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Johann Heinrich Füssli, 60 œuvres de rêves, cauchemars et apparitions au Musée Jacquemart-André

Johann Heinrich Füssli (1741-1825) artiste de l'imaginaire et du sublime. Une soixantaine d'œuvres issues de collections publiques et privées. Des sujets shakespeariens aux représentations de rêves, cauchemars et apparitions, en passant par les illustrations mythologiques et bibliques

Johann Heinrich Füssli, 60 œuvres de rêves, cauchemars et apparitions au Musée Jacquemart-André

Dernier week-end à Paris ? une exposition différente à visiter qui surprendra pour un Romantisme peu connu du grand public.

Fils d'un père peintre et historien de l'art, Johann Heinrich Fusli il fut un temps pasteur et commença sa carrière artistique assez tard, lors d'un premier voyage à Londres, sous l'influence de Sir Joshua Reynolds, président de la Royal Academy. Après un long séjour en Italie, au cours duquel il est particulièrement fasciné par la puissance des compositions de Michel-Ange, il revient s'installer à Londres à la fin des années 1770. Artiste et intellectuel atypique, Füssli puise son inspiration aux sources des œuvres littéraires qui il passe par le filtre de son imagination. Il développe dans sa peinture un langage onirique et dramatique où le merveilleux et le fantastique, le sublime et le grotesque se côtoient sans cesse. Organisée thématiquement, l'exposition explore l'ensemble de l'œuvre de Füssli à laquelle une exposition monographique n'avait pas été consacrée depuis 1975 à Paris. Il s'ouvre sur la représentation de Théâtre shakespearien, en particulier macbeth, pour se concentrer ensuite sur les récits mythologiques et bibliques avant de passer à la figure féminine dans son travail graphique. Enfin les thèmes du cauchemar, véritable création füsslienne, suivis des thèmes des rêves et des apparitions.

« Johann Heinrich Füssli (1741 – 1825), Lycidas, 1796-1799, huile sur toile, 111 x 87,5 cm, collection particulière © Studio Sébert Photographes »

Füssli a développé une veine fantastique relativement marginale pour l'époque car elle échappait aux règles académiques. C'est en 1782 qu'il présente sa première version du Cauchemar, œuvre emblématique de son imaginaire qui fonde véritablement sa carrière de peintre. Élu membre associé de la Royal Academy en 1788, puis académicien en 1790, Füssli, tout en travaillant en série, incarne une recherche du sublime qui prévaut dans l'Angleterre de son temps. L'exposition du musée Jacquemart-André permet de redécouvrir l'œuvre étonnante de cet artiste rare dans les collections françaises, peintre d'une grande originalité qui développe une œuvre paradoxale, nourrie d'un imaginaire où se conjuguent terreur et horreur, au niveau esthétique l'origine du romantisme noir.

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