Pour faire des réformes, il ne suffit pas d'approuver un décret ou un projet de loi en Conseil des ministres. En plus d'appuyer leur approbation parlementaire, pour concrétiser les réformes, il est essentiel d'approuver leurs décrets d'application. Jusqu'à présent, cependant, cela ne s'est pas produit avec le gouvernement Conte bis. Sur 169 décrets d'application à l'ordre du jour, le Gouvernement n'en a approuvé que 2, avec un pourcentage d'exécution de 1,2%. C'est ce que l'on peut déduire du minutieux décompte législatif du Sole 24 Ore qui a hier photographié sans pitié les atermoiements du Gouvernement.
"Le travail de mise en œuvre des réformes économiques lancées par l'exécutif actuel - écrit le quotidien économique - est pratiquement immobile".
En particulier, sur les 8 décrets d'application requis par le décret cybersécurité, pas un seul n'a été adopté. Du côté fiscal des 37 décrets d'application nécessaires, un seul a été mis en place à ce jour. Et sur la loi de finances, qui nécessite 124 décrets d'application, un seul décret d'application a été exécuté à ce jour.
Les choses vont un peu mieux en ce qui concerne l'application des décrets liés aux réformes ou contre-réformes du premier gouvernement Conte mais pas en ce qui concerne les décrets hérités des gouvernements Renzi et Gentiloni.
Bref, les chiffres parlent d'eux-mêmes : il est inutile d'annoncer les réformes s'il manque les décrets d'application. Et cette fois, la faute n'incombe pas au Parlement, mais entièrement et exclusivement au gouvernement en place, qui, sur ce terrain également, semble avoir perdu son élan initial depuis un certain temps.
