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Affacturage, boom en Italie : +16% en 2016

Selon les données présentées par Assifact, l'Italie est désormais le cinquième marché mondial : les opérateurs prévoient une hausse de +7,8 % fin 2017 pour une activité représentant 12 % du PIB.

Affacturage, boom en Italie : +16% en 2016

Forte accélération de l'affacturage sur les premiers mois de l'année : selon les données publiées par Assifact, l'association qui regroupe les opérateurs du secteur, au 31 mai le chiffre d'affaires total atteint 81 milliards d'euros, avec une progression à deux chiffres (+ 16,20%) par rapport à 2016. Signe positif, à la même date, aussi pour le montant des encours (+4,61%) et pour les crédits (+6,38%).

Les prévisions des opérateurs pour fin 2017 annoncent, après une année 2016 très favorable, une nouvelle année de croissance pour une activité qui pèse environ 12% du PIB : au 31 décembre, en effet, selon les estimations de Forefact, les volumes devraient enregistrer une +7,79% par rapport à l'année précédente.

L'assemblée d'Assifact a élu le nouveau président Fausto Galmarini. Il restera en fonction jusqu'en 2020. Galmarini, 67 ans, né à Gallarate (Varese), est responsable des relations institutionnelles de Banca Sistema, directeur de Hypo Bank et membre du comité exécutif de la Fédération européenne de l'affacturage (EUF).

L'analyse des données collectées par Assifact pour le premier trimestre 2017 voit la Lombardie et le Latium confirmés comme les régions où se concentre environ la moitié du marché italien : en effet, elles représentent à elles seules 54,94% des crédits existants si l'on considère les créanciers qui ont cédé leurs créances et 47,48% par rapport aux débiteurs dont les créances ont été cédées. Le Piémont suit avec 12,28% des cédants et 7,38% des débiteurs cédés

L'Italie représente le cinquième marché mondial, après le Royaume-Uni, la Chine, la France et l'Allemagne. Globalement, l'affacturage a maintenu sa tendance positive également en 2016 (+0,35%) malgré la forte chute du marché chinois, qui a perdu 15%, influençant négativement la zone asiatique. L'Europe affiche +2,31% malgré l'affaiblissement de la livre sterling dû à l'effet Brexit.

En Italie, l'administration publique représente près d'un quart (23%) du total des dettes transférées par les entreprises aux sociétés d'affacturage. Il s'agit de créances réclamées par les entreprises fournisseurs principalement au système national de santé et à l'administration centrale. La part des dettes de l'administration publique en souffrance est égale à 37%, et parmi celles-ci, 60% sont en souffrance depuis plus d'un an.

L'Italie continue de porter la chemise noire également dans le classement des délais de paiement réels : selon le dernier rapport d'Intrum Iustitia, les entreprises italiennes paient en 52 jours contre 37 de la moyenne européenne, l'administration publique même en 95 jours alors que la moyenne de l'Union européenne est de 41. L'Italie reste dans les dernières positions malgré l'amélioration enregistrée en 2017, les entreprises réduisant les retards moyens de plus de 12 jours (de 20 à 7) et l'administration publique de 21 jours (de 45 à 27).

Les retards de paiement "physiologiques" élevés en Italie se traduisent par un désavantage pour les opérateurs et une pénalisation pour les entreprises productives. En effet, selon les normes européennes de surveillance prudentielle, au-delà de 90 jours à compter de la date d'échéance, un crédit devient automatiquement « non performant », affectant les exigences de fonds propres imposées au système de crédit. Les opérateurs des pays aux retards les plus lourds, comme l'Italie, se retrouvent donc avec des coûts de capital plus élevés que leurs concurrents des pays vertueux. Assifact propose de modifier, dans le cadre de la réforme de la législation en cours au niveau européen, l'article qui définit la défaillance du débiteur : les dettes commerciales pourraient être exclues de la règle des 90 jours ou, alternativement, laisser les 90 jours être calculés non pas à partir de la date d'échéance faciale de la facture mais à partir de la date de paiement prévue. Selon Assifact, environ 2,25 milliards de prêts accrus aux entreprises italiennes pourraient ainsi être débloqués.

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