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QPLab – Travaux publics, impliquer la population est décisif : c'est comme ça que ça marche en Europe

QPLab – Le manque d'implication de la population dans la planification des travaux publics est l'un des points faibles de l'Italie, qui devrait prendre pour modèle d'autres réalités européennes : le meilleur exemple est le Débat public français, mais aussi ce qui se passe au Royaume-Uni, en Allemagne et les Pays-Bas fournissent des idées intéressantes - La nouveauté du code des marchés publics

QPLab – Travaux publics, impliquer la population est décisif : c'est comme ça que ça marche en Europe

L'un des principaux faiblesses dans la construction d'ouvrages en Italie est l'absence d'un processus formel d'implication de la population dans la phase de planification. Cela ressort clairement surtout si l'on compare les pratiques et législations des principaux pays européens.

En matière de consensus local et d'implication de la population, l'outil le plus populaire est certainement celui en français du Débat public. L'un des premiers outils d'enquête ou de débat public pour mener des démarches de participation et de comparaison a vu le jour en France en 1995 et perfectionné en 2002, par la mise en place du Débat public dans le domaine spécifique des grands travaux. La Commission nationale du débat public (CNDP), transformée en Autorité indépendante, est le principal organe du débat public français. 

Il est composé de vingt et un membres d'horizons divers et agit comme un troisième garant entre le public et le maître d'ouvrage. Une fois la question posée, la CNDP peut décider discrétionnairement s'il y a lieu ou non d'organiser un débat public sur la base des critères indiqués par la loi (intérêt national du projet, son impact territorial, etc.). Dans ce cas, il peut décider de l'organiser directement, en la confiant à une commission territoriale spécifiquement constituée, ou au client lui-même. 

Le débat public a lieu dans la phase initiale du projet, lorsque toutes les options et solutions sont encore possibles ; il s'agit donc en premier lieu de l'opportunité (ou non) de la construction de l'œuvre elle-même, ainsi que des modalités et caractéristiques de sa réalisation. La procédure sert à garantir une information complète et transparente sur une intervention prévue à tous les citoyens vivant dans une zone spécifique, en leur donnant la possibilité d'exprimer leur opinion sur l'intervention et de faire le sujet qui met en œuvre les différents besoins présents dans la zone. A l'issue du débat, la Commission dispose de deux mois pour préparer un rapport qui rend compte de l'avancement du débat et fait connaître les positions exprimées par la population.

D'autres pays ont également développé des outils efficaces de gestion du consentement. Là Grande-Bretagne poursuit depuis un certain temps une tradition consolidée de consultation publique dans laquelle un rôle clé est joué par les pratiques d'information, de consultation et de discussion avec les parties prenantes. Un exemple en est le Code of Practice on Consultation, un code de conduite publié par le gouvernement britannique en 2000, pour réglementer les formes de consultation des principaux travaux publics, y compris les infrastructures de transport. 

Le code, signé par divers ministères, départements et agences intergouvernementales, est devenu la référence en matière de participation en Angleterre. Les consultations peuvent durer d'un minimum de douze semaines à un maximum de trente, prévoyant le recueil d'avis écrits mais aussi la tenue de nombreuses confrontations en direct (réunions, assemblées, auditions).

In Allemagne, le « rapport citoyen » (Bürgergutachten) représente un modèle de démocratie participative. Ce rapport contient une série de recommandations et de conseils de citoyens qui, tirés au sort à partir d'un registre de la population, expriment leur opinion sur une question précise de politique publique, telle que l'urbanisme. Les recommandations des citoyens, informées par des experts sur tous les aspects pertinents de la question, sont résumées et publiées dans un rapport qui est ensuite soumis à l'attention et à l'examen du client. En outre, une participation publique préventive pour les infrastructures et les installations industrielles (frühe Öffentlichkeitsbeteiligung) a été introduite, à effectuer à un stade précoce de la procédure, avant même qu'une demande ne soit soumise.

L'Hollande considère la participation comme l'un des éléments du processus décisionnel. Les moments de participation concernent à la fois la définition des objectifs de la politique nationale et le choix des projets. Les outils d'engagement vont de la demande de commentaires à l'enquête publique sur le modèle anglais. Enfin, dans le secteur des transports en Suède, une fois que l'agence Trafikverket a produit et vérifié les ACB des projets individuels, la liste est transmise à un comité qui élabore le document de plan national. Ce comité organise également des procédures de consultation avec un grand nombre de parties prenantes, des départements aux régions en passant par divers groupes d'intérêt. 

In Italie au contraire, il y a un manque de méthodes de concertation avec le territoire ; en cas de litige, les promoteurs ont tendance à ne pas dialoguer, mais à défendre leurs positions, provoquant une nouvelle détérioration de la situation. Historiquement, la réaction à cette approche est le déclenchement de formes d'opposition tant de la part des institutions que des citoyens, ce qui a conduit dans certains cas au blocage des travaux. En Italie également, il serait donc opportun d'utiliser une méthode d'implication de la population, qui permettrait de construire un consensus dès les premières étapes du projet, en impliquant les populations concernées et en confiant à un organisme spécifique (par exemple, un organisme public régional ) la tâche de "contrôler" l'ensemble du processus. Cependant, quelque chose commence à bouger. 

Dans le projet de loi sur le nouveau Code des marchés approuvée par le Sénat en juin, en effet, la procédure de débat public est envisagée pour favoriser l'implication des collectivités locales dès la phase de planification et de conception des grandes infrastructures stratégiques. Ces questions feront l'objet du premier atelier QPLab, qui se tiendra à Rome le 30 septembre à l'Auditorium Via Veneto (visitez le site de l'événement).

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