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Financement public : pour huit mots les partis ont perdu leur honneur

Comme l'écrivait Schumpeter, l'histoire fiscale est le miroir de l'esprit d'un peuple - L'histoire du financement public des dépenses électorales explique comment les partis italiens ont perdu la confiance des électeurs - Pour retrouver l'honneur, il suffit d'éliminer huit mots de l'actuel loi (1999/ 157) et retour aux remboursements uniques de la loi d'origine

Financement public : pour huit mots les partis ont perdu leur honneur

Le débat sur le financement public des partis politiques rappelle les mots que Schumpeter a écrits en 1918« L'esprit d'un peuple, son niveau culturel, la configuration de sa structure sociale, les entreprises que sa politique peut préparer, tout ça, et bien plus est écrit dans son historique fiscal sans fausse rhétoriqueEt". La brève histoire fiscale du financement public des partis italiens en est un bon exemple.

On sait qu'en se présentant en 1993 et ​​à l'approche des élections politiques tenues en mars 1994, les partis politiques ont dû faire face au problème de leur financement par le budget public que le précédent référendum avait aboli.

Pour répondre à ce besoin avec loi du 10 décembre 1993 Non. 515 (GU n. 292 Suppl. Ord. du 14/12/1993) a été approuvée (art. 9 comm1 1 et 2) la "Contribution aux dépenses électorales", qui était réglementé comme suit : « La contribution est payée par répartition entre les ayants droit de deux fonds relatifs, respectivement, aux dépenses électorales pour le renouvellement du Sénat de la République et de la Chambre des députés. Le montant de chacun des deux fonds est égal, à l'occasion des premières élections politiques qui auront lieu en application de la présente loi, à la moitié de la somme résultant de la multiplication du montant de 1.600 lires par le nombre d'habitants de la République telle qu'elle résulte du dernier recensement général ». Bien que déguisé sous un autre terme, il s'agissait d'une contribution ponctuelle et non d'un prêt prolongé au fil des ans.

Pour ceux qui, comme l'écrivain, évaluent favorablement le financement public (bien que modéré) des partis (si tant est qu'il soit associé à un financement privé garantissant la transparence), l'engagement à l'époque du budget de l'État n'apparaissait pas particulièrement élevé. La loi de l'époque prévoyait en effet une charge d'environ 61 milliards de lires (soit environ 30 millions d'euros) répartie également entre la Chambre et le Sénat. Il convient également d'évaluer la sagesse du législateur qui a préféré le mode de remboursement forfaitaire à celui du pied de liste qui aurait favorisé (compte tenu du payeur) le commerce florissant de la production de fausses factures. Quiconque propose d'adopter aujourd'hui le remboursement des dépenses documentées doit réfléchir aux risques d'une nouvelle incitation à la malversation.

Quelques années plus tard, en 1999, la nouvelle loi 3 juin 1999 n.157 il impliquait non seulement le doublement des fonds devant être alimentés par le budget de l'État (de deux, Chambre et Sénat, à quatre, Chambre, Sénat, Parlement européen, élections régionales), mais aussi le doublement du montant de la contribution de 1.600 4.000 lires à XNUMX XNUMX lires. Aux termes du paragraphe 5 de la loi alors promulguée : « Le montant de chacun des quatre fonds relatifs aux organismes visés au paragraphe 1 est égal à la somme résultant de la multiplication du montant de 4.000 XNUMX lires par le nombre de citoyens de la République inscrits sur les listes électorales pour les élections à la Chambre des députés ». Dans tous les cas, le financement est resté de type ponctuel. Les charges découlant de la nouvelle loi s'élevant à 208 milliards de lires pour 1999, 198 milliards de lires pour 2000 et 257 milliards de lires par an à partir de 2001, ont été couvertes par les ressources provenant de la suppression des autorisations de dépenses visées à la lois 18 novembre 1981, n. 659, 10 décembre 1993, n. 515, 23 février 1995, n°. 43 et 2 janvier 1997

Ensuite, avec la loi 26 juillet 2002, n. 156 "Dispositions sur les remboursements électoraux" publié au Journal Officiel no. 176 du 29 juillet 2002 a encore innové avec la modification suivante: à la loi 3 juin 1999, n. 157, sont apportées les modifications suivantes : à l'article 1er, alinéa 5, après les mots : « il est égal » sont insérés : « pour chaque année de la législature des organes eux-mêmes », et les mots : « 4.000 lires » sont remplacés par les suivants : « 1,00 euro ».

Ainsi fait, ce qui constituait auparavant un remboursement forfaitaire des dépenses électorales est devenu un prêt de longue durée sans rapport avec les dépenses électorales. comme en témoignent les ratios rendus publics entre les dépenses électorales (environ 600 millions d'euros) et le montant des transferts aux partis politiques (environ 2,5 milliards d'euros). Et ainsi les partis politiques ont perdu leur honneur aux yeux des électeurs.

En effet, comme le stipule le nouveau paragraphe 5 de la loi 157 (toujours en vigueur aujourd'hui) « Le montant de chacun des quatre fonds relatives aux organismes visés au paragraphe 1 est égale, pour chaque année de mandat des organes eux-mêmes, à la somme résultant de la multiplication du montant de 1,00 euro par le nombre de citoyens de la République inscrits sur les listes électorales pour les élections à la Chambre des députés.

C'est tout. Pour regagner l'honneur des partis politiques, il suffit donc de supprimer huit mots de la loi actuelle (1999/157) avec la modification suivante à présenter dans la première disposition que le parlement juge utile : au paragraphe 5 de l'art. 9 de la loi 3 juin 1999, n.157 (et modifications ultérieures) supprime les mots "pour chaque année de la législature des organes eux-mêmes ».

On disait autrefois « Revenons au Statut » : c'est le titre d'un article publié le 1er janvier 1897 dans la revue Nuova Antologia signé par le député de la droite historique Sidney Sonnino qui, par cet écrit, dénonçait l'inefficacité de la institutions et l'interférence mutuelle des pouvoirs entre le gouvernement et le parlement. Aujourd'hui, plus modestement, pour recouvrer l'honneur des partis (et peut-être de certains électeurs) il suffit de revenir aux principes de la loi ordinaire de 1993, émis non pas par le roi d'Italie mais par le Parlement italien. L'histoire financière de notre pays s'améliorerait également aux yeux du monde.

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