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Le crédit sous le feu de la Bourse. La BCE étudie la bad bank

Le report des dividendes freine les achats dans une journée où les bourses européennes avalent le rallye de lundi - La guerre contre l'OPA d'Intesa sur Ubi pèse aussi sur les banques - Unicredit et Bpm en baisse, mais pas que

Le crédit sous le feu de la Bourse. La BCE étudie la bad bank

A la veille du nouveau cycle de réunions au sommet sur le Fonds de relance, la BCE a joué un joker. L'agence Reuters a révélé ce matin que la Banque centrale européenne il élaborerait un plan de contingence pour faire face à l'explosion des prêts non performants suite à l'épidémie de coronavirus. Le projet, qui vise à protéger les banques d'une rechute de la crise, prévoit le recours au Mécanisme européen de stabilité (MES) comme garant d'une bad bank qui, sous les ordres d'une task force, collecte les créances douteuses. Le plan, rejeté par le passé en raison de l'hostilité allemande, se serait accéléré ces dernières semaines après la percée de Berlin. La BCE n'a fait aucun commentaire. Andrea Enria, patron de l'Autorité européenne de surveillance, s'est limité à dire que le plan "semble prématuré", mais a confirmé son soutien. "Les instruments de ce type - a-t-il dit - ont bien fonctionné en Espagne et en Irlande lors de la récente crise, clôturant avec des bénéfices importants".

Cependant, l'attente cela n'a pas aidé à redonner bonne humeur à l'industrie. L'indice des banques italiennes, après un démarrage positif, a enregistré une baisse d'environ un point de pourcentage, tout en conservant une grande partie des progrès réalisés la semaine dernière, les meilleurs depuis 2011 pour les banques italiennes (+15%) mais aussi pour l'ensemble de la zone euro. Le freinage peut s'expliquer de plusieurs manières à partir de Réunion de la Fed ce soir. Mais il y a ceux qui regardent la concurrence des radiodiffuseurs publics. Le nouveau BTP Futura, par exemple, semble être fait pour concurrencer les gérés, le secteur le plus florissant de l'industrie financière. Concurrence déloyale, étant donné que les produits paient une taxe qui est plus du double de celle sur les obligations d'État.  

Mais plusieurs facteurs interviennent dans l'évolution du secteur. Francfort songeait à freiner l'attractivité du secteur, exhortant les banques à reporter le paiement des dividendes au printemps prochain et en même temps exhortant les institutions à augmenter les provisions. A ce stade, écrit Ubs, investir dans une banque équivaut à acheter un zéro coupon.  

La guerre contre les opérations d'Intesa sur Ubi elle est entrée dans la phase la plus épuisante, celle de la tranchée. Les deux titres affichent une baisse d'environ 2 %, en attendant que l'Antitrust lève les doutes sur l'accord signé par Banca di Carlo Messina sur la vente d'une unité commerciale pour éviter une position dominante. Bper (-4,8%) pour l'instant c'est le titre le plus sacrifié.

Sous le feu aussi Unicredit (-3,15%), qui a fait son entrée hier sur le marché primaire pour la première fois après le déclenchement de la pandémie lancement d'une obligation senior préférée d'une maturité de 6 ans et remboursable au-delà de 5 ans, pour un montant de 1,25 milliard d'euros.

Aussi en rouge Bpm (-1,9%), ce qui accélère l'opération de nettoyage : l'appel d'offres a été ouvert pour la cession d'environ 450 millions d'euros de créances relatives à l'activité de leasing au groupe Statuto, l'un des protagonistes de la saison des bricoleurs. Les offres définitives sont attendues pour septembre.

Bref, les raisons qui ont convaincu le Bull d'arrêter la course ne manquent pas. Mais, vu les prix du secteur (30% en dessous de janvier), les marges ne manquent pas pour revenir en arrière. Avec la bénédiction de la BCE.

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