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Minibot, dette japonaise et Italexit : les trois folies souveraines

Le rêve des minibots et la séduction insoutenable de la dette japonaise (pas comparable à la nôtre) suggèrent que les souverains ont une stratégie de politique économique qui risque de sortir l'Italie de l'euro

Minibot, dette japonaise et Italexit : les trois folies souveraines

Aux souverainistes qui croient que je minibots sont le fruit d'un coup de génie d'aujourd'hui il faut s'en souvenir le cas des Assignats français émis par le gouvernement de la Révolution française et qui a secoué l'économie et les Français pendant sept ans. Rousseau était déjà mort dès juillet 1778 et aurait peut-être été contraire aux Assignats. Comme monnaie courante, le gouvernement de l'époque émettait des assignats, un papier-monnaie dont la valeur était liée à la valeur des biens ecclésiastiques expropriés par les révolutionnaires. En peu de temps l'assignat ils sont devenus des vieux papiers (repoussant la bonne pièce) et le soulèvement populaire qui s'ensuivirent conduisirent à la destruction des machines qui les avaient imprimées.

Cela dit, aux souverains indifférents aux croissance conséquente de l'encours de la dette il convient également de rappeler au public que et Ignazio Visco dans ses considérations finales, à la fois Paolo Savona dans le récent discours du président de la Consob au marché, a expliqué la simple loi d'airain qui régit l'évolution du ratio dette/PIB. C'est aussi un théorème ancien, enseigné dans les cours de politique économique, qui démontre que l'évolution du ratio dépend à son tour du rapport entre le taux d'intérêt des titres publics et le taux de croissance du PIB nominal. Si la méfiance à l'égard de la dette publique qui intègre les minibots grandit, le résultat est une augmentation des taux moyens des obligations d'État et leur dépassement du taux de croissance du PIB nominal, dans les conditions actuelles de stagnation économique, d'absence d'inflation, de productivité inexistante des facteurs, l'impossibilité d'agir sur le taux de change régi par la BCE.

Le graphique ci-dessous montre que au cours des trente dernières années, le rapport entre le taux moyen des obligations d'État et la croissance nominale du PIB a toujours été supérieur à l'unité, à l'exception de quelques années au cours desquelles les gouvernements en place ont gagné la confiance des marchés, ce qui a entraîné la réduction du ratio et son approche de l'unité, mais aussi sa croissance en 2018 et 2019 en raison de la méfiance des marchés financiers nationaux et internationaux , renforcée par le débat lunaire sur les minibots.

Face à une telle situation de stagnation de dix ans il y a ceux qui ont l'air fascinés par le Japon et son ratio dette/PIB de près de 200 %. Malheureusement, d'après le récit d'un économiste imaginatif en faveur du gouvernement jaune-vert, qui est affligé par l'avidité répétée pour les dépenses publiques en déficit et qui privilégie la volonté de la politique sur la volonté des techniciens du gouvernement, la fascination pour le Japon a également frappé Paolo Savona. Dans son récent discours au marché, le président de la Consob a affirmé que l'exemple du Japon est édifiant : « Si la confiance dans le pays est solide... Des niveaux d'endettement de l'ordre de 200 % ne sont pas en contradiction avec les objectifs poursuivis par le politique".

Malheureusement, il est muet sur le fait que La dette publique du Japon est en fait une dette publique interne (seulement 6% sont entre les mains d'investisseurs étrangers), tandis que l'italien est détenu pour environ 30-35% par des investisseurs étrangers prêt à partir en cas de méfiance. Les graphiques suivants comparent la composition de la dette publique du Japon avec celle de l'Italie.

La dette publique de l'Italie : investisseurs nationaux et étrangers.
Dette publique du Japon : investisseurs nationaux et étrangers

L'attention constante et presque maniaque que les souverainistes italiens manifestent pour le patrimoine financier des ménages, le rêve de une dette publique italienne entièrement détenue par des investisseurs domestiques (comme au Japon), l'avidité pour le déficit public, suggèrent l'existence de un projet de politique économique visant à libérer la gestion de la dette italienne du conditionnement des marchés financiers internationaux ou de la menace de fuite des capitaux.

Pour mener à bien ce projet souverain (chaque gouvernement a sa propre monnaie) sont nécessaires au démarrage les minibots, qui chasseront alors la bonne pièce (l'euro dont le taux de change est entre les mains de la BCE et qui risque de finir entre les mains des Allemands). Ce sera ensuite au tour de la dette publique entièrement entre des mains italiennes sera redéterminée en minibots, une étape indispensable pour les partisans souverains d'Italexit. Il était autrefois connu sous le nom de plan B aux contours incertains, ce serait aujourd'hui un projet qui s'appellerait le Visite (Japon-Rome). J'espère que je me trompe.

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