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Industrie européenne : la crise énergétique et pas seulement risque de la déplacer selon l'Observatoire des comptes publics (IPC)

Pressée par la guerre, les prix élevés de l'énergie et les mesures américaines, l'industrie européenne est menacée de survie. La dynamique « maison », l'expansion du forfait et les régimes fiscaux des indépendants et des salariés créent des inégalités. Voici les deux dernières analyses de l'Observatoire des comptes publics dirigé par Giampaolo Galli

Industrie européenne : la crise énergétique et pas seulement risque de la déplacer selon l'Observatoire des comptes publics (IPC)

Dans un scénario international d'incertitude géopolitique, économique et sociale, laIndustrie européenne risquer la survie. Les obstacles viennent de la crise énergétique et de la flambée des prix du gaz. L'écart croissant de compétitivité avec les États-Unis ne doit pas être sous-estimé, ce qui risque de se traduire par une poussée de délocalisation des entreprises de l'UE et par une nouvelle guerre entre les deux économies par des mesures nationalistes et protectionnistes. Avec ces prémisses, 2023 s'annonce sombre pour l'industrie européenne, sera-ce l'effondrement ? Cette question est répondue par la dernière analyse de laObservatoire des comptes publics dirigée par le professeur Giampaolo Galli.

Au vu du feu vert de la Chambre des députés à la Manœuvre budgétaire, désormais passé au Sénat, nombre des mesures envisagées, notamment sur le thème de la fiscalité et de l'emploi, sont largement contestées par l'opposition et d'autres. L'Observatoire des comptes publics a également analysé la disposition sur impôt à taux unique étendue à tous les forfaits dont le revenu est inférieur à 85.000 euros, en clarifiant certains points, mais en soulignant les plus controversés : l'écart de traitement fiscal entre salariés et indépendants, et parmi ceux-ci soumis à un régime forfaitaire, a augmenté. L'existence de régimes fiscaux trop différenciés entre les différents types de travailleurs crée problèmes d'équité, tant envers les autres travailleurs indépendants qu'envers les salariés qui restent soumis au régime de droit commun de l'impôt sur le revenu des personnes physiques, avec le risque de traiter de manière injustifiée des individus ayant la même capacité contributive.

Crise énergétique et risque d'éviction de l'industrie européenne 

La survie de l'industrie européenne est en danger: il y a des signes de déménagement de la production et l'on craint qu'à l'avenir des milliers d'entreprises ne ferment, en particulier des PME. C'est une énième alerte lancée par la fédération des industriels BusinessEurope. "Les entreprises européennes ont un besoin urgent de mesures d'urgence pour faire face à la crise énergétique et à l'espace réglementaire", préviennent les industriels européens.

Selon leanalyse de Cpi, il est possible que l'industrie européenne puisse éviter l'effondrement redouté par Business Europe, mais il y a des secteurs dans lesquels il est quasiment impossible de réduire la consommation de gaz et qui sont donc voués à mourir ou à émigrer, avec des conséquences sur l'emploi, les territoires et surtout les finances publiques. Par ailleurs, l'industrie européenne ne peut manquer de souffrir, même à moyen terme, face à des écarts aussi importants dans les coût du gaz et donc d'électricité, par rapport aux USA. L'idée que le renchérissement de l'énergie peut être satisfait par le développement de secteurs moins énergivores n'est pas convaincante car eux aussi dépendent de l'énergie et que dans nombre d'entre eux (surtout dans la haute technologie) les États-Unis ils ont déjà développé un avantage concurrentiel. Le poids de la composante énergétique sur la valeur ajoutée des différents secteurs est essentiel pour comprendre à quels risques sont exposés les secteurs industriels européens (notamment la sidérurgie et la pétrochimie). Les secteurs les plus dépendants de l'énergie pourraient ne pas être en mesure de résister à l'impact des hausses de prix. L'Europe ne peut pas se limiter aux services (tels que la finance et le tourisme) et pourra difficilement battre les États-Unis dans les secteurs de haute technologie. Les inquiétudes des industriels européens n'apparaissent donc pas sans fondement.

Dans le détail, la flambée du prix du gaz pourrait pousser la production vers les États-Unis, également grâce à la grand sol des stimuli de l'administration américaine, le« l’Inflation Reduction Act ». Ces mesures – selon les 40 membres du Business Europe's Council – sont incompatibles avec les règles de l'OMC, car elles discriminent les exportations des entreprises étrangères ».

Les industriels européens appellent la Commission à prendre des mesures urgentes pour atténuer les effets des températures élevées prix de l'énergie: comme de nombreuses entreprises européennes ont des contrats de fourniture d'énergie qui expirent dans les mois à venir, si des mesures immédiates ne sont pas prises, il y a un risque de fermetures d'usines avec de graves pertes d'emplois et la délocalisation de chaînes de production entières vers des endroits, comme les États-Unis, où les le coût de l'énergie est plus faible et l'approvisionnement en sources plus sûr. En particulier, il est souligné que le prix vente en gros de gaz en Europe, il est entre 5 et 7 fois plus élevé qu'aux États-Unis.

L'UE « doit continuer à être le symbole d'un commerce mondial fondé sur des règles et, en même temps, veiller à ce que ses partenaires commerciaux respectent également les lois internationales. Des règles du jeu équitables sont essentielles pour garantir la compétitivité des entreprises européennes ».

L'élargissement du forfait et des régimes fiscaux des indépendants et des salariés

Conformément à la tendance qui se poursuit depuis des années de voler de plus en plus les revenus des fiscalité progressive de l'impôt sur le revenu des personnes physiques pour les soumettre à des taux de coupon plus avantageux, l'un des les réformes contenue dans le manœuvre budget 2023 concerne l'extension du régime forfaitaire aux Correspondances TVA avec un chiffre d'affaires jusqu'à 85.000 XNUMX euros. IPC, à l'aide de quelques exemples concrets, aborde à la fois les effets d'équité de la proposition, comparant la charge fiscale totale d'un indépendant forfaitaire par rapport à un soumis au régime de droit commun et à un salarié, tous deux effets d'efficacité, en raison des distorsions que le régime forfaitaire peut induire sur la commodité pour les entreprises d'entretenir des relations de collaboration plutôt que des dépendances. Enfin, il évoque également les effets de distorsion de la concurrence et les incitations à la fraude qui peuvent découler de l'exonération du paiement de la TVA pour les taux forfaitaires.

En ce qui concerne l'impôt sur le revenu des personnes physiques, l'élargissement du taux forfaitaire introduit des éléments d'iniquité tant dans le traitement fiscal des salariés et des travailleurs indépendants qu'au sein du monde des travailleurs indépendants eux-mêmes, au profit notamment des contribuables les plus aisés. Elle peut également induire des distorsions dans l'organisation productive, poussant vers des formes d'organisation plus simples mais aussi plus inefficaces et stimulant phénomène des faux numéros de TVA. En raison de l'exonération du régime de la TVA, le taux forfaitaire peut finalement entraîner des distorsions dans le mécanisme concurrentiel et encourager l'évasion du consentement.

Voici les conclusions de l'Observatoire. L'extension du régime fiscal facilité n'est guère justifiable à la lumière de deux considérations. La catégorie des travailleurs indépendants, comme mentionné, se caractérise par une très forte tendance à l'évasion fiscale, avec environ 69% des revenus non déclarés au fisc selon les estimations officielles. Il n'y a pas de catégorie qui nécessite un traitement préférentiel par rapport aux autres. Pas plus que l'argument selon lequel réduire letaux d'imposition l'obéissance fiscale est encouragée ; le même argument avait été utilisé pour justifier l'introduction du coupon sec sur les loyers, une autre soustraction de la système d'impôt progressif sur le revenu, mais le résultat final a été une perte de recettes contre une émergence limitée de revenus imposables. Selon toute vraisemblance, le passage à 85.000 65.000 euros (au lieu de 85.000 XNUMX) du seuil d'accès au traitement facilité n'aura pour effet que d'augmenter la concentration des contribuables sous le nouveau seuil (comme cela a été observé pour le seuil précédent). stratégies possibles pour maintenir leur chiffre d'affaires en dessous de XNUMX XNUMX €. Deuxièmement, l'expansion intervient à un moment de forte reprise dans leinflation. Cela introduit en soi une inégalité entre les salariés et les indépendants, ces derniers étant mieux à même de se protéger de la hausse des prix. Pour l'Observatoire, l'utilité d'en imposer une autre en faussant davantage le système fiscal n'est pas comprise.

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