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Cinéma : "La supercherie parfaite", un chef-d'oeuvre du genre

Réalisé par Bill Condon et deux interprètes magistraux : Helen Mirren et Ian McKellen, le film s'inscrit parfaitement dans le genre de Tototruffa et The Sting, et vaut le prix du billet - TRAILER.

Cinéma : "La supercherie parfaite", un chef-d'oeuvre du genre

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Tout commence par un rendez-vous à l'aveugle, dans un bar, où deux veufs âgés tentent de trouver l'âme sœur et de reconstruire une vie grâce à une recherche sur le Web, comme c'est désormais le cas dans de nombreuses régions du monde dans différents groupes d'âge. Les premières fois, les protagonistes racontent quelques petits mensonges innocents, peut-être pour ne pas tout dévoiler tout de suite, pour ne pas s'exposer au risque de rencontres désagréables et pouvoir rebrousser chemin aussitôt.

Au fil du temps et des rencontres qui s'ensuivent, les vérités et les véritables identités commencent à émerger et derrière une apparente quiétude se dévoilent un monde et une histoire dramatique, au dénouement imprévisible. C'est un film qui n'est sorti en salle que depuis quelques jours, La supercherie parfaite, réalisé par Bill Condon et deux interprètes magistraux : Helen Mirren et Ian McKellen, acteurs réalisés avec un moule peut-être perdu. 

L'histoire raconte l'histoire d'un escroc professionnel qui, derrière l'apparence apparente d'un homme d'affaires discret, cache une nature criminelle et violente inattendue et sans méfiance, tout comme devrait l'être un escroc professionnel, et d'une victime, peut-être seulement en apparence. C'est un thriller et nous ne pouvons pas vous en dire beaucoup plus pour ne pas ôter le plaisir de découvrir comment cela va se terminer, de manière dure, amère et étonnamment politique car cela ramènera toute l'histoire à 60 ans plus tôt, lors de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, où les protagonistes viennent depuis.

Le film il contient tout sur le thème du mensonge, de la tromperie, du subterfuge, où presque tout n'est pas ce qu'il paraît ou ce qu'on nous dit. La structure narrative est solide et crédible, elle tient bien tout en termes d'époques et de méthodes. C'est un scénario théâtral à bien des égards (même si dans de nombreuses séquences on sent la sagesse de ceux qui savent faire du grand cinéma avec une attention remarquable aux images). Comme nous l'écrivions, les deux protagonistes sont d'un très haut niveau et supportent parfaitement le rôle.  

Dans l'histoire du cinéma, les mensonges, mensonges, tromperies et arnaques sont un thème récurrent, une tendance qui a donné de grands titres. Nous n'en citons que quelques-uns, à notre avis, parmi les meilleurs : TotòTruffa, The Sting, le cerveau de l'arnaque. Dans ce cas, cependant, nous sommes en présence d'une "tromperie" historique d'une importance et d'un drame particuliers qui, il est probable, a été commise par des milliers de personnes après la fin de la guerre, alors que beaucoup étaient plus ou moins coupables d'avoir été obligés de se réinventer une nouvelle vie parce que peut-être la précédente était en quelque sorte irrémédiablement compromise.  

La supercherie parfaite est un prétexte, un signal narratif, où l'histoire se déroule dans une dimension qui n'est qu'en apparence frauduleuse et ressemble au départ à ce film de Nanni Loy, Pacco, contre paquet, contropaccotto où derrière une supercherie, une arnaque, une nouvelle se cache aussitôt et différent. À un certain moment, il y a un changement substantiel et une escalade commence qui pointe droit vers la tragédie. 

Juste pour assister à une répétition d'acteur des deux protagonistes, vaut bien l'argent du billet. Si l'on ajoute ensuite un thème qui a toujours concerné la vie des gens, le résultat est parfait : le cinéma raconte l'histoire de l'humanité à travers des images et, dans ce cas, il réussit très bien. Mérite les quatre étoiles. 

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