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Bocconi research avec Ernst&Young : les synergies opérationnelles stimulent les fusions et acquisitions

Une étude du CReSV Bocconi, en collaboration avec Ernst&Young, sur les opérations de M&A conclues par des entreprises italiennes en Europe, démontre que la croissance est nécessaire pour les entreprises italiennes et que les synergies sont générées par des facteurs opérationnels pour 84% et par des facteurs financiers pour 16% – Ces opérations récompenser avant tout ceux qui sont capables de se financer.

Bocconi research avec Ernst&Young : les synergies opérationnelles stimulent les fusions et acquisitions

"Les petites entreprises qui ne se développent pas sont vouées à l'échec, tandis que celles qui veulent se développer représentent l'avenir de l'économie italienne". Avec ces mots, le professeur Maurizio Dallocchio, du Département des finances de Bocconi et coordinateur de la recherche au CReSV Bocconi, Centre de recherche sur la durabilité et la valeur, réalisée en collaboration avec Ernst&Young, a conclu son discours en analysant les rendements positifs pour les entreprises suite à une croissance externe opérations, notamment par le biais d'opérations de fusions et acquisitions.

Petit n'est pas beau, comme on le prétend parfois, bien au contraire. Et les données le prouvent une fois de plus : les micro-entreprises représentent près de 95% du tissu entrepreneurial en Italie, contre 91,8% de la moyenne européenne, mais surtout il est évident que si dans l'UE l'emploi dans ces entreprises représente 29,7 % du total et la valeur ajoutée 21 %, dans le coffre 47 % et 32,6 % voyagent.

Des chiffres trop élevés, qui témoignent une fois de plus d'un syndrome de nanisme, qui touche aussi un secteur fondamental comme l'exportation : les micro-entreprises exportent en moyenne 29 %, tandis que les entreprises de plus de 250 salariés en font beaucoup plus. Et ce n'est pas un hasard si la Slovaquie, qui est le pays européen avec la plus grande taille moyenne de ses entreprises, est aussi celui qui a connu la plus forte croissance en termes de pourcentage richesse par habitant de 2000 à 2011, tandis que l'Italie est le seul pays industrialisé avec un signe négatif.

Nous sommes toujours plus petits et plus pauvres, alors pourquoi ne grandissons-nous pas ? Une autre se distingue parmi les données de la recherche : en 2001, l'Italie contribuait à hauteur de 3 % aux opérations de financement des entreprises (cotations, fusions et surtout acquisitions) dans le monde, alors qu'en 2011 seulement 1 %. Cependant, la recherche a également analysé certains aspects encourageants : les améliorations de la performance des entreprises suite aux fusions et acquisitions sont en effet de plus en plus obtenues grâce aux synergies réalisées. Et les synergies positives sont principalement réalisées au niveau stratégique tandis que les synergies financières ont un rôle résiduel.

L'étude a analysé un échantillon de près de 100 transactions M&A, réalisée par des sociétés d'achat italiennes en Europe au cours de la période 2003-2008, et a évalué l'existence de rendements positifs en évaluant les synergies. Comme nous avons voulu le démontrer, 74% des transactions analysées ont été réalisées par des petites et moyennes entreprises et 58% des transactions avaient une valeur de réalisation comprise entre 0 et 25 millions d'euros.

Cependant, les résultats qui en sont ressortis montrent que sociétés ayant réalisé des opérations de M&A ont pu obtenir des synergies totales en moyenne positives. En particulier, les synergies opérationnelles constituent la composante la plus significative, responsable de 84% des synergies obtenues, et sont principalement attribuables aux économies d'investissements opérationnels, 58%, et pour les 42% restants à la composante EBIT, grâce à l'augmentation du chiffre d'affaires . En effet, la comparaison entre les ventes moyennes pré- et post-opératoires montre une augmentation de 26 %. Le volet financier, en revanche, est moins décisif pour générer des synergies.

Le CReSV a également réalisé un groupe de discussion avec les directeurs financiers d'importantes sociétés italiennes cotées, d'où il ressort que la capacité à réaliser des synergies financières est fortement corrélée à la génération de ressources internes au sein de l'entreprise et aux méthodologies d'acquisition de capitaux. Les entreprises ayant un niveau d'autofinancement élevé au cours des trois années précédant l'opération de financement extraordinaire pourront en effet générer des synergies financières plus importantes, grâce notamment à la capacité de financer l'opération M&A à des conditions plus avantageuses.

Une analyse par nationalité montre également que les activités de M&A menées entre entreprises italiennes ont montré de meilleurs résultats que celles menées sur la scène européenne. Passant aux évaluations sectorielles, les résultats montrent qu'il n'y a en moyenne pas d'écarts majeurs entre les résultats obtenus à partir d'opérations réalisées par des entreprises appartenant à un même secteur et ceux de secteurs différents.

"A la lumière des résultats, et de ce qui est ressorti lors des rencontres avec les directeurs financiers, nous avons esquissé les déterminants sur lesquels se concentrer pour obtenir des résultats positifs par le biais de fusions et acquisitions - a-t-il encore expliqué Maurice Dallocchio -. En premier lieu, il est nécessaire de poursuivre des stratégies opérationnelles axées sur l'augmentation des parts de marché nationales et étrangères, afin d'augmenter les ventes et de générer des synergies de revenus. Il faut aussi augmenter le ROS (retour sur ventes), en veillant à ne pas générer de dissynergies opérationnelles et à augmenter l'efficacité des investissements opérationnels. Enfin, il convient de mettre en place des stratégies d'amélioration de la génération de trésorerie pour avoir accès à des méthodologies de financement moins onéreuses.

« Les résultats obtenus confirment le rôle de la finance comme outil d'allocation efficace des ressources mais pas comme source de valeur en soi. Autrement dit, la finance est un amplificateur de la richesse générée mais seulement lorsqu'elle est instrumentale à des stratégies d'entreprise durables et à long terme.”, a plutôt commenté Donato Iacovone, associé-gérant méditerranéen et président-directeur général d'Ernst & Young.

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