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Focus Bnl : moins de revenus, moins d'épargne et moins de patrimoine en Italie ces dernières années

FOCUS BNL - Au troisième trimestre 2011, le revenu par habitant a augmenté en rythme annuel de 2,5% mais du fait de la tendance inflationniste - Le pouvoir d'achat est resté inchangé par rapport à 2010 - Après 7 années consécutives de baisse, l'épargne est tombée en 2010 à 9,2 % – En 4 ans le patrimoine financier des ménages a diminué de 205 milliards d'euros

Focus Bnl : moins de revenus, moins d'épargne et moins de patrimoine en Italie ces dernières années

DES REVENUS DIFFICILES À MAINTENIR

La persistance d'un scénario macroéconomique assez difficile continue de peser sur la situation économique et financière des familles italiennes. La hausse tendancielle du revenu disponible brut aux trois premiers trimestres 2011 (+2,5 %) n'a pas compensé l'évolution des prix, déterminant ainsi encore une période de grande stabilité du pouvoir d'achat. La dernière année au cours de laquelle une croissance réelle du revenu des ménages supérieure à 1 % a été enregistrée est 2005. Depuis lors, il y a eu deux années de croissance marginale (2006-07 : +0,8 et +0,6 % respectivement) et une période de trois ans de baisse (2008-2010 : -1,1 %, -2,8 %, -0,8 %), alors qu'une première évolution positive est attendue par certains instituts de recherche pas avant 2014. En valeur absolue, la cohérence du revenu réel des ménages dans l'année s'achevant en septembre dernier (980 milliards d'euros) est revenu à peu près aux niveaux du début du millénaire.

En effet, entre 2008 et 2010, de nombreux postes qui contribuent au revenu disponible des familles consommatrices ont subi une forte réduction. Alors que les revenus du travail n'ont connu une baisse qu'en 2009 (-1,1%), la pire année de la phase de récession, les revenus du capital (constitués principalement d'intérêts et de dividendes) ont enregistré trois années consécutives de pertes importantes (-0,2%, -35,4% , -5,8%, respectivement pour un total de -39% sur la période de trois ans), le même que celui enregistré pour les revenus transférés des familles productrices aux familles consommatrices (-1%, -0,2%,-0,7% ). Dans le domaine des revenus de placement, la tendance la plus défavorable concerne les intérêts nets, qui ont diminué de 11,3 % en 2010 après une baisse de 44,4 % l'année précédente ; la baisse des dividendes perçus par les ménages a été plus contenue, avec des variations égales à -34% et -5% respectivement en 2009 et en 2010. Considérant le rendement des actions italiennes enregistré l'an dernier, quoique mitigé par une hausse des rendements des actifs financiers, on peut faire l'hypothèse qu'en 2011 encore, les revenus d'investissement n'ont pas contribué favorablement aux revenus des ménages. En effet en 2011, la variation par rapport à l'année précédente de l'indice Morgan StanleyCapital International (MSCI) pour le marché boursier italien était égale à -6,5% et le rendement des dépôts des ménages est resté inférieur à 1 % la majeure partie de l'année sur des volumes qui, en moyenne sur l'année, n'ont augmenté que marginalement (+0,8 %, +0,5 % a/a en décembre ).

Globalement, l'évolution divergente des différentes composantes du revenu des ménages sur la période 2007-2010 a conduit à un renforcement de la contribution des revenus des salariés (de 55% à 58%) et à une réduction significative de ceux du capital (de 10% à 6 %) qui est passé de 112 milliards d'euros en 2007 à 68 milliards d'euros en 2010.

La conjonction de la faiblesse prolongée de la dynamique des revenus et de la persistance d'une situation économique difficile a accentué la difficulté des ménages consommateurs à épargner une partie de leurs revenus. La propension à épargner, qui est tombée en 2010 à son plus bas niveau des douze dernières années (9,2 %) et diminué de façon consécutive au cours des sept dernières années, a peut-être encore diminué en 2011. En valeur absolue, le stock d'épargne s'est arrêté en 2010 à 93 milliards d'euros, soit 13 euros de moins que l'année précédente (-12,1 %).

REVENU PAR HABITANT DES MÉNAGES CONSOMMATEURS ET DU TERRITOIRE

La publication par l'Istat de l'articulation sur une base régionale de différents agrégats économiques relatifs aux ménages permet d'observer les différences territoriales actualisées à 2009. En ce qui concerne le revenu disponible des ménages consommateurs, au-delà de la plus grande concentration connue au nord (53 % ) et l'intensité différente du ralentissement subi pendant la récession, ce qui importe le plus est de savoir comment au cours des dix dernières années, il y a eu une lente convergence des revenus moyens par habitant des différentes zones vers la valeur moyenne nationale. La crise économique a influencé ce phénomène de deux manières : d'une part en provoquant une baisse plus marquée du revenu disponible dans les régions du Nord, d'autre part en interrompant l'amélioration du taux d'emploi dans les régions du Sud. Au Nord, les revenus d'investissement ont subi les effets négatifs de la crise de manière plus accentuée, effet plutôt limité pour les ménages du Sud où prévaut une plus grande propension aux investissements moins risqués. Néanmoins, l'écart entre les revenus par habitant des familles consommatrices reste important avec une fourchette allant de 12 K€ en Campanie à 20 K€ en Émilie-Romagne.

LA DEMANDE DE CRÉDIT DES MÉNAGES RÉDUIT ET LES RISQUES AUGMENTENT

L'évolution incertaine des revenus des ménages affecte également la demande de crédit du secteur. Depuis le début de la crise financière, le taux de croissance des prêts aux ménages s'est progressivement ralenti : 2007 a été la dernière année à enregistrer une dynamique moyenne annuelle à deux chiffres (11,2 %), alors que 2011 s'est arrêtée à 4,7 % (+3,4 % en décembre). Le ralentissement le plus important a été enregistré par le crédit à la consommation, dont la dynamique moyenne l'an dernier est tombée à 2 % (4,3 % en 2010) mais l'atténuation du rythme de croissance des crédits à l'achat d'un logement est plus révélatrice de la difficulté des familles à entreprendre des projets importants et durables. engagements financiers. Les nouveaux prêts pour la vente de logements au cours des trois premiers trimestres de 2011 ont chuté de près de 9 % en moyenne sur un an, tandis que le degré de risque du secteur mesuré par le taux de défaut est relativement élevé (1,35 %) par rapport aux années passées (il était de 0,9 % en 2007). En décembre dernier, les créances douteuses sur le secteur des ménages consommateurs ont dépassé les 25 milliards d'euros, en hausse de 43 % en rythme annuel.

L'aggravation de la situation économique difficile a conduit au lancement de diverses mesures pour soutenir les ménages endettés ou pour faciliter leur accès au crédit, en plus des mesures structurelles déjà en place. Parmi les nouvelles initiatives, l'accord intitulé «Forfait famille» signée par l'ABI et les associations de consommateurs pour permettre aux familles qui se trouvent en difficulté économique du fait de la crise (perte de travail ou réduction du temps de travail) d'obtenir la suspension du paiement des échéances hypothécaires pendant un an. Jusqu'en septembre dernier, plus de 52 385 contrats étaient suspendus, laissant plus de liquidités aux familles (XNUMX millions d'euros) a contre une valeur résiduelle de la dette de 6,5 milliards d'euros. Au-delà du nombre d'adhésions au moratoire, il faut s'interroger sur l'efficacité de l'initiative. Une analyse menée sur un échantillon de banques ayant adhéré au "Plan famille" sur les suspensions déjà arrivées à échéance a mis en évidence les effets positifs de l'intervention : la part des familles qui, à la fin du moratoire, ont repris les versements réguliers du crédit immobilier sur le total de ceux qui présentaient des retards de paiement au début du moratoire (taux de guérison) était élevé et égal à 62%, synthèse d'un degré de variabilité de 50% pour les familles classées dans les classes les plus à risque et de 70% pour les plus noyaux fiables.

D'autres mesures en faveur des familles en difficulté sont celles envisagées par le Fonds de solidarité pour les premiers prêts immobiliers qui intervient dans le paiement des intérêts courus pendant la période de suspension des acomptes et le "Fonds d'accès aux prêts immobiliers de premier ordre pour les jeunes couples» instrument à caractère structurant mis en place au milieu de l'année dernière pour faciliter l'accès au crédit immobilier des ménages de moins de 35 ans.

LE CHOIX DES INVESTISSEMENTS FINANCIERS PENDANT LA CRISE

Le patrimoine financier des ménages italiens au troisième trimestre 2011 s'élevait à 3.525 milliards d'euros, 205 de moins que le trimestre correspondant cinq ans plus tôt (-5,5 %), en baisse de 3% sur un an. Par rapport à septembre 2007, la composition du portefeuille financier a connu des changements significatifs, mettant en évidence un renforcement de la part investie en liquidités (+5 points de pourcentage) et une diminution de celle allouée aux actions et parts d'OPCVM (-9 points de pourcentage) . En septembre dernier, 31,5 % du patrimoine financier était détenu sous forme de dépôts, 21 % était investi en obligations, principalement à moyen/long terme, 19 % en actions, une part similaire en produits d'assurance/retraite et 6 % en fonds communs de placement. Une analyse récente basée sur les preuves contenues dans l'enquête périodique de la Banque d'Italie sur les bilans des ménages italiens montre comment une réduction de la richesse financière oriente davantage le choix des investissements vers des actifs plus sûrs, augmentant une aversion au risque qui pourrait entraver une retour aux niveaux d'investissement en actions d'avant la crise.

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