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Scognamiglio (Unicredit), compte à rebours pour les Eurobonds

La Commission européenne énumère trois versions différentes d'obligations - À court terme, la seule viable est un remplacement partiel des dettes nationales par une garantie solidaire, capable d'éliminer le risque d'aléa moral - La proposition d'Unicredit pour les obligations de projet : fare dell'Italia la plus grande jetée naturelle pour recevoir les marchandises de l'Est.

Scognamiglio (Unicredit), compte à rebours pour les Eurobonds

L'avènement de Hollande sur la scène européenne permettra probablement, au-delà des intentions du président français lui-même, de remettre l'évolution des institutions européennes dans le sens fédéraliste au centre de l'agenda, à partir des thèmes de la croissance. En effet, il est évident pour tout le monde (même pour Mme Merkel, en privé, pour l'instant) qu'il faut trouver le carré du cul de sac dans lequel on s'est glissé, concilier une inévitable mutualisation des risques avec des politiques affichées qui redonnent espoir à l'avenir. Pour ne pas rester dans le vague, je pars très concrètement du document public de la Commission européenne, dans lequel ils sont décrits trois versions différentes des euro-obligations:

1. remplaçant compléter des dettes nationales et garantie découper. Les dettes publiques des États seraient totalement remplacées par des eurobonds, bien que progressivement. Tous les États garantiraient et si un pays n'était pas en mesure de rembourser sa part de la dette, la garantie conjointe des autres États serait déclenchée.

2. remplaçant partiel des dettes nationales et garantie articulation. Les dettes publiques des Etats ne seraient remplacées qu'en partie par des Eurobonds (il y aurait une limiter en pourcentage du PIB lors de leur émission) tandis que, pour le reste, les États devraient continuer à émettre des obligations nationales.

3. remplaçant partiel des dettes nationales et des garanties séparé. Cela fonctionne comme le deuxième exemple, mais la garantie sur les Eurobonds serait au prorata : chaque Etat ne garantit qu'un quota d'émissions préétabli.

Parmi ces solutions, la première répond mieux au besoin d'intégration fiscale européenne et représente un pas significatif vers une Union européenne « crédible ». Cependant, du fait de la caution solidaire, cette option nécessiterait une révision des traités communautaires, la rendant donc difficilement applicable à court terme, avec le timide leadership actuel.  

Le remplacement partiel des dettes nationales (solutions 2 et 3) serait plus facile à mettre en œuvre, à condition que le détenteur de titres soit autorisé à remplacer progressivement les titres de dette nationale en portefeuille par des euro-obligations.

La socialisation des dettes peut conduire au problème typique de l'aléa moral: les sournois habituels continueraient à gaspiller aux dépens des pays sérieux. Cependant, le remplacement partiel et incomplet des dettes, limitant l'émission d'eurobonds, permettrait de remédier à la propension de la Grèce à emprunter sur place. A court terme, une option valable pour mieux gérer la peur de l'aléa moral et la nécessité désormais essentielle de favoriser la croissance économique est représentée parémission – à une échelle limitée et pour des objectifs – d'obligations spécifiques caractérisées par une caution solidaire. Par exemple, pour favoriser la croissance, on pourrait se concentrer sur une utilisation plus efficace des fonds structurels européens par instruments publics/privés tels que les obligations de projet. Avec ces outils de partage des risques, il est en effet possible d'augmenter les ressources disponibles pour les projets de développement en exploitant l'effet de levier sur les fonds publics mis à disposition par l'Union européenne. 

La Commission européenne, par une communication aux institutions législatives européennes en octobre dernier, s'est engagée à poursuivre le projet "Europe 2020 Project Bond Initiative”. L'initiative a pour but de faciliter le financement de projets destinés au développement d'infrastructures en soutenant l'émission d'obligations par des entités privées à travers le partage des risques par les institutions européennes, notamment la BEI, qui bénéficie déjà d'une expérience dans le secteur ( fin 2009, l'encours de la dette de la BEI s'élevait à plus de 300 milliards d'euros) et dont le conseil d'administration est composé des ministres des finances des pays membres de l'UE. Les obligations soutenues par la BEI représentent déjà aujourd'hui une "quasi-euro-obligation" (bien que destiné à des projets spécifiques) et, en tant que tels, signes avant-coureurs d'avantages similaires à ceux d'une plus grande intégration fiscale. De plus, un fonds promu par la BEI avec une garantie solidaire n'impliquerait pas de désavantage pour les pays les plus vertueux. En effet, toute perte réalisée pourrait être répartie selon le principe de l'endroit où elle survient. Les avantages seraient également partagés par tous les États membres, y compris la contribution attendue en termes de stabilisation et de croissance économique.

E allora nous lançons notre idée project bond : nous transformons notre presqu'île en la plus grande jetée naturelle existante, pour l'accueil du trafic marchand venant de l'est, ce qui permettrait un gain de 5 jours de navigation par rapport aux escales actuelles dans les ports du nord de l'Europe, pour le transit des marchandises au cœur du Vieux Continent. Un projet gagnant-gagnant pour tous, avec d'énormes activités induites, avec des fonds privés disponibles. Des solutions et des projets qui ne pourraient être efficaces que s'ils sont pris rapidement. L'Union européenne, pour le rester, a besoin de réponses concrètes.

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