela signifiera utiliser le semestre également en posant des défis innovants qui peuvent être des opportunités transversales, c'est pourquoi nous avons convenu d'organiser un rendez-vous sur l'agenda numérique en Octobre qui implique tous les 28 pays de l'UE. Une partie de la compétitivité du système découle des investissements dans ce secteur et de la capacité des forces politiques et des gouvernements à les traduire en actions concrètes. Nous en avons discuté avec Hollande et Merkel ».
