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Syrie : l'ONU condamne les violences mais les tirs continuent

Le mois sacré du Ramadan a commencé il y a 4 jours mais les militaires syriens n'ont cessé de tuer au moins 45 civils depuis hier soir. La déclaration des Nations unies exhortant les autorités à respecter les droits de l'homme ne semble pas avoir eu l'effet escompté. Assad a promulgué la loi légalisant le multipartisme.

Syrie : l'ONU condamne les violences mais les tirs continuent

L'armée syrienne a tué au moins 4 civils et blessé une dizaine de personnes à Hama, principale ville des manifestations anti-régime, mercredi soir. Des chars ont attaqué pour freiner les manifestations pro-démocratie qui se déroulent régulièrement depuis le 1er août après les prières nocturnes du Ramadan.

Plus de 500 familles ont quitté Hama après que les chars ont encerclé la ville et coupé toutes les communications. La dernière attaque de l'armée remonte aux manifestations de dimanche où l'armée a fait une centaine de morts. Jusqu'à présent, la force a toujours été utilisée pour réprimer les protestations citoyennes : près de 100 1700 civils sont morts depuis la mi-mars.

Et, après des mois de discussions, hier soir, l'ONU a finalement pris position pour condamner le gouvernement syrien. Le Conseil de sécurité, bien qu'il n'ait pas rédigé de véritable résolution, a condamné "la violation des droits de l'homme et l'usage de la force contre des civils par les autorités syriennes". Par cette déclaration, les autorités syriennes sont appelées à respecter pleinement les droits de l'homme et à remplir les obligations établies par le droit international. En outre, les Nations Unies estiment que la seule solution à la "crise actuelle peut être trouvée à travers un processus politique moyen-oriental inclusif et dirigé par les pays". Enfin et surtout, les responsables des violences sont appelés à être jugés.

Quelques heures après l'avertissement de l'ONU, le président Bashar Al Assad a publié un décret lançant un système multipartite. La possibilité de former des partis pouvant concurrencer le parti Baas, dont fait partie Assad au pouvoir depuis 1963, est légalisée.Le parti d'Assad rassemble des intérêts nationalistes et socialistes, a une ligne anti-occidentale et anticapitaliste et propose la résurrection du monde arabe et son union dans un grand État uni. Le décret interdit la création de partis fondés sur la religion, l'appartenance tribale et les intérêts régionaux, ainsi que sur la discrimination fondée sur la race, le sexe ou la couleur de la peau. La possibilité d'adhérer librement à des partis était l'une des principales revendications des manifestants. Mais il semble que les affrontements ne montrent aucun signe de cessation.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré que ce décret est "une provocation", réitérant la nécessité d'arrêter les violences. L'Italie a annoncé qu'elle rappellerait son ambassadeur de Damas pour procéder à des consultations, des diplomates britanniques resteront dans la capitale pour surveiller la situation tandis que l'ambassade américaine a déclaré que certains de ses diplomates quitteront le pays.

sources: Alarabyie

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