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Cour de l'UE : bail-in légitime, l'appel de la Slovénie rejeté

La condamnation intervient après le recours de la Cour constitutionnelle slovène lié au sauvetage de cinq banques intervenu en 2013 qui a conduit à l'annulation du capital social des actionnaires et des titres subordonnés.

Les normes de bail-in appliquée par la Commission européenne en sauvetage des banques slovènes en 2013 ils ne violent pas les règles européennes. Celle-ci a été établie par une décision du Cour européenne, précisant que "la répartition des charges entre actionnaires et obligataires subordonnés" respecte "le droit de l'UE" en matière d'"aides d'Etat en faveur d'une banque sous-capitalisée". La condamnation intervient après l'appel de la Cour constitutionnelle slovène lié au plan de sauvetage de 2013 qui impliquait la suppression du capital social des actionnaires et des titres subordonnés.

Par ailleurs, la Cour considère qu'en ce qui concerne les mesures de conversion ou de dépréciation des titres subordonnés, "un État membre n'est pas tenu d'imposer aux banques en difficulté, avant d'octroyer une aide d'État, de convertir des titres subordonnés en capital ou de les déprécier, ou d'utiliser tous ces titres pour absorber les pertes ». Toutefois, en l'espèce, "on ne saurait considérer que l'aide d'État a été limitée au minimum nécessaire, l'État membre, comme les banques bénéficiaires d'une aide publique, assume le risque d'être mis en cause par une décision de la Commission déclarant "l'incompatibilité d'une telle l'aide au marché intérieur».

La cause trouve son origine dans recours des épargnants slovènes qui ont vu leurs obligations subordonnées sacrifiées en 2013 lorsque l'État slovène est intervenu pour renflouer les banques à hauteur de 3 milliards d'euros. Suite à la crise financière mondiale qui a débuté en 2007, la Banque centrale de Slovénie a constaté en septembre 2013 que cinq banques slovènes étaient sous-capitalisées. Ces banques n'ayant pas suffisamment de capital pour satisfaire leurs créanciers et couvrir la valeur des dépôts. Le 17 décembre 2013, la Banque centrale de Slovénie a décidé d'intervenir directement dans la recapitalisation, le sauvetage et la liquidation des institutions.

L'opération a été autorisée par la Commission européenne. Les mesures comprenaient liquidation du capital social et des titres subordonnés. En cas d'insolvabilité ou de liquidation de l'émetteur, les porteurs d'obligations subordonnées sont remboursés après les porteurs d'obligations ordinaires, mais avant les actionnaires. Comme on le sait, ces instruments financiers offrent un rendement plus élevé, en contrepartie du risque financier ainsi assumé par leurs détenteurs.

La Cour constitutionnelle slovène avait demandé à la Cour de justice de l'UE de se prononcer sur la validité et l'interprétation des dispositions de la communication de la Commission sur le secteur bancaire qui établit les règles de répartition des charges entre créanciers privés. Dans son arrêt de ce jour, la Cour rappelle, en ce qui concerne l'effet contraignant de la communication sur les États membres, que la Commission, dans l'exercice de son pouvoir discrétionnaire, "peut adopter des lignes directrices afin d'établir les critères selon lesquels elle entend apprécier la compatibilité, avec le marché intérieur, des mesures d'aide envisagées par les États membres".

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