Il n'est pas dit qu'il peut le faire mais la renomination d'Angela Merkel à un quatrième mandat de chancelière allemande c'est bon signe. Face aux murs de la ligne de commandement anglo-américaine actuelle, la meilleure réponse est la continuité dans les valeurs d'acceptation et d'intégration.
Ce choix n'est pas seulement le réflexe conditionné d'une Allemagne qui, dominée par le passé nazi, ne peut se permettre le moindre faux pas sur des questions imputables à la race. C'est aussi un choix politique judicieux. La réélection éventuelle de Merkel serait la meilleure chose pour la démocratie allemande et européenne.
Alors qu'ici on se chamaille sur des questions de démocratie formelle (par exemple le débat stérile sur la perte des droits constitutionnels qui n'existe que sur le papier), en Allemagne le poursuite d'une politique de démocratie substantielle, car elle garantit le respect des valeurs des citoyens européens.
En effet, contrairement à la majorité des Britanniques et des Américains, les Européens de tout le continent (indépendamment de la latitude et de la religion) croient aux libertés individuelles mais aussi au respect et à la solidarité avec les plus démunis (égalité, fraternité, liberté).
Il y a d'autres politiques de Merkel qui ne peuvent pas être partagées (par exemple le choix de l'austérité au milieu de la plus grande crise) mais aujourd'hui, il convient d'applaudir le courage et la vision d'un vrai leader européen. Si Merkel gagne à nouveau et parvient à maintenir l'Europe sur la voie de l'ouverture et de l'intégration, nous serons sur la voie du meilleur avenir possible pour le vieux continent.
Avec une sorte de revanche de l'histoire que l'Europe qui (avec le fascisme, le nazisme et les lois raciales) avait contraint les juifs, les minorités et les intellectuels à se réfugier dans l'Amérique de Roosevelt pourrait aujourd'hui se re-proposer comme un berceau de liberté, de tolérance et de savoir, attirant un vol de retour de beaucoup de ceux qui avaient traversé la ' Atlantique en bateau à vapeur.
