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QUIRINALE – Le jour de vérité pour Sergio Mattarella, à un pas de Colle

QUIRINALE - Le Nouveau centre-droit d'Alfano s'oriente également vers le feu vert à l'élection de Sergio Mattarella, un catholique droitier, à la présidence de la République - Quatrième vote décisif ce matin - Les dernières incertitudes de Berlusconi - La fibrillation ne manque pas mais le gouvernement tient et les réformes sont plus proches que les élections.

QUIRINALE – Le jour de vérité pour Sergio Mattarella, à un pas de Colle

Sergio Mattarella, juge constitutionnel nommé par le parlement, homme de la meilleure tradition catholique-démocrate, sera élu aujourd'hui au quatrième tour douzième président de la République. Il peut compter sur un paquet de voix conséquent (Pd, Sel, Choix civique ex grillini et autres formations centristes), que tout le monde considère non seulement à l'épreuve des snipers, mais aussi en croissance progressive. Hier, tard dans la soirée, après un appel (en fait assez générique et adressé à toutes les forces politiques de la majorité et de l'opposition) de Matteo Renzi, le Nouveau centre-droit avec Espace populaire d'Angelino Alfano a également annoncé son oui à la candidature présentée par le secrétaire de le Parti démocrate.

À ce stade, il y a aussi ceux qui émettent l'hypothèse qu'à la fin Berlusconi pourrait lui aussi tenter un coup d'État surprise en annonçant au dernier moment le vote favorable d'une Forza Italia de plus en plus divisée avec les Fittiens exigeant la réduction à zéro de l'ensemble du groupe de direction. Mais la décision de dernière minute de Berlusconi ressemblerait plus à l'explosion retardée d'un pétard humide qu'à un bang. 

Oui, car tout est arrivé ou arrive après le temps maximum, c'est alors que Mattarella pouvait déjà compter sur une bonne majorité, même nette des voix d'Alfano et de Berlusconi. Bien sûr, le feu vert de dernière minute du principal allié gouvernemental de Renzi évite au moins le paradoxe d'un ministre de l'Intérieur en exercice qui ne vote pas (et à un certain moment on a aussi supposé qu'il ne participerait pas au vote) pour le chef d'état. Que ce soit ou non un revirement de dernière minute des positions de Forza Italia sauverait le peu qui reste du pacte surestimé du Nazaréen. Ce qui, cependant, pour compléter les réformes institutionnelles pourrait encore être utile.

Renzi sort victorieux de cette bataille menée avec une détermination Craxienne (les Craxi qui ont amené Pertini au Quirnal), parvenant à contenir au maximum la portée du pacte. Par ailleurs, le secrétaire du Parti démocrate avait répété à plusieurs reprises que l'accord avec Berlusconi ne concernait que les réformes électorales et institutionnelles. Il est donc difficile aujourd'hui pour l'ancien chevalier et ses fidèles de crier à la trahison pour un défaut d'application à un domaine (le Quirinal) que l'un des contractants a toujours publiquement déclaré étranger.

Bien sûr, Renzi a cherché jusqu'au bout à s'entendre avec tout le monde pour le président de la République, et donc aussi avec le centre-droit. Mais le point de départ déclaré était le Parti démocrate : l'identification d'un candidat de premier plan qui regrouperait le Parti démocrate. Et là, du nom de Mattarella, le secrétaire a tout de suite convaincu la minorité de son parti : la rencontre décisive avec Bersani n'a duré qu'un quart d'heure. Le temps de deux oui.

La solution de Mattarella est surtout équilibrée : un catholique au dos droit a été évoqué à plusieurs reprises, évoquant sa démission comme ministre du gouvernement Andreotti en 1990 en polémique avec la loi Mammì jugée par la DC de gauche trop généreuse envers les télévisions de Berlusconi. Beaucoup ont dit que l'élu rappelle beaucoup Oscar Luigi Scalfaro. Je crois plutôt que sa figure doit être placée parmi ces hommes de culture de la gauche catholique, dont beaucoup sont issus de l'école moroteenne, parmi lesquels je citerai Elia, Ruffilli, Andreatta et peut-être Scoppola. 

Je ne sais pas dans quelle mesure on peut le qualifier de médiatisé, mais c'est certainement un homme sobre et parfois effacé qui ne va pas dans les talk-shows. Bien sûr, Mattarella est un politicien qui a bien fait là où il a fait. On lui doit la réforme électorale, peut-être la plus aimée des bipolaristes italiens : le Mattarellum. En tant que ministre de la Défense, il a réformé le service militaire, qui n'est plus obligatoire. Il était vice-président du Conseil. Bref, un cursus respectable. Et, en ce qui concerne l'expérience internationale, il a été ministre de la Défense pendant la guerre du Kosovo.

Son élection va certainement créer (surtout pour les erreurs des autres) une certaine fibrillation dans le cadre politique. Pourtant, le gouvernement devrait tenir : il y a un Parti démocrate plus cohésif et Alfano a finalement tout fait pour éviter une éventuelle précipitation des relations avec Renzi. La loi électorale est dans les tuyaux à la Chambre où le gouvernement n'a pas de gros problèmes de nombre, et donc pour le meilleur ou pour le pire l'Italicum arrivera au port, survivant même à la mauvaise humeur et aux menaces de Berlusconi. 

Il pourrait y avoir d'autres problèmes avec la loi constitutionnelle sur le Sénat, qui nécessite une double lecture et une majorité qualifiée. Il n'en demeure pas moins qu'Alfano et Berlusconi devraient être les moins tentés par des élections serrées. En bref : le gouvernement Renzi devrait pouvoir avancer sur la voie des réformes. L'économie et l'Europe le permettent. Mais c'est une autre histoire. 

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