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Musées à découvrir : le Musée Bourdelle (Paris) retrace Beethoven

Le musée Bourdelle à Paris propose une visite virtuelle de la nouvelle exposition "Bourdelle devant Beethoven", dont la présentation sera prolongée jusqu'en décembre 2021 ! En 2020, Beethoven (1770-1827) aura vu le jour il y a seulement 250 ans

Musées à découvrir : le Musée Bourdelle (Paris) retrace Beethoven

Une occasion que le musée ne pouvait manquer de célébrer, Bourdelle est sans aucun doute l'un des artistes les plus influencés par la musique, mais aussi de la figure – au sens physique et symbolique – du compositeur allemand. Fondée sur l'identification, cette obsession se traduit par une pléthore d'œuvres hétéroclites : Bourdelle a réservé à Beethoven environ quatre-vingts sculptures, mais aussi une vingtaine de dessins et de photographies. Peuplé de sculptures, de photographies, de dessins et d'archives, "Bourdelle devant Beethoven" illustre l'histoire d'une obsession, peut-être même d'une filiation, si l'on veut relire la confession de Bourdelle à lui. – en effet : « A mon tour, avec une préméditation tenace, dit-il. "

Ludwig van Beethoven (1770-1827) est né à Bonn il y a 250 ans. Un quart de millénaire. Cet anniversaire donne lieu à de nombreuses commémorations européennes en Allemagne comme en France. Le Musée Bourdelle en profite pour célébrer l'année Beethoven avec une nouvelle exposition. Antoine Bourdelle est sans doute l'un des artistes les plus influencés par la musique, mais aussi par la figure – au sens physique et symbolique – du compositeur allemand. Sur la base d'une identification, cette obsession se traduit par un corpus pléthorique d'œuvres hétéroclites : Bourdelle a réservé à Beethoven environ quatre-vingts sculptures, ainsi qu'une vingtaine de dessins et photographies.

Le visiteur immergé dans deux ambiances différentes : l'une, claire et lumineuse, sera confronté aux multiples visages sculptés de Beethoven, conçu par Bourdelle comme autant de variations autour d'un visage maudit, d'une intériorité souveraine ; l'autre, sombre et dramatique, tentera d'exposer les méthodes et les sources de cette incorporation, mais aussi de faire dialogues, sculptures, photographies et dessins pour pénétrer les secrets et les subtilités de cette grande identification. Beethoven était pour Bourdelle plus qu'un père, un frère, un double miroir, un compagnon de route dont le chemin déjà croisé pouvait lui montrer la voie, à une époque de doutes et de joies.

Antoine Bourdelle (1861-1929). Beethoven. Crayon à la mine de plomb et aquarelle sur papier. Paris, musée Bourdelle.

Beethoven est un artiste complet, mais aussi maudit. Ses partitions effrénées consolaient et sublimaient la surdité dont il souffrait. Avec lui, depuis lui, les artistes ont scruté leurs passions les plus intimes et leurs nuits les plus sombres, tourments et visions, joies électrisantes et angoisses métaphysiques. Cette maturité de la sensibilité, qui préfigure le romantisme et, peu après, l'expressionnisme, a été un objet d'obsession pour les peintres comme pour les sculpteurs. Autrement dit, tous ces chercheurs d'âme qui, de l'Autriche au Japon, de la Suède aux États-Unis, ont revendiqué le compositeur comme leur ancêtre esthétique.
Sous les auspices de Beethoven, et surtout de son fascinant masque de vie – jeté de son vivant de son vivant – les artistes tentent de trouver leur chemin, tournant souvent leur regard vers l'intérieur. Alors qu'Antoine Bourdelle (1861-1929) n'a que 20 ans et étudie à Toulouse, il découvre la musique de Beethoven et s'identifie rapidement à "l'âme d'un maître".. De plus, les cheveux ébouriffés, l'expression sombre et les aspirations élevées du compositeur étaient similaires aux siens. Alors que le sculpteur sacrifiait parfois les subtilités sociales pour un concert, il a admis n'entendre Beethoven "que par cœur", plutôt que "d'écouter constamment". Il a préféré l'aborder par des lectures, des croquis, des photographies et, surtout, l'env 80 portraits sculptés que Bourdelle réalise du compositeur de 1888 jusqu'à sa mort en 1929. Ils sont comme autant de variations d'un leitmotiv enchanteur.
La nouvelle exposition, composée de sculptures, de photographies, de dessins et d'archives, témoigne de l'illustre histoire d'une obsession, peut-être même d'une sorte de relation père-fils si l'on reprend l'aveu même de Bourdelle : « Moi à mon tour, avec une méditation tenace, repris là où il s'était arrêté ».

COMMISSARIAT : Colin Lemoine, responsable des sculptures

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