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Allemagne, le gouvernement Scholz est né avec 3 urgences : Covid, Ifo, Buba

La longue ère d'Angela Merkel touche à sa fin et le nouveau chancelier Scholz est prêt à lancer le gouvernement feu tricolore avec le SPD, les Verts et les libéraux - La reprise de la pandémie est le premier problème auquel il doit faire face, mais sans oublier la baisse en confiance et la succession à la tête de la Bundesbank

Allemagne, le gouvernement Scholz est né avec 3 urgences : Covid, Ifo, Buba

Angela Merkel, à l'issue de ce qui pourrait être sa dernière réunion gouvernementale, lui a souhaité bonne chance. Olav Scholz, le successeur, a répondu à la chancelière sortante par un cadeau surprise : un petit arbre à planter dans le jardin de la maison. Ainsi se termine aujourd'hui, après 16 ans, l'ère Merkel qui a marqué une longue saison de politique allemande, voire européenne. Après deux mois de négociations entre les parties, il a été annoncé hier à 11 l'accord entre les sociaux-démocrates, les libéraux et les verts pour la formation d'un gouvernement coalition inédite qui, pour la première fois, voit Cdu et Csu en opposition pour faire place à l'inédit"majorité sémaphore”, ainsi nommé parce qu'il est composé de verts, de jaunes et de rouges.

L'aventure de Scholz, l'ancien bourgmestre de Hambourg qui avait su s'imposer, bien que socialiste, comme le véritable héritier de l'esprit pratique de Frau Merkel, commence en eaux troubles tant pour l'Europe que pour la République fédérale, comme le confirme le dernier verdict de l'Ifo, la mesure de la confiance des entreprises dans l'économie motrice de l'Europe. En novembre Le moral des entreprises allemandes a chuté pour le cinquième mois consécutif en raison de goulots d'étranglement sur les chaînes d'approvisionnement et de la flambée des infections à coronavirus, qui ont entraîné une détérioration des prévisions pour la plus grande économie européenne. L'indice du climat des affaires est tombé à 96,5 points contre 97,7 points enregistrés en octobre. Un sondage d'analystes interrogés par Reuters avait prévu une lecture de novembre de 96,6 points.  

Encore plus dramatique le bulletin des infections, qui risquent de faire tomber la machine du bien-être, qui nous semblait aussi presque indestructible à nous les Italiens : 24 66.884 positifs et 335 décès ont été enregistrés ces dernières 100 heures. L'incidence hebdomadaire pour 404,5 5,6 habitants a dépassé un nouveau seuil, atteignant 15,5. Cela a été rapporté par l'Institut Robert Koch. Le taux d'hospitalisation est de 100, encore loin des XNUMX hospitalisés en réanimation pour XNUMX XNUMX habitants en décembre dernier, mais dans certaines régions les structures sanitaires sont déjà à leur limite. Dans ce contexte, le relais au sommet à Berlin risque de s'ouvrir sur une note vraiment dramatique : CNBC rapporte que Berlin envisage l'hypothèse d'un confinement total et de vaccins obligatoires pour tous.

Pas mal comme banc d'essai pour une majorité née entre négociations détaillées et quelque peu pédantes comme d'habitude (rien à voir avec les pactes de gouvernement à l'italienne) qui n'ont cependant pas levé tous les doutes sur la solidité de l'accord entre des forces très différentes. Si la conférence de presse d'aujourd'hui confirme les rumeurs de la veille, pour franchir la ligne d'arrivée, les sociaux-démocrates d'Olav Scholz auront dû sacrifier les ministères clés de l'économie, remettant le ministère des Finances à Christian Lindner, le libéral qui reprend la tradition deaustérité budgétaire, favorable au retour à un accord rigide au sein de l'UE, avec la réédition du Compact fiscale. Mais pour faire face à l'offensive du rigorisme teutonique il y a les vert, qui sera responsable de la direction duéconomie combiné avec leEnvironnement avec un calendrier ambitieux qui prévoit une sortie anticipée du charbon à l'horizon 2030 et un vaste programme de dépenses pour la modernisation des infrastructures du pays. Il sera difficile de concilier le retour au « zéro dette » avec ce « vaste programme » pour citer De Gaulle. La première tâche de Scholz sera d'identifier une troisième voie possible par l'utilisation de véhicules spéciaux tels que le Kfw, le modèle de notre Cdp local (présent en force au capital de Deutsche Telekom).

Mais il faut noter que la Bundesbank, qui soupçonne probablement des excès en la matière, a déjà pris des mesures par anticipation contre d'éventuelles dépenses à l'italienne. Dans le dernier Bulletin économique de la banque centrale on lit qu'"il y a de bonnes raisons de croire que 2022 ne sera pas une année de crise", c'est-à-dire qu'"il serait extrêmement difficile de justifier le financement de charges budgétaires non liées à la crise , au moyen d'un endettement rendu possible par la suspension temporaire du frein à l'endettement". En réalité, les chiffres de la pandémie démentent ces estimations : la facture Covid apparaît bien plus élevée que prévu. Pas seulement. Parmi les premières mesures de la nouvelle figure de l'exécutif la succession de Jens Weidmann à la tête de la Bundesbank aux côtés d'Isabel Schnabel, la membre allemande de la BCE, moins tétragonale qui semble réticente à revenir à la Bundesbank, préférant étudier pour la succession de Christine Lagarde.

Il n'est pas exagéré de dire qu'à partir d'aujourd'hui l'histoire de l'Europe, pas seulement monétaire, inaugure un nouveau chapitre. Après la longue saison de compromis entre les besoins commerciaux de la grande Allemagne, sympathique envers Pékin et Moscou mais respectueuse de l'alliance avec Washington, avec le ministère des Affaires étrangères confié à la Verte Annalena Baerbock, une ère plus conflictuelle envers la Russie et la Chine. Mais cela aussi réévalue l'axe entre Paris et Rome qui verra officiellement le jour vendredi avec la visite de Macron en Italie, l'autre fait nouveau qui donnera un tournant à l'avenir de l'UE : l'énergie, les voitures électriques, les accords de défense et la naissance de champions financiers et de forces économiques pour s'opposer aux superpuissances attendent.

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