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La BCE arrête Del Vecchio sur Mediobanca : Donnet plus fort sur Generali. Pont de Benetton ?

Francfort dit non à la demande de Delfin de dépasser les 20% : une licence bancaire est requise. Caltagirone, gelé à Trieste, perd également du poids. La carte Commerzbank disparaît pour Orcel

La BCE arrête Del Vecchio sur Mediobanca : Donnet plus fort sur Generali. Pont de Benetton ?

Cher chevalier, je suis désolé, mais c'est impossible. Presque en même temps que la sortie de sa biographie, la BCE gèle les projets de Leonardo Del Vecchio dans Mediobanca: Delfin, le fief de l'empire de monsieur lunettes, à l'heure actuelle ne sera pas en mesure de passer de l'actuel 19,9% à 25% de l'institution à Piazzetta Cuccia. Pour obtenir le feu vert, rapporte Mf à qui l'on doit le scoop, Del Vecchio devrait transformer Delfin en banque mère. Mais une telle transformation aurait des répercussions sur le reste de l'empire : une holding bancaire ne peut pas contrôler en permanence le numéro un mondial de la lunetterie, qui est aussi profondément impliqué dans la révolution numérique du secteur.

La BCE arrête Del Vecchio : que peut-il se passer maintenant

On peut donc prévoir que Del Vecchio, bien qu'il soit de ceux qui n'abandonnent pas facilement, renonce au projet initial, à savoir viser une croissance du capital social de Mediobanca et Generali dans le but de "défendre leur esprit italien et d'aider qu'ils grandissent et deviennent leader". En attendant d'identifier une autre stratégie qui ne pourra pas trop s'appuyer sur Francesco Gaetano Caltagirone. Le veto levé contre Delfin, en effet, est encore plus vrai contre le promoteur immobilier romain, désormais plongé dans la guerre des tranchées chez Generali, hors de la salle de contrôle de la société dont il a longtemps été vice-président après avoir investi trois milliards d'euros. sur le dos. 

A ce stade, il est peu probable que Caltagirone, avec une participation abondante de 5% dans Mediobanca, veuille ou puisse augmenter la pression sur Alberto Nagel et obtenir ainsi un changement de garde. Nagel, depuis hier, est incontestablement plus fort, soutenu par la plupart des partenaires historiques de Piazzetta Cuccia. Sans oublier le risque d'encourir le risque de concertation et l'obligation afférente de lancer une OPA. Bref, le fort de Piazzetta Cuccia semble désormais imprenable.

La BCE arrête Del Vecchio : Benetton pontière ?

Piazza Affari a déjà pris acte de la nouvelle situation : l'action Mediobanca, ayant éteint l'attrait spéculatif, chute de 2,5 %, la pire action de la liste. Aussi Generali -1%, l'autre champ de bataille, qui porte encore les signes du clash qui a divisé la majorité, soutenue par tous les investisseurs institutionnels, contre le couple Del Vecchio-Caltagirone, perd des coups. Mais la décision de la BCE rend en réalité plus compliquée de viser la guerre des papiers timbrés pour évincer Philippe Donnet, soutenu par Mediobanca du poste de numéro un de l'entreprise, qui annoncera demain les comptes trimestriels.

Bref, la guerre semble toucher à sa fin. Mais maintenant, nous devons construire la paix et éviter ainsi une impasse qui menace de ralentir le développement de l'une des rares places financières italiennes à rayonnement international. Le rôle de pont entre les duellistes pourrait être joué par les Benetton qui à l'Assemblée générale ont voté aux côtés de Caltagirone (sur la base du principe discutable que les choix des "propriétaires" doivent être récompensés par rapport à ceux du conseil d'administration) mais avaient prévoyaient déjà qu'ils voulaient servir de médiateurs entre les belligérants. Peut-être pour dessiner un avenir pour Leone moins lié à Mediobanca qui pourrait viser le rôle de king maker de la gestion d'actifs en rachetant Banca Generali et Mediolanum à l'amie famille Doris.

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Et voilà que le risque bancaire recommence pour Unicredit

Ce n'est pas le seul scénario possible, à vrai dire. Aussi parce que, comme déjà mentionné, Del Vecchio n'est pas un homme qui abandonne. Le patron de la lunetterie a toujours eu un œil sur Unicredit, la banque qui, grâce à Lucio Rondelli, a compris que l'ancien Martinitt avait quelque chose en plus, à tel point qu'elle l'a accompagné, le premier Italien, à la liste de Wall Street. Del Vecchio, grand actionnaire de la banque de Piazza Gae Aulenti, a joué un rôle décisif dans le choix d'Andrea Orcel, le "Cristiano Ronaldo des banquiers" qui a pour l'instant du mal à identifier la voie principale pour faire grandir l'institut. La dernière tentative, une éventuelle fusion avec Commerzbank, a échoué en raison du déclenchement de la guerre en Ukraine, également fatale à l'OPA presque mûre sur Banco Bpm. Sans parler des négociations ratées avec le Trésor pour Monte dei Paschi. 

Del Vecchio, bloqué par le veto de Francfort, sait qu'Orcel dispose de la licence bancaire nécessaire. Et il pourrait jouer la carte Unicredit pour une fusion avec Piazzetta Cuccia capable d'aligner un joueur de dimension internationale. Bref, le risque est loin d'être terminé. Aussi parce que l'impasse nuit à tout le monde.

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