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Rome : Raggi a échoué, mais personne n'a de plan pour la capitale

L'ignorance du maire de Rome est là pour tout voir mais surtout il lui manque un projet pour l'avenir de la capitale, qui pourtant n'a personne : ni ForzaItalia ni le Parti démocrate - Dans ces conditions il sera difficile de relancer Rome qui est tombé à la quatre-vingt-unième place parmi les grandes villes du monde

Rome : Raggi a échoué, mais personne n'a de plan pour la capitale

Le maire Raggi s'est donné 7,5. Son équipe de direction lui a essentiellement donné un "6-politique" mais il est clair qu'ils ne la jugent pas une bonne administratrice, plutôt un problème. Enfin, les citoyens romains, du moins selon les sondages d'il y a quelques mois, ne semblent pas lui en donner assez. Il y a qui, comme Franco Locatelli sur ces colonnes, avec une ironie mordante, lui décerne 10 cum laude comme preuve de l'incohérence des grillini lorsqu'ils gouvernent. La ville n'est ni plus propre, ni plus ordonnée, ni mieux desservie.

En réalité, Rome demande plus qu'une administration efficace : elle demande un projet de ville avec lequel affronter le nouveau siècle et en même temps panser les blessures anciennes et nouvelles (parmi elles, la propagation du crime organisé). Le seul signe d'attention (mais décidément pas novateur et vite révoqué) de la junte Raggi sur des problèmes qui ne relèvent pas exclusivement de la gestion de la ville, hormis les conneries de l'économie circulaire, a été enregistré dans le dossier crucial de l'aménagement du territoire : il a nommé en tant que conseiller d'un urbaniste de haut niveau, quoique représentant de "l'ancienne école d'urbanisme", Paolo Berdini, sauf pour ne pas le suivre sur l'orientation en faveur des JO et le pousser ensuite à démissionner pour cause de dissidence dans l'affaire du stade, jugé par Berdini comme une vente à la spéculation.

Cependant, il faut dire que même de l'autre côté de la scène politique, il y a un vide absolu. Dans le débat autour de l'élection du secrétaire de la Fédération romaine du PD, il n'y a aucune trace d'une idée de la ville, d'une réflexion sérieuse sur les choix d'urbanisme malheureux de la saison veltronienne, des interventions possibles pour arrêter sa baisse, compte tenu de la situation financière désastreuse où la dette elle-même est d'un montant incertain. Et les forces qui peuvent pousser au changement sont incertaines, puisque celles qui ont toujours été liées à la rente foncière ne peuvent être considérées comme telles : en revanche, s'il n'y a pas d'idées, il est difficile de mobiliser les électeurs. Quelqu'un rêve d'un Macron romain : mais ce sont justement des rêves.

Il n'y a pas non plus de signaux significatifs de Forza Italia. En attendant, la circonscription des grillini, représentée par des électeurs habitant des quartiers éloignés du centre, par des ouvriers et des chômeurs ainsi que par des employés municipaux, soutenue par la nouvelle junte, ne peut manquer de profiter de la faiblesse jusque-là persistante de l'offre politique traditionnelle. Ceci est indirectement confirmé par le consensus recueilli dans la province (à Guidonia et Ardea, à quelques kilomètres de Rome, les grillini ont remporté le scrutin). Il n'est pas certain que l'ignorance de Raggina suffise à faire perdre Casaleggio et ses acolytes aux prochaines élections dans la capitale.

Ainsi, l'économie de la capitale continue de s'appuyer sur le modèle de développement basé sur le tourisme qui ne semble pas avoir d'alternative. Nous offrons au touriste qui passe quelques jours dans la Ville Éternelle plus ou moins ce qu'il demande et attend : des couleurs et des monuments d'une beauté incomparable et une restauration "typique" (pour ainsi dire) dans tous les coins du centre historique, aujourd'hui une grande masse réfectoire. Les prix de l'immobilier baissent plus que dans le reste du pays, signe sans équivoque de la perte d'attractivité.

Ainsi la ville continue d'occuper une position très éloignée des métropoles mondiales dans les classements internationaux ; parmi les nombreuses disponibles, je mentionne celle de l'IESE qui vise à mesurer la qualité de vie dans les grandes villes du monde et si et comment elles se préparent à la durabilité future : Rome est quatre-vingt-unième (quarante places derrière Milan). Avec cette situation politique locale, il n'y a pas lieu d'être optimiste quant à la possibilité de remonter.

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