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La Joconde avec "barbe et moustache" célèbre les 100 ans du mouvement Dada

Pour célébrer le centenaire, le Musée Municipal d'Art Moderne d'Ascona accueille, du 27 mars au 26 juin 2016, l'exposition Marcel Duchamp – Dada et Neodada, organisée en collaboration avec le Staatliches Museum de Schwerin qui, pour l'occasion, a décidé de prêter les œuvres de sa prestigieuse collection.

La Joconde avec "barbe et moustache" célèbre les 100 ans du mouvement Dada

L'exposition, organisée en collaboration avec le Staatliches Museum de Schwerin (Allemagne), s'inscrit dans le cadre des célébrations suisses du 100e anniversaire de la naissance du mouvement Dada, fondé à Zurich en 1916. L'exposition présente une sélection des plus importantes et des œuvres emblématiques de Marcel Duchamp, aux côtés de celles des grands représentants de Fluxus.

En 2016, la Suisse célèbre les 100 ans du mouvement Dada, fondé à Zurich dans le désormais mythique Cabaret Voltaire. En 1916, réagissant aux événements de la Première Guerre mondiale, les dadaïstes s'en prennent aux fausses valeurs du progrès bourgeois, aux certitudes et aux systèmes établis, rompant avec tout schéma rationnel. Toujours dans le domaine artistique, ils ont travaillé à démolir les canons existants, renversant les normes hiérarchiques et les barrières qui existaient jusque-là entre la littérature, le théâtre, la musique et les beaux-arts.

L'exposition présente une sélection des œuvres les plus importantes ou emblématiques de Marcel Duchamp, personnalité qui a eu une grande influence sur les avant-gardes qui se sont développées entre les deux guerres, au point de devenir le nouveau « Michel-Ange de l'art moderne », le précurseur et inspirateur de la plupart des mouvements qui se sont succédés jusqu'à nos jours : du Pop art à l'art conceptuel, de Fluxus au Net and Mail art.

Le parcours de l'exposition s'articulera autour de la fameuse manipulation de la Joconde à barbe et moustache de Léonard de Vinci – l'un des ready-made les plus drôles et les plus profanateurs de la production de Duchamp – transformée en portrait dadaïste. A cela s'ajoutent d'autres créations tout aussi significatives, du célèbre Nu descendant un escalier (1911/1937) aux premiers ready-made comme Le Peigne (1916/1964), en passant par les plus tardifs comme les Tabliers de la blanchisseuse. ) en 1959.

A côté de ces œuvres alternent les œuvres des artistes de Fluxus, un mouvement néo-dadaïste créé en 1962 mais opérant déjà à la fin des années 1950, également grâce à l'intermédiation de Duchamp. L'exposition réunit 11 adeptes du groupe, de son promoteur Georges Maciunas, représenté ici avec la sérigraphie Stomac Anatomy Apron, à Nam June Paik, Ben Patterson, Dick Higgins, Philip Corner, Daniel Spoerri, Ben Vautier, et d'autres.

Quant à Duchamp, aussi pour les représentants de Fluxus, le sens de l'humour et le jeu deviennent des stratégies essentielles pour saper les schémas visuels et de pensée consolidés par la culture et les lieux communs : leurs œuvres empiètent sur différents domaines du travail artistique, contaminant grâce à la fusion éclectique de plusieurs codes. Des caractéristiques qui se manifestent particulièrement clairement chez Al Hansen (pionnier de l'art de la performance et du happening), dans sa célèbre série de collages inspirés de l'image de Vénus, comme la Vénus de Streichholz de 1992, composée d'allumettes, ou la Vénus du zoo de 1995, réalisé avec un assemblage d'animaux en plastique.

Ainsi Fluxus Altar de Geoffrey Hendricks associe ses images apparemment romantiques du ciel à des objets et mobiliers installés dans l'espace environnant. Même les célèbres boîtes de Duchamp sont relancées dans de nouvelles variations, dans l'assemblage collectif de la Fluxus Virus Box (1992), dans la boîte Self-Portrait d'Emmet Williams (1986) et dans les Optimistic Boxes de Robert Filliou, indiquant combien la pensée et l'action de Duchamp sont toujours vivant et actuel.

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