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Les affaires entre Xi et Poutine déçoivent : la Chine profite de la faiblesse de Moscou sur le pétrole et concède peu à son allié

La visite de trois jours n'échauffe pas les Bourses. L'augmentation des échanges est liée au pétrole et aux accords déjà en place. La Russie est un marché trop modeste pour les produits chinois

Les affaires entre Xi et Poutine déçoivent : la Chine profite de la faiblesse de Moscou sur le pétrole et concède peu à son allié

« Des changements se produisent dans le monde qui n'ont pas été vus depuis cent ans. Et lorsque nous agissons ensemble, nous menons ces changements. Ainsi, prenant congé de Poutine, le président chinois Xi Jinping a voulu souligner l'importance de sa visite "à son ami russe" excommunié par l'Occident. Bref, de vastes programmes. Mais il n'a pas échappé aux observateurs que lors de la visite en Russie, le président n'a pas donné pas de soutien direct à la guerre de Moscou en Ukraine. En effet, il a à peine évoqué le conflit et affirmé que la Chine a une "position impartiale", une attitude utile au vu d'un contact téléphonique avec le président ukrainien Zelensky, soucieux de ne pas sous-estimer le rôle de Pékin. L'Ukraine, a d'ailleurs été l'un des premiers partenaires de la Route de la Soie. Et Kiev ne s'est pas jointe à l'ONU pour condamner les persécutions du régime chinois au Xinjiang.

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Xi et Poutine déçoivent les bourses et les résultats politiques sont une façade

Cela aussi doit être pris en compte dans la délicate casse-tête diplomatique qui, vu de Chine, sert surtout à redévelopper le rôle de Pékin, fragilisé par les dégâts de la pandémie mais aussi par l'embargo sur la vente de haute technologie imposé par Washington. Un effort qui va se poursuivre dans les prochaines semaines avec des pressions sur l'Union européenne : d'abord le chancelier allemand Scholz, puis Emmanuel Macron sont attendus en Chine dans les prochaines semaines. En attendant de savoir si l'Italie renouvellera ou non son adhésion au pacte sur Route de la soie, qui a produit très peu dans le domaine économique, mais a causé bien des embarras dans les relations italiennes avec les alliés, USA en tête.

L'augmentation des échanges entre la Russie et la Chine est principalement due au pétrole

Xi, plus ferme que jamais à la barre du Dragon malgré le ralentissement de l'économie et la hausse du chômage des jeunes, joue la carte russe, exploitant La faiblesse de Poutine, concédant très peu au partenaire. L'accent a été mis sur l'aspect économique des réunions. Mais, en réalité, le forte augmentation des échanges elle est liée au boom des exportations de pétrole +46%, somme toute en ligne avec les ventes de Moscou à l'Inde et au Japon lui-même, quoique alignées sur Washington. Aucune mention n'a été faite du projet de construction d'un nouveau gazoduc d'ici 2030, déjà annoncé par le Kremlin. Une grande partie des accords signés ces deux jours à Moscou concerne en effet le renforcement de accords déjà en place ou en tout cas déjà signés dans le passé, comme la construction d'une centrale nucléaire en Chine avec la technologie russe ou des joint-ventures dans divers secteurs, du soja à la télévision.

Xi Jinping ne se fait pas d'illusions : le marché russe ne suffit pas

En l'absence de tournant vers l'Occident, la Chine ne se fait pas d'illusions sur l'importance du soutien de la Russie, partenaire précieux pour les matières premières, mais marché trop petit pour soutenir le potentiel export du géant asiatique qui peine à remplacer les contraintes posées par la fin de la mondialisation par le marché domestique (dernier cas, l'hostilité envers la voiture électrique chinoise). La confirmation vient de la prudence dans les prévisions de croissance avancées par le nouveau premier ministre Li Qiang : pas plus de 5 %, bien moins que les chiffres auxquels le Dragon nous avait habitués avant la pandémie. Mais un objectif réaliste pour un pays lourdement endetté qui peine à relancer la construction, moteur de la croissance passée.

le progressiste réouverture des activités en Chine en raison du changement de politique sur le traitement du Covid a permis d'amorcer un solide redémarrage de la tendance, mais la hausse s'est cassée dans la fourchette 4.300 4.500/XNUMX XNUMX points car les données macro signalent que le rythme de croissance de l'économie est plus lent que attendu.

Et la reprise en Chine rencontre des difficultés

Pour confirmer que la reprise rencontre des difficultés étaient ce matin les données de Nike: Les ventes en Chine sont restées faibles, en baisse de 7,7 % d'une année sur l'autre. « Il faudra un certain temps – déclare un analyste chez eToro – avant que Nike ne constate un retour à des chiffres solides sur un marché clé comme la Chine, avec des consommateurs ne dépensant pas aux niveaux d'avant la pandémie et la récente réouverture de l'économie ».

Confirmation supplémentaire vient de l'enquête Bloomberg sur l'orientation des consommateurs (1,4 milliard de personnes) 100 jours après la suppression des restrictions imposées par le Covid 19 : des déplacements aux dépenses de restauration, la consommation progresse mais moins que prévu et est en tout cas éloignée de 2021, la dernière année avant la fermeture. Un voyage à Moscou ne suffit pas à effacer les problèmes.

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