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Cinéma : Murder by Death, un thriller hitchcockien

Le chef de famille décède après avoir notifié ses enfants par testament : homicide ou suicide ? L'indestructible Daniel Craig enquête sur le cas convaincant - TRAILER.

Cinéma : Murder by Death, un thriller hitchcockien

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Résultat d'image pour 4 étoiles sur 5

On découvre mystérieusement qu'un écrivain bien connu de romans policiers s'est suicidé dans son studio et un tumulte s'ensuit dans la famille autour de son héritage. C'est l'intrigue de Meurtre par la mort, réalisé par Rian Johnson. Ce sont deux films, l'un à l'intérieur de l'autre et tous les deux captivants. Le premier fait référence à un film noir classique où tout tourne autour de la recherche d'un éventuel meurtrier d'un éventuel crime qui, apparemment, n'a pas été commis. La victime est retrouvée tenant l'arme qui a causé sa mort et tout porte à croire qu'il s'agit d'un suicide.

Mais quelque chose ne colle pas car, anonymement, un détective privé a été chargé de faire la lumière sur le côté obscur de l'histoire. Un dîner avait eu lieu récemment dans la maison où avait eu lieu le crime au cours duquel l'ancien chef de famille avait communiqué à certains de ses enfants qui avait été annulé du testament. La plupart d'entre eux auraient de bonnes raisons de profiter de sa soudaine disparition. L'histoire continue sur cette piste : était-ce un meurtre ou un suicide ?  

Le schéma est un classique de nombreux films très réussis dans ce genre qui ont vu des signatures inoubliables de la littérature et du cinéma allant d'Edgar Allan Poe, Arthur Conan Doyle, Agatha Christie et, absolument, le maître Alfred Hitchcock. Ce Assassiner par la mort reste parfaitement adhérent à cette veine : l'enquête suit ses chemins et au fil du travail des enquêteurs se laissent entrevoir les indices qui conduiront ensuite à la conclusion de l'histoire. C'est la tâche des spectateurs de rester attentifs et d'essayer d'arriver à une conclusion logique. Le film, pour cette partie, se déroule très bien et tous les protagonistes, à commencer par Daniel Craig en tant que détective privé, maintiennent parfaitement la pièce. Les tempos sont parfaits : d'un crescendo lent et didactique on passe soudain à un rythme frénétique capable de brouiller les pistes.  

Et jusqu'ici on parle d'une partie du film, qui s'accompagne d'une autre de nature différente mais aussi très d'actualité : querelles de famille quand l'argent s'en mêle, quand il s'agit de partager des héritages plus ou moins pertinents, quand l'égoïsme, les intérêts privés submergent et dévastent les affections et les sentiments. Inutile d'aller jusque-là et il suffit de lire quelques pages d'actualités criminelles pour savoir combien de fois il arrive que le monstre de la cupidité rôde au sein des familles.  

Dans ce cas, exactement comme cela se passe dans la réalité, les protagonistes pourraient être suspectés de l'hypothèse de meurtre et, tel un jeu de miroirs classique, la réalité se confond souvent parfaitement avec les apparences. S'il n'y a qu'un seul aspect peu convaincant dans l'économie générale du film, c'est qu'on creuse trop peu les personnalités mais, vu le peu de temps dont dispose le film, il suffit de laisser en bouche ce mauvais goût habituel typique des ces sujets où tout le monde apparaît coupable et donc, en quelque sorte, tout innocent. 

En tout cas, Cena con delitto mérite 4 étoiles et reste un grand film comme il arrive rarement d'en voir dans ce genre et, malheureusement, encore une fois, force est d'admettre que dans notre pays il est très difficile de faire ce type de film cinématographique travail. Ce n'est pas un hasard si, pour 2019, dans le classement des meilleurs films de l'année, le premier des Italiens est en bas du classement. 

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