Partagez

Juncker, relocalisation des migrants : "A ce rythme on se retrouve en 2101"

Une vive critique des États membres, qui voient la tension monter entre l'Allemagne et la Hongrie, Budapest menaçant de renvoyer tous les réfugiés que Berlin devrait rejeter - L'Europe accélère sur la coopération avec la Turquie : un sommet des 28 avec Ankara comme invité se tient à la fin du mois.

Juncker, relocalisation des migrants : "A ce rythme on se retrouve en 2101"

« Si on continue à ce rythme avec les relocalisations » des migrants, «se termine en 2101“. Ainsi se plaint le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors de la conférence de presse à l'issue du sommet européen de La Valette.

Une vive critique des États membres, qu'ils voient grandir la tension entre l'Allemagne et la Hongrie, Budapest menaçant de renvoyer tous les réfugiés rejetés par Berlin, un jour après que le ministre allemand Wolfgang Schauble a décrit les migrants arrivant en Allemagne comme une "avalanche". Un tableau résumé ainsi par le numéro un du Conseil européen, Donald Tusk : « Sauver Schengen est une course contre la montre et nous sommes déterminés à la gagner. Sans contrôles efficaces aux frontières, Schengen ne survivra pas. Il faut accélérer, sans paniquer ».

Et c'est peut-être pour cette raison que l'Europe accélère la coopération avec les Turquie: un sommet des 28 avec Ankara comme hôte se tiendra plus tard ce mois-ci, probablement le 29 novembre, alors qu'hier personne ne s'opposait à la proposition de la Commission qui prévoit un fonds de garantie trois milliards pour aider la Turquie à accueillir des réfugiés syriens. Cinq cents millions seront apportés par la Commission, 2,5 milliards seront versés par les États membres. Et il faudra voir si les contributions arriveront, étant donné que même sur le fonds fiduciaire pour l'Afrique les indications de la Commission (1,8 milliard de Bruxelles et autant des États membres) ne sont pas respectées pour l'instant : seulement cent millions les euros provenaient de divers pays.

Renzi choisit de ne pas s'exprimer à l'issue du Conseil informel : pas de conférence de presse et pas de réponse aux journalistes au départ de Malte. Le premier ministre s'était exprimé le matin, pour justifier le "succès" de l'Italie au sommet entre l'UE et les pays africains, car "aujourd'hui l'UE s'attaque à grands frais à la question d'une relation renouvelée entre l'Europe et l'Afrique, et c'est une bonne chose." Référence au milliard et 800 millions que l'UE mettra sur le développement de l'Afrique en échange de procédures plus simples pour le rapatriement des migrants. « Je vois le verre qui est bien plus qu'à moitié plein : l'Italie n'est plus seule sur la question des réfugiés ; L'Afrique est une priorité même si ce n'est pas la seule priorité ».

Le Premier ministre a souligné qu'« il y a six mois, presque personne ne parlait de la question UE-Afrique. Nous – a rappelé Renzi – insistons depuis longtemps pour traiter ce problème comme une priorité, et pour nous ce n'est pas seulement l'immigration, mais la relation Italie-Afrique. Et je pense que ce sommet est un succès pour notre pays, car nous avons placé cette question au centre de nos travaux, et ce jusqu'au G7 de 2017 sous présidence italienne : pièce par pièce la crédibilité italienne retrouvée et la solidité accrue de notre pays, elles peuvent aussi conduire à des résultats significatifs ».

Passez en revue