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Giampaolo Galli (Pd) : « Trop de démagogie sur l'anatocisme. Le Parlement risque de faire des dégâts »

Selon le parlementaire du Parti démocrate, Giampaolo Galli (ex Confindustria), le Parlement en corrigeant les règles du décret Guidi crée d'énormes distorsions sur le soi-disant anatocisme, l'intérêt sur les intérêts que les créanciers doivent aux banques - De cette façon justice n'est pas faite mais seulement des dommages sont causés – la leçon de Raffaele Mattioli.

Giampaolo Galli (Pd) : « Trop de démagogie sur l'anatocisme. Le Parlement risque de faire des dégâts »
Avec la démagogie et la déformation continue des règles, non seulement la crédibilité du pays est mise à mal mais au final cela entrave aussi le fonctionnement des entreprises que l'on voudrait favoriser. Le dernier cas est celui de ce qu'on appelle l'anatocisme, c'est-à-dire le calcul des intérêts sur les intérêts capitalisés des crédits en compte courant accordés par les banques aux entreprises.

Giampaolo Galli, économiste, ancien directeur général de la Confindustria et actuellement député Pd, tente de ramener à la réalité les idées bizarres qui circulent au Parlement, menant une bataille non pas pour la défense d'intérêts particuliers, mais contre la démagogie et pour une culture mature de la marché, son fonctionnement et les effets négatifs de la distorsion des règles que le reste du monde adopte tranquillement.

« En fin de compte – dit Galli – les choses sont plus simples qu'on voudrait le croire. En fait, le Parlement veut abolir les intérêts composés en créant des distorsions importantes. Supposons, en effet, qu'une banque prête à une entreprise 1000 euros à un taux d'intérêt annuel de 10%. A la fin de l'année, si l'entreprise veut continuer à conserver le prêt, elle devra payer 100 euros d'intérêts. S'il ne les paie pas, sa dette envers la banque s'élèvera à 1100 euros et donc à la fin de la deuxième année il devra payer 110 euros d'intérêts. La troisième année, toujours en cas de capitalisation des intérêts, l'entreprise devrait payer 121 euros. Désormais, l'annulation de l'article 31 du décret Guidi sur la compétitivité empêche le calcul correct des intérêts composés, donnant un avantage croissant dans le temps aux entreprises qui ne paient pas annuellement par rapport à celles qui le font."

Pour être encore plus clair, des exemples peuvent être donnés pour calculer les intérêts composés. Pour simplifier la formule mathématique qui sous-tend le calcul et mettre en évidence empiriquement la profonde différence qui existe entre ceux qui versent régulièrement des intérêts et ceux qui au contraire capitalisent, un exemple de calcul peut être explicité de la manière suivante : l'entreprise qui ne paie pas les intérêts d'année en année, la deuxième année il devra payer 210 (c'est-à-dire les 100 de la première année plus 110 de la deuxième), la troisième année il devra payer 331 (c'est-à-dire les 100 plus 110 de la deuxième année , plus 121 du troisième). De cette manière, on perçoit clairement que ceux qui paient régulièrement année après année auront payé 300 euros d'intérêts en trois ans, alors que ceux qui capitalisent devraient en payer 331. Il est donc déformant d'abolir par la loi ces 31 euros de différence entre ceux qui paient régulièrement et ceux qui capitalisent. Cela n'a pas de sens économique et crée en effet une discrimination entre les entreprises.

La controverse de l'intérêt sur l'intérêt est assez ancienne, pourquoi revient-elle maintenant ? « Tout a commencé avec la loi de stabilité de 2014 où un paragraphe, 629, a été inséré avec l'intention d'interdire le calcul des intérêts composés. Mais la règle était rédigée de manière si imprécise qu'elle était en fait inapplicable. A ce stade, l'article 31 du décret Guidi a voulu clarifier l'ensemble en interdisant le calcul d'intérêts sur la capitalisation trimestrielle, mais en autorisant le calcul d'intérêts composés sur des périodes supérieures à un an, comme c'est le cas partout dans le monde. . Mais le Sénat a aboli l'art. 31 et il serait bon que la Chambre remédie à cette erreur. Malheureusement, la mauvaise culture économique et ce genre de "cris de Manzoni" qui ne sont que de la petite démagogie, rament contre la possibilité de trouver une norme cohérente avec ce qui se passe dans le reste du monde."

Alors que peut-il se passer maintenant ? « J'espère que les choses sont évaluées correctement sans le battage anti-bancaire habituel qui, en fait, ne mène à rien d'efficace. D'une part, en effet, dans le système actuel, il y aurait un avantage indu pour les entreprises qui ne paient pas annuellement d'intérêts avec pour conséquence, d'autre part, de pousser les banques à faire de moins en moins d'ouvertures de crédit sur le compte courant, préférant de recourir à d'autres types d'opérations, telles que le crédit à terme, qui obligent donc le débiteur à la fin de la période établie à payer le montant emprunté, y compris les intérêts ». Bref, un résultat à l'opposé de ce que l'on voudrait poursuivre. Après tout, le grand Raffaele Mattioli, président du Comit, a déclaré qu'une banque peut aussi attendre le remboursement du capital prêté, mais en aucun cas elle ne peut se passer de percevoir les intérêts annuels dus.

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