Partagez

Moscovici : "Le PIB de l'Italie +0,2%, heureusement qu'ils sont intervenus sur la Manœuvre"

Le commissaire européen aux affaires économiques a présenté les prévisions hivernales de l'UE. L'ensemble de l'économie de la zone euro ralentit : l'Italie ferme de plus en plus la marche mais les estimations se dégradent également pour l'Allemagne et les Pays-Bas. Le commentaire VIDEO d'Ernesto Auci avec les propositions de retour à la croissance

Moscovici : "Le PIB de l'Italie +0,2%, heureusement qu'ils sont intervenus sur la Manœuvre"

L'Italie reste en retrait en Europe : en 2019 et 2020, la croissance du PIB sera à nouveau la plus faible de la zone euro et de l'UE, avec une écart qui se creuse par rapport à la moyenne des autres pays de la zone euro, passant de 0,9 % en 2018 à 1,1 % en 2019, pour retomber ensuite à 0,8 % en 2020. C'est ce qui ressort des prévisions d'hiver de l'Union européenne, que le commissaire aux affaires économiques Pierre Moscovici a commenté lors de la conférence de presse après que Bruxelles eut déjà publié une prévision qui pour l'Italie s'arrête à +0,2 % pour l'année en cours, avec une baisse d'un point de pourcentage (de 1,2 % à l'automne) en seulement trois mois : « Sur la chute du PIB italien à fin 2018, l'incertitude politique , la baisse des coûts d'investissement et de financement par emprunt ont également joué leur rôle. Il pourrait y avoir une reprise au second semestre 2019 et en 2020, le PIB devrait remonter à +0,8 %, notamment parce qu'il y aura plus de jours ouvrables l'année prochaine ». Cependant, Moscovici a rappelé que le spread du Btp Bund avait chuté en décembre après l'intervention de Bruxelles sur la manœuvre italienne : "Cela démontre que nous avons pris la bonne décision, imaginez ce qui se serait passé si nous ne l'avions pas fait. La situation aurait été bien pire sans l'accord que nous avons conclu avec le gouvernement en décembre ».


Cependant, la Commission européenne a également réduit ses estimations de croissance et d'inflation pour l'ensemble de la zone euro en 2019 et 2020. Pour la zone euro, il s'attend à une croissance de 1,3% cette année contre la prévision d'automne de 1,9%; tandis qu'en 2020, le PIB devrait croître de 1,6 % contre 1,7 % précédemment. En 2018, la croissance est indiquée à 1,9%. Dans l'UE, 1,5% est estimé pour cette année et 1,7% pour l'année prochaine contre l'estimation précédente de 1,9% et 1,8% respectivement. « La baisse des prix du pétrole pèse aussi sur la baisse des prévisions », a commenté Moscovici. Quant à l'inflation, Bruxelles prévoit désormais 1,4% en 2019 et 1,5% en 2020 (en novembre elle estimait respectivement 1,8% et 1,6%). 2018 a clôturé à 1,7 %. "Le budget est plus négatif que positif, par anticipation", a admis le commissaire français, commentant la situation générale de l'économie continentale. "Cependant, il y a de bonnes nouvelles sur le front du travail et de l'emploi, et nous nous attendons à ce que cela conduise à une reprise en 2020".

L'habituel est sorti le matin aussi Bulletin de la BCE, qui parle d'une croissance en baisse en raison du protectionnisme et de facteurs géopolitiques, et confirme des taux inchangés pour 2019, annonçant toutefois des interventions si nécessaire. « Les risques pesant sur les perspectives de croissance dans la zone euro – écrit la Banque centrale européenne – ont été orientés à la baisse en raison des incertitudes persistantes liées aux facteurs géopolitiques et à la menace du protectionnisme, à la vulnérabilité des marchés émergents et à la volatilité des marchés financiers. Le Conseil des gouverneurs se tient prêt à ajuster tous ses instruments, le cas échéant, pour faire en sorte que l'inflation continue d'évoluer régulièrement vers l'objectif proche de 2 %. Last but not least des nouvelles sur l'état de santé de l'économie européenne, à nouveau négatives, sont tombées mercredi sur l'Allemagne, dont les commandes à l'industrie ont chuté moins bien que prévu en décembre 2018, perdant 1,6% (les analystes tablaient même sur une légère hausse de 0,3%). Berlin risquait donc aussi une récession technique fin 2018 et en 2019, elle devra réduire drastiquement ses prévisions de croissance, à 1 % contre 1,5 % l'an dernier. Le même L'UE a considérablement révisé à la baisse le PIB allemand, à 1,1 % contre 1,8 %, que celui olandais, à 1,7% contre 2,4% : une baisse pour les deux pays de 0,7% par rapport aux prévisions d'automne.

Passez en revue