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Retraites : la réforme ne suffit pas, le système n'est pas pérenne

ENTRETIEN AVEC GIANPAOLO CRENCA, président du Conseil national des actuaires - Les interventions du gouvernement Monti "sont importantes, mais il manque encore une véritable réforme structurelle" - "Jusqu'à présent, nous avons vu beaucoup de pilules et peu de médicaments. Il nous faut un paquet d'interventions capable de tenir dans le temps, sans s'arrêter aux publicités de ces dernières années".

Retraites : la réforme ne suffit pas, le système n'est pas pérenne

Pas seulement la politique et les syndicats. Les réformes du gouvernement intérimaire suscitent une certaine perplexité dans le monde des intérimaires eux-mêmes. En particulier, bien sûr, l'intervention qui plus que toute autre ces derniers jours alimente la polémique : le réforme des retraites.

"Le système de retraite italien, malgré les réformes déjà introduites, n'est pas socialement viable à moyen-long terme et nécessite des interventions urgentes afin de ne pas peser sur les futures pensions des jeunes générations". C'est l'avertissement lancé par Giampaolo Crenca, président du Conseil national des actuaires, lors de la conférence qui s'est tenue aujourd'hui à Rome, au siège de l'INPS, à l'occasion de la Journée des actuaires des pensions.

FIRSTONLINE – Président Crenca, compte tenu de la situation, quelle est votre opinion sur la réforme des retraites qui est en train d'être élaborée ?

CRENCA – Ce sont des interventions importantes, mais il manque encore à l'Italie une véritable réforme structurelle, qui opère véritablement dans le sens d'une révision globale de tous les secteurs, de la sécurité sociale de base et complémentaire. Jusqu'à présent, nous avons vu beaucoup de pilules et peu de médicaments. L'objectif que nous devons viser est un taux de remplacement décent. Il faut arriver à un paquet d'interventions qui soit capable de tenir dans le temps, sans s'arrêter aux publicités de ces dernières années. Il faut un système avec des règles uniformes : il y a aujourd'hui trop de différences entre les tarifs, les traitements et les règles.

FIRSTONLINE – Et les mesures individuelles ? Par exemple, jusqu'à présent, la seule vraie certitude semble être l'extension de la contribution au prorata.

CRENCA – On peut même s'entendre sur des interventions individuelles, mais attention. Le passage à la cotisation au prorata augmente la viabilité, mais crée en même temps un problème en termes de taux de remplacement. En tout cas, le vrai problème est de traiter les différents problèmes en même temps pour arriver à une vraie restructuration globale qui rende le système soutenable sur le long terme.

FIRSTONLINE – Mais l'Europe et les marchés demandent à se dépêcher…

CRENCA – Et puis que ces interventions se fassent. Mais après, on se met tous autour d'une table pour trouver des mesures structurelles capables de tenir 30-40 ans. De notre point de vue, par exemple, le rattachement plus précoce de l'âge de la retraite à l'espérance de vie, mesure lancée cet été, était une mesure très positive, mais elle ne s'inscrivait pas dans une structure globale répondant aux besoins. Si cet objectif devait être atteint, entre autres choses, la nécessité de recourir périodiquement à la politique des coupes disparaîtrait.

FIRSTONLINE – Cependant, cette réforme a été critiquée non seulement du point de vue de la quantité, mais aussi du point de vue de la qualité. On parle des possibles effets dépressifs d'un éventuel blocage de l'ajustement des retraites à l'inflation.

CRENCA - Bien sûr, l'annulation de la péréquation automatique serait vraiment une des mesures les plus lourdes. Le risque est évidemment de déprimer davantage la consommation et cela créerait un problème supplémentaire d'un point de vue général.

FIRSTONLINE – Quelle contribution peut venir du monde des actuaires ?

CRENCA – Nous, actuaires, pouvons apporter notre soutien non seulement du point de vue des chiffres, mais aussi du point de vue des projets et des idées. Nous avons écrit au ministre Fornero pour exprimer notre volonté dans ce sens. Notre étude "Modèles de projection de la mortalité" - dont les premiers résultats seront publiés en janvier - est un premier pas important dans cette direction. Le calcul de l'espérance de vie des bénéficiaires d'une pension sur une base scientifique est fondamental et apportera une contribution significative à l'analyse des problèmes de pension.

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