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Ilva, plutôt que du capital public, nous avons besoin de gestionnaires de l'acier à jour

Le milliard que les Mittals seraient prêts à débourser pour se débarrasser de Tarente n'est pas une hypothèse totalement tirée par les cheveux car l'affaire Ilva est malheureusement une jungle - Pour relancer la plus grande aciérie d'Europe, il faudrait des cadres du métier mais le signaux que vous voyez

Ilva, plutôt que du capital public, nous avons besoin de gestionnaires de l'acier à jour

Le milliard que les Mittal se disent prêts à payer « se débarrasser » des engagements pris à Tarente n'est pas tout à fait une hypothèse farfelue. Le chiffre n'est pas loin du contentieux judiciaire mis en place entre les anciens commissaires et la société franco-indienne ni de l'éventuelle sentence arbitrale qui passerait même les prétoires. Absurde (mais à juste titre) Mittal et son Arcelor finiraient par le faire un investissement capable de sortir du marécage italien et capable de rembourser tout déboursement dans un court laps de temps.

Les Mittal ont vécu de première main la faiblesse du front interlocutoire italien et leurs collaborateurs, embauchés en Italie, connaissent parfaitement le baroque législatif, institutionnel et financier qui soutient les pouvoirs à tous les niveaux et les subordonne les uns aux autres, y compris le judiciaire.

Le gouvernement éleva la voix et donna libre cours aux timbres en même temps qu'on l'espérait négociation souterraine susceptible d'aboutir à un compromis réalisable en mettant la main sur les finances publiques. Messieurs Mittal ont été deux fois de la partie, s'offrant même le luxe de laisser le PDG de l'ex-Ilva devant la porte de la rencontre avec le gouvernement, même s'il est fraîchement nommé et doté des pleins pouvoirs. Des pouvoirs dont Lucia Morselli a fait preuve ces derniers jours en tenant la hache des licenciements, la réduction drastique de la production d'acier, la réduction stratégique globale de l'usine de Tarente.

Ainsi, comme on dit, le top management d'Arcelor Mittal a mesuré la fièvre du gouvernement, avec un thermomètre déjà utilisé dans les dizaines de crises d'entreprises, désormais dépourvues d'autres perspectives que les licenciements et l'emblématique fonds Alitalia : preuve de une absence stratégique totale du ministère du Développement économique. Revenons à l'acier.

Les Mittal ont fait l'expérience non pas de la complexité italienne mais de la jungle qui sous-tend les relations financières, industrielles et syndicales de notre pays. Les veto ont fait office de contrepoids. L'interprétation des règles que l'on veut comme pilier de l'État de droit. Une justice qui ouvre des dossiers sans jamais les fermer ni quand ni où il veut. Par exemple, les Riva, diabolisés et expropriés, attendent toujours leur procès ! Les Mittals savent qu'après eux, aucun joueur international ne pourrait prendre le terrain après eux. Ils savent aussi que l'éventuel déboursement d'un milliard serait finalement dépensé par la direction du commissaire en période de baisse du marché international de l'acier, utilisé pour le maintien du personnel, la production, la réhabilitation, le revamping des usines et les charges territoriales. À la fin de l'agonie de Tarente avec la fin de l'Ilva les Mittals élimineraient le concurrent potentiellement plus fort du riche marché de l'Europe, libérant un grand marché, tout le secteur de la consommation d'acier qui est très fort en Italie, laissant toute la Méditerranée et le Moyen-Orient libres dans le secteur des produits plats.

Peut-être n'a-t-il pas échappé aux Mittals que même le capital public ne pouvait être un obstacle à leur conception. En fait, pour relancer Tarente et la chaîne d'approvisionnement, il faut non seulement des capitaux, mais aussi des gestionnaires sidérurgiques de haut niveau. Aucun signe concret de disponibilité n'est venu de l'industrie sidérurgique privée italienne. Les anciens gérants public profite depuis des années de sa retraite sur la Côte d'Azur. Les Riva se sentent comme des exilés, les Patria malgré le fait qu'ils grincent plus de 3 millions et demi de chiffre d'affaires dans leurs usines. La Rocca détourne le regard. Le chinoisla prémisse de chaque discours combien de milliards l'État met sur la table. Allemands? Il semble que Merkel ait rappelé à un Giuseppe Conte en quête d'aide les mandats d'arrêt et d'emprisonnement délivrés par la justice italienne au sommet de Tyssen. Le problème d'Ilva est difficile à résoudre.   

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