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La transition écologique des industriels du G20

Après le sommet de Rome, les propositions pour une nouvelle vision du monde. Idées sur le développement durable à la COP 26 en novembre.

La transition écologique des industriels du G20

Les propositions sont vastes même si le chemin pour les voir mises en œuvre comporte encore de nombreux points faibles. Le B20 - le plus grand regroupement d'entreprises du G20 au monde - a choisi Rome pour présenter sa vision du monde de demain. Emma Marcegaglia qui le préside à l'issue de la séance plénière a remis à Mario Draghi les recommandations qui émanent au sein du groupe international. Un an ensemble pour élaborer un texte en phase avec les changements. Draghi en tant que président du G20 trouve donc entre ses mains un autre dossier élaboré pendant la présidence italienne. La différence avec les autres documents a cependant cette fois un poids différent, car nous avons affaire à la Confindustria de tous les pays industrialisés. Une force transversale et donc à surveiller. Le document parle de priorités stratégiques allant de la transition énergétique à la transformation numérique, en passant par les investissements dans le développement durable. Bref, le grand capital qui veut changer le monde à travers des paradigmes innovants.


Jamais auparavant le G20 n'a eu l'occasion de transformer des questions critiques en nouvelles opportunités. Nous avons besoin de politiques adéquates mais aussi mesurables, disent les entrepreneurs. Et la barre s'élève jusqu'aux organisations internationales telles que l'Organisation mondiale du commerce pour être totalement régénérées. Sa façon de travailler ne résiste plus aux changements en cours. Emma Marcegaglia dit que "c'est une coopération économique plus cohérente est nécessaire, une gouvernance multilatérale en phase avec son temps. Nous devons poursuivre des politiques budgétaires ambitieuses et coordonnées, qui agissent comme un corollaire des politiques monétaires pour soutenir la confiance et l'investissement." Force est de constater que le coup de la pandémie a si profondément marqué les philosophies de production et le commerce international que la gouvernance mondiale est la seule solution pour ne plus avoir de déséquilibres économiques entre pays industrialisés.

La transition vers de nouveaux systèmes de production durables, sans déchets, avec tout ce qui se passera dans la consommation sera le match décisif. Selon le B20 cette année, le Le PIB mondial pourrait augmenter d'environ 6 % et 5 % en 2022. Le volume mondial des échanges pourrait atteindre une expansion de 10 % puis de 7 %. Scénarios positifs et proactifs pour les gouvernements qui sont appelés à surmonter les divisions et les conflits de toutes sortes. A ce stade, la COP26 de novembre apparaît comme le premier rendez-vous utile où le Premier ministre italien pourrait faire appliquer les propositions des industriels. Eux aussi appellent à accélérer la décarbonisation et poussent « à inverser la dégradation de l'environnement et la perte de biodiversité ». Ils sont au diapason du reste du monde et cela ne peut que plaire.

Nous avons besoin d'accords public-privé, a-t-on dit, car les investissements dans les infrastructures durables et les interventions de régénération urbaine nécessitent beaucoup d'argent. Des 1000 délégués du B20 sont sortis plusieurs documents d'orientation contenant des indices pour mesurer les futures politiques gouvernementales. Des outils certes utiles, à condition de garder à l'esprit qu'entre les documents et les pratiques il y a toujours des incertitudes, souvent graves. Dans l'industrie, les temps de transition vers le nouveau ne peuvent pas être lents. D'autre part, le financement qui soutiendra les processus d'innovation avec de l'argent sonnant et trébuchant n'attend pas, et les conseils d'administration ne peuvent pas non plus se permettre le luxe de reporter. Essayons d'imaginer ce que deviendra un système mondial qui n'aura plus à polluer, devra réduire ses déchets, investir dans des technologies qui préservent l'environnement, éduquer les consommateurs, se remettre dans le jeu avec des milliards. Une nouvelle révolution, mais bien accélérée si elle ne veut pas échouer.

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