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Dette et manœuvre : nouvel ultimatum de l'UE à l'Italie

D'ici le 13 novembre, Bruxelles souhaite que le gouvernement italien précise quels sont les "facteurs pertinents" qui peuvent justifier "une évolution du ratio Dette/PIB avec une réduction moins marquée que celle demandée" - Salvini : "Nous répondrons, mais nous allons avancer comme des trains"

Dette et manœuvre : nouvel ultimatum de l'UE à l'Italie

"La dette publique italienne reste une vulnérabilité cruciale", c'est pourquoi Bruxelles demande au gouvernement italien "de fournir un rapport sur les soi-disant 'facteurs pertinents' qui peuvent justifier une évolution du ratio Dette/PIB avec une réduction moins marquée que celle demandée". C'est ce qu'écrit Marco Buti, directeur général des services économiques de la Commission européenne, dans une lettre adressée à Alessandro Rivera, directeur général du ministère de l'Économie.

Par ce document, daté du 29 octobre, l'exécutif communautaire communique au Trésor public la demande d'informations sur les éléments qu'il juge pertinents pour justifier le non-respect de la règle de désendettement. En substance, il s'agit du dernier avertissement avant le 21 novembre, date à laquelle Bruxelles entamera formellement la procédure d'infraction contre Rome si le gouvernement italien persiste à refuser de modifier les équilibres de la manœuvre en réduisant le déficit-PIB 2019, actuellement prévu à 2,4 %.

"Cette trajectoire budgétaire, combinée aux risques de baisse de la croissance du PIB nominal, sera incompatible avec la nécessité de réduire résolument le ratio dette/PIB de l'Italie - écrit Buti - afin de permettre à la Commission de refléter pleinement dans votre rapport sur la contribution sur des éléments significatifs, je souhaite recevoir votre réponse le 13 novembre au plus tard ».

Et encore : « Une dette publique aussi élevée limite la marge de manœuvre du gouvernement pour des dépenses plus productives au profit de ses citoyens. Compte tenu de la taille de l'économie italienne, c'est aussi une source d'inquiétude pour la zone euro dans son ensemble ». La Commission craint donc un risque de contagion à toute l'Europe.

La réponse italienne "sera envoyée à Bruxelles dans le délai indiqué", a indiqué le Trésor. La réponse du vice-Premier ministre de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, a été moins diplomatique : « Nous avançons comme des trains, nous avons besoin de croissance : l'UE peut aussi écrire les lettres, nous répondrons poliment ».

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